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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

Edition Masquer
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

8.

Tamen Faustus sibi ut credamus, hortatur dicens: Et si mihi vera dicenti vis credere, uterque eorum apud Hebraeos falsam traxit opinionem, Iesus de morte et de immortalitate Helias, cum paulo post dicat: ut enim ab initio sumpta hominis similitudine omnes humanae condicionis simulavit affectus, sic ab re non erat, si in fine quoque consignandae oeconomiae gratia fuisset visus et mori. Homo pessime ac fallacissime, quomodo tibi ego credam quasi vera dicenti, cum Christum dicas mortem potuisse mentiri? Ergo ille mentiebatur, quando dicebat: Oportet filium hominis occidi et tertia die resurgere, et tu non mentiris et dicis, ut tibi vera dicenti credamus? Veracior ergo Petrus, quando ei dixit: Absit, domine, non fiet istud! et unde meruit audire: Redi retro, satanas! p. 737,2 Et ille quidem non hoc infructuose audivit, qui eam postea veritatem mortis Christi usque ad suam mortem correctus perfectusque praedicavit. Verum si ille, quia tantum putavit Christum non moriturum, audire meruit: Satanas, tu quid mereris audire, qui non solum negas mortuum, sed etiam dicis mortem fuisse mentitum? Sed ideo inquit mortem quoque simulasse credendus est, quia omnes humanae condicionis simulavit affectus. Quis enim tibi hoc contra evangelium concessurus est, quod omnes humanae condicionis simulavit affectus ? Prorsus si dixit evangelista: Dormivit Iesus, si dixit: Esurivit, sitivit, contristatus est, exhilaratus est et si quid aliud, omnia vera sunt; quae ita narrata sunt, ut non eum simulasse, sed plane fecisse vel exhibuisse conscripta sint sane non necessitate condicionis, sed magisterii voluntate et divina etiam potestate. p. 737,17 Nam homo plerumque etsi nolit, irascitur, etsi nolit, contristatur, etsi nolit, dormit, etsi nolit, esurit ac sitit; ille autem omnia ista, quia voluit. Sic etiam nascuntur homines atque patiuntur, non quia volunt nec quod volunt, ille autem etiam ista, quia voluit. Tamen vera haec et de illo fideliter veraciterque conscripta sunt, ut quisquis evangelio eius crediderit, veritate instruatur, non mendaciis illudatur.

Traduction Masquer
Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE VIII. TOUT A ÉTÉ VRAI DANS LE CHRIST; IL N'A RIEN SIMULÉ.

Cependant Fauste nous invite à le croire sur parole : « Et si tu veux me croire, à moi qui dis la vérité : les Hébreux se trompent sur l'un et sur l'autre point, sur la mort de Jésus et sur l'immortalité d'Elie » ; bien qu'il nous dise un peu plus bas . « En effet, comme il avait pris, dès le commencement, la ressemblance de l'homme, et simulé toutes les affections propres à la condition humaine, il n'était pas hors de propos qu'il achevât son rôle en subissant une mort apparente ». Homme détestable et monstre d'imposture, comment te croirai-je comme si tu disais la vérité, quand tu prétends que le Christ a menti en feignant de mourir? Le Christ mentait donc, quand il disait : « Il faut que le Fils de l'homme soit mis à mort et qu'il ressuscite le troisième jour[^3] » ; et toi tu ne mens pas, et tu prétends que nous ajoutions foi à ta parole, comme si tu disais la vérité ? Pierre était donc plus sincère que toi, quand il disait au Sauveur: « A Dieu ne plaise, Seigneur ! cela ne vous arrivera point », ce qui lui attira cette apostrophe : « Arrière, Satan[^1] ! » paroles qui ne furent point stériles pour lui : car plus tard, corrigé et parvenu à la perfection, il prêcha jusqu'à sa mort la vérité de la mort du Christ. Mais si, pour avoir seulement pensé que le Christ ne mourrait pas, il a mérité de s'entendre appeler Satan : que mérites-tu, comment t'appellera-t-on, toi qui prétends que le Christ a simulé la mort? Il faut, nous dis-tu, supposer qu'il a aussi simulé la mort, puisqu'il a simulé toutes les affections propres à la condition humaine. Mais qui donc, en face de l'Evangile, t'accordera que le Christ a simulé toutes les affections propres à la condition humaine ? Très certainement, si l'Evangéliste nous dit: Jésus a dormi[^2]; s'il nous dit : Il a eu faim [^4], il a eu soif[^5], il a été triste[^6], il s'est réjoui et autres choses de ce genre : très-certainement tout cela est vrai, tout cela est raconté d'une manière qui ne permet pas de supposer qu'il y ait eu feinte, mais qui prouve que le Sauveur a réellement éprouvé et manifesté ces affections, non certes, par la nécessité de sa condition, mais par l'empire de sa volonté et aussi en vertu de son pouvoir divin. Car souvent l'homme se fâche sans le vouloir, est triste malgré lui, dort malgré lui, a faim et soif malgré lui; mais le Christ a souffert tout cela, parce qu'il l'a voulu. De même, les hommes naissent et souffrent, non parce qu'ils le veulent ni comme ils le veulent ; mais lui est né et a souffert parce qu'il l'a voulu. Néanmoins, toutes ces choses sont vraies et ont été écrites de lui avec fidélité et véracité, afin que quiconque croira à son Evangile, possède la vérité et ne soit point le jouet du mensonge.

  1. Luc, XXIV, 7.

  2. Matt. XVI, 22, 23.

  3. Id. VII, 24.

  4. Id. IV, 2.

  5. Jean, XIX.

  6. Matt. XXVI, 37.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
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