4.
Ce qui les trouble, serait-ce ce mot : « Je suis jaloux? » Qu'ils se troublent donc aussi de ces paroles de l'Apôtre: « Je suis jaloux de vous, de toute la jalousie de Dieu, car je vous ai fiancés à un seul homme, pour faire de vous une vierge chaste de Jésus-Christ1». La sainte Écriture, empruntant notre mode de langage, prouve ainsi que l'on ne peut rien dire qui soit digne de Dieu. S'agit-il de sa majesté souveraine, toute expression pour la dépeindre reste impuissante, parce qu'elle surpasse infiniment toutes les ressources du langage. De même donc que l'on nomme jalousie la sollicitude dont les maris entourent la chasteté de leurs femmes, l'Écriture désigne aussi sous ce nom la puissance et la justice que Dieu déploie pour réprouver et punir la fornication des âmes. Une âme se rend coupable de cette fornication, quand elle prend en horreur la fécondité de la sagesse et qu'elle aspire à enfanter les jouissances mensongères et corrompues du siècle.
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II Cor. XI, 2. ↩