Edition
Masquer
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
13.
Quod autem invidus continentiae vel virginitati Fausto visus est, quia dixit: Maledictus omnis, qui non suscitaverit semen in Israhel, legant Esaiam clamantem: Haec dicit dominus: spadonibus omnibus, qui observaverint praecepta mea et elegerint, quae ego volo, et custodierint testamentum meum, dabo illis in domo mea et in muro meo locum nominatum, meliorem filiorum et filiarum; nomen aeternum dabo illis et non deerit illis. p. 415,7 Aut si contrarium putant Esaiam Moysi, hic eis placeat; si ille displicet, non est parum adversus istos. Nobis enim sufficit scire unum deum locutum et per Moysen et per Esaiam, et maledictum esse omnem, qui non suscitaverit semen in Israhel, sive tunc, cum populo secundum carnem propagando etiam carnalis prolis operatio in coniugali castitate ad officium civicum pertinebat, sive nunc, ne quisquam spiritaliter natus putet sibi debere sufficere, nec instet dominicis lucris, quibus quisque pro modulo suo praedicando Christum debet generare christianos. p. 415,16 Ita illa divina sententia tempora utriusque testamenti mira brevitate complectitur: Maledictus omnis, qui non suscitaverit semen in Israhel.
Traduction
Masquer
Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XIII. AUTRE CALOMNIE DE FRUSTE CONTRE MOÏSE.
Quant au reproche que Fauste fait à Moïse d'avoir blâmé la continence ou la virginité, en disant : « Maudit quiconque ne laissera point de postérité en Israël[^1] », qu'on écoute Isaïe s'écrier : « Voici que le Seigneur dit à tous les eunuques: S'ils observent mes commandements, s'ils choisissent ce qui m'est agréable et restent fidèles à mon alliance, je leur donnerai dans ma maison et dans l'enceinte de mes murs une place d'honneur, meilleure que celle des fils et des filles; je leur donnerai un nom éternel et qui ne périra pas[^2] ». Si les Manichéens voient une contradiction entre Isaïe et Moïse, qu'ils adoptent celui-ci, puisque celui-là leur déplait et ce n'est pas là un faible argument contre eux. Pour nous, il nous suffit de savoir que c'est le même Dieu qui a parlé par Moïse et par Isaïe; que maudit est celui qui ne laisse pas de postérité en Israël ; soit dans ces temps-là, quand, la race devant être propagée selon la chair, la formation d'une famille par, le chaste exercice du mariage était un devoir du citoyen ; soit maintenant, où tout homme, lié spirituellement, ne doit pas penser qu'il se suffit à lui-même, et se dispenser de travailler pour le Seigneur : car chacun, en prêchant le Christ suivant son faible pouvoir, doit engendrer des chrétiens. Ainsi cette divine sentence : « Maudit quiconque ne laisse pas de postérité en Israël », renferme dans sa merveilleuse brièveté tous les temps des deux Testaments.
-
Deut. XXV, 7.
-
Is. LVI, 4, 5.