Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
3.
Verumtamen quaero ab eis: si nostra contentio terminatur, cum hoc dixerimus, cur hoc ipsi non dicunt? Cur [hoc] ipsi mortem non veram, sed imaginariam Christi affirmant, nativitatem autem non saltem talem, sed prorsus nullam dicere delegerunt? p. 745,24 Si auctoritatis evangelicae pondere erubuerunt et ideo non ausi sunt Christum non saltem imaginarie passum dicere, nativitatem quoque eius eadem evangelica testatur auctoritas. Etsi enim duo evangelistae ipsum partum Mariae narraverunt, nullus tamen evangelistarum tacuit, quod habuerit matrem Iesus. An ideo piguit etiam hoc praedicare simulatum, quia generationes alias Matthaeus, alias Lucas exequitur, unde videntur non sibi convenire? Sed da hominem, qui non intellegat: putabit etiam in multis, quae ad Christi passionem pertinent evangelistas sibi non convenire; da vero, qui intellegat, et ubique conveniunt. An quia mortem simulare honestum est, nativitatem autem etiam simulare turpe est? p. 746,9 Cur ergo nos hortatur hoc confiteri, quo possit nostra contentio profligari? Unde ergo mihi videtur nativitatem Christi nec saltem sicut mortem simulatam, sed prorsus nullam praedicare voluisse in consequenti sermone apparebit, ubi alteri respondebimus quaestioni.
Traduction
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE III. SUR L'ACCORD PROPOSÉ PAR FAUSTE.
Toutefois je leur pose une question : Si une seule parole de notre part terminait le débat, pourquoi eux-mêmes ne la prononcent-ils pas ? Pourquoi affirment-ils que la mort du Christ n'a pas été réelle, mais imaginaire, et, d'un autre côté, lui refusent-ils une naissance, même imaginaire? S'ils ont eu peur d'être écrasés sous le poids de l'autorité évangélique, et que, pour cela, ils n'aient pas osé nier que le Christ ait souffert, au moins en apparence, est-ce que la même autorité n'atteste pas aussi sa naissance ? S'il n'y a que deux évangélistes qui aient raconté l'enfantement de Marie[^1], au moins aucun d'eux n'a manqué de dire que Jésus avait une mère[^2]. Aurait-on dédaigné d'accorder au Christ une naissance même simulée, parce que Matthieu mentionne certaines générations, et Luc d'autres, en sorte qu'ils semblent n'être pas d'accord ? Mais donne-moi un homme sans intelligence, il trouvera aussi que les évangélistes ne s'accordent pas sur les circonstances de la passion du Christ; donne-moi un homme qui sache comprendre, et l'accord des évangélistes sera parfait. Serait-ce qu'une mort simulée est honnête et une naissance simulée honteuse ? Pourquoi Fauste nous invite-t-il à faire l'aveu qui mettrait fin au débat ? Nous allons prouver, en répondant à l'autre question, que Fauste a eu intention de déclarer que la naissance du Christ n'a pas même été simulée comme sa mort, mais absolument fausse.
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Matt. I, 25; Luc, II, 7.
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Matt. II, 11; Marc, III, 32 ; Luc, II, 33; Jean, II, 1.