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The City of God

Chapter 22.--Whence the Saints Derive Power Against Demons and True Purification of Heart.

It is by true piety that men of God cast out the hostile power of the air which opposes godliness; it is by exorcising it, not by propitiating it; and they overcome all the temptations of the adversary by praying, not to him, but to their own God against him. For the devil cannot conquer or subdue any but those who are in league with sin; and therefore he is conquered in the name of Him who assumed humanity, and that without sin, that Himself being both Priest and Sacrifice, He might bring about the remission of sins, that is to say, might bring it about through the Mediator between God and men, the man Christ Jesus, by whom we are reconciled to God, the cleansing from sin being accomplished. For men are separated from God only by sins, from which we are in this life cleansed not by our own virtue, but by the divine compassion; through His indulgence, not through our own power. For, whatever virtue we call our own is itself bestowed upon us by His goodness. And we might attribute too much to ourselves while in the flesh, unless we lived in the receipt of pardon until we laid it down. This is the reason why there has been vouchsafed to us, through the Mediator, this grace, that we who are polluted by sinful flesh should be cleansed by the likeness of sinful flesh. By this grace of God, wherein He has shown His great compassion toward us, we are both governed by faith in this life, and, after this life, are led onwards to the fullest perfection by the vision of immutable truth.

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La cité de dieu

CHAPITRE XXII.

OU EST LA SOURCE DU POUVOIR DES SAINTS CONTRE LES DÉMONS ET DE LA VRAIE PURIFICATION DU COEUR.

Les hommes véritablement pieux chassent ces puissances aériennes par des exorcismes, loin de rien faire pour les apaiser, et ils surmontent toutes les tentations de l’ennemi, non en les priant, mais en priant Dieu contre lui. Aussi, les démons ne triomphent-ils que des âmes entrées dans leur commerce par le péché. On triomphe d’eux, au contraire, au nom de celui qui s’est fait homme, et homme sans péché, pour opérer en lui-même, comme pontife et comme victime, la rémission des péchés, c’est-à-dire au nom du médiateur Jésus-Christ homme, par qui les hommes, purifiés du péché, sont réconciliés avec Dieu. Le péché seul, en effet, sépare les hommes d’avec Dieu, et s’ils peuvent en être purifiés en cette vie, ce n’est point par la vertu, mais bien par la miséricorde divine; ce n’est point par leur puissance propre, mais par l’indulgence de Dieu, puisque la faible et misérable vertu qu’on appelle la vertu humaine n’est elle-même qu’un don de sa bonté. Nous serions trop disposés à nous enorgueillir dans notre condition charnelle, si, avant de la dépouiller, nous ne vivions pas sous le pardon. C’est pourquoi la vertu du Médiateur nous a fait cette grâce que, souillés par la chair du péché, nous trouvons notre purification dans un Dieu fait chair; grâce merveilleuse, où éclate la miséricorde de Dieu, et qui, après nous avoir conduits durant cette vie dans le chemin de la foi, nous prépare, après la mort, par la contemplation de la vérité immuable, la plénitude de la perfection.