Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
35.
Heliseo pueros insultantes et clamantes: Calve, calve! bestiae comedunt: puerili stultitia deridentes Christum in loco Calvariae crucifixum invasi a daemonibus pereunt. Mittit Heliseus per servum baculum super mortuum et non revivescit; venit ipse, coniungit et coaptat se morti eius et revivescit: misit sermo dei legem per servum suum nec profuit in peccatis mortuo generi humano; quae tamen non sine causa missa est; ille enim misit, qui sciret eam prius esse mittendam, venit ipse, conformavit se nobis factus particeps mortis nostrae, et vivificati sumus. p. 362,7 Cum securibus ligna caederentur, de ligno ferrum exsiliens in profundum fluminis mersum est atque in lignum desuper ab Heliseo proiectum reversum est: ita cum impios Iudaeos per corpus operata praesentia Christi tamquam infructuosas arbores caederet – quia de illo Iohannes dixerat: Ecce securis ad radices arboris posita est – ab eis interveniente passione corpus ipsum deseruit, in inferni profunda descendens, quo in sepultura desuper posito tamquam ad manubrium suum spiritu redeunte surrexit. Quam multa praeteream brevitatis necessitate constrictus, norunt qui legunt.
Traduction
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XXXV. ÉLISÉE. LE FER DE LA HACHE, IMAGE DE LA PASSION ET DE LA RÉSURRECTION DU CHRIST.
Des bêtes sauvages dévorent des enfants qui insultent Elisée et lui crient : « Tête chauve, tête chauve[^1] » ; ceux gui, dans leur puérile folie, raillent le Christ crucifié sur le Calvaire, sont envahis par les démons et périssent. Elisée envoie son serviteur poser son bâton sur un enfant mort, l'enfant ne revient pas à la vie, il vient lui-même, il se couche sur l'enfant, applique ses membres sur les siens et la vie reparaît[^2] ; Dieu a envoyé la loi par son serviteur, sans profit pour le genre humain, mort dans le péché; cependant elle n'a pas été envoyée sans raison, car celui qui l'a envoyée savait qu'elle devait l'être d'abord. Puis il est venu lui-même, il a pris notre forme, a participé à notre mort et nous avons été rendus à la vie. Pendant qu'on coupe du bois avec des haches, un fer échappe du manche et descend au fond du fleuve mais il revient s'emmancher au bois qu'Elisée a jeté sur l'eau[^3]; ainsi, quand la présence corporelle et les oeuvres du Christ abattaient les Juifs impies comme des arbres stériles (car Jean avait dit de lui : « Voilà que la cognée a été mise à la racine de l'arbre[^4] »), il abandonne son corps à la suite de la passion qu'ils lui font subir, il descend dans les profondeurs de l'enfer après que ce corps a été déposé dans la sépulture ; puis son esprit rentre dans le corps comme le fer dans son manche et il ressuscite. Obligé de me restreindre, que de choses je passe sous silence ! Ceux-là seuls le savent, qui lisent l'Écriture.
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IV Rois, II, 23, 24.
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Id. IV, 29-37.
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Id. VI, 4-7.
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Matt. III, 10.