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Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)
10. Im Verfolg der Meinung Plotins erscheinen die Menschen in ihrem sterblichen Leibe weniger unselig als die Dämonen in ihrem ewigen.
Plotinus gilt doch sicher als der Philosoph, der in den unserm Gedenken nahe stehenden Zeiten1 besser als die übrigen Plato verstanden hat. Er sagt, wo er von der menschlichen Seele handelt2: „Der barmherzige Vater machte ihr sterbliche Fesseln.“ Er betrachtete es demnach geradezu als einen Erweis der Erbarmnis Gottes des Vaters, daß die Menschen dem Leibe nach sterblich sind, damit sie nicht immerdar von dem Elend dieses Lebens gefangen gehalten würden. Solcher Erbarmnis wurden die Dämonen in ihrer Schlechtigkeit für unwürdig erachtet, und sie erhielten zu dem Elend einer den Leidenschaften preisgegebenen Seele nicht einen sterblichen Leib wie die Menschen, sondern einen ewigen. Sie wären nämlich glücklicher als die Menschen, Band 16, S. 489wenn sie wie diese einen sterblichen Leib und wie die Götter einen glückseligen Geist hätten. Und sie stünden auf gleicher Stufe mit den Menschen, wenn sie zu ihrem unseligen Geist wenigstens einen sterblichen Leib, wie diese, verdient hätten, wofern sie freilich einige Gottseligkeit erwürben, um wenigstens im Tode von den Mühsalen auszuruhen. So aber sind sie bei ihrem unseligen Geiste nicht nur nicht glücklicher als die Menschen, sondern infolge der immerwährenden Fessel des Leibes sogar noch unseliger. Denn wenn Apuleius die Dämonen mit allem Nachdruck als ewig bezeichnet, so will er damit sagen, daß sie niemals irgend in Gottesseligkeit und Weisheit voranschreiten und aus Dämonen Götter werden.
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La cité de dieu
CHAPITRE X.
LES HOMMES, D’APRÈS LES PRINCIPES DE PLOTIN, SONT MOINS MALHEUREUX DANS UN CORPS MORTEL QUE LES DÉMONS DANS UN CORPS ÉTERNEL.
Le philosophe Plotin, de récente mémoire1, qui passe pour avoir mieux que personne entendu Platon2, dit au sujet de l’âme humaine: « Le Père, dans sa miséricorde, lui a fait des liens mortels3 ». Il a donc cru que c’est une oeuvre de la miséricorde divine d’avoir donné aux hommes un corps périssable, afin qu’ils ne soient pas enchaînés pour toujours aux misères de cette vie. Or, les démons ont été jugés indignes de cette miséricorde, puisque avec une âme misérable et sujette aux passions, comme celle des hommes, ils ont reçu un corps, non périssable, mais immortel. Assurément ils seraient plus heureux que les hommes, sils avaient comme eux un corps mortel et comme les dieux une âme heureuse. Ils seraient égaux aux hommes, si avec une âme misérable ils avaient au moins mérité d’avoir comme eux un corps mortel, pourvu toutefois qu’ils fussent capables de quelque sentiment de piété qui assurât un terme à leur misère dans le repos de la mort. Or, non-seulement ils ne sont pas plus heureux que les hommes, axant comme eux une âme misérable, mais ils sont même plus malheureux, parce qu’ils sont enchaînés à leur corps pour l’éternité ; car il ne faut pas croire qu’ils puissent à la longue se transformer en dieux par leurs progrès dans la piété et la sagesse; Apulée dit nettement que la condition des démons est éternelle.
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Plotin, disciple d’Ammonius Saccas et maître de Porphyre, né à Lycopolis en 205, mort en 270, sous l’empereur Aurélien. ↩
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Saint Augustin exprime plus fortement encore le même sentiment dans ce remarquable passage : « Cette voix de Platon, la plus pure et la plus éclatante qu’il y ait dans la philosophie, s’est retrouvée dans la bouche de Plotin, si semblable à lui qu’ils paraissent contemporains, et cependant assez éloigné de lui par le temps pour que le premier des deux semble ressuscité dans l’autre ». (Contra Acad., lib. III, n. 41). ↩
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Ce passage est dans les Ennéades, ouvrage posthume de Plotin édité par Porphyre. Voyez la 4e Ennéade, livre III, ch. 12. ↩