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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE V. DANS QUEL SENS LE CHRIST A PU DIRE : « JE NE SUIS PAS VENU ABOLIR, ETC. »
Qui ne voit combien est faible cette autre assertion, que le Seigneur n'aurait pu dire : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi et les Prophètes ; je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir », s'il n'eût déjà agi de manière à faire naître ce soupçon ? Comme si nous niions qu'aux yeux des Juifs sans intelligence le Christ ait pu passer pour destructeur de la loi et des Prophètes ! Mais c'est précisément la raison pour laquelle, étant véridique, étant la vérité même, quand il disait qu'il n'était point venu abolir la loi et les Prophètes, il n'a pu parler d'autre loi et d'autres prophètes, que de ceux qu'on le soupçonnait de vouloir détruire. C'est ce que prouve assez la suite même de ses paroles : « En vérité, en vérité, je vous le dis, jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul point de la loi ne passera pas, que tout ne soit accompli. Celui donc qui violera l'un de ces moindres commandements, et enseignera ainsi aux hommes, sera appelé très-petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui fera et enseignera ainsi, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux ». Car, en disant cela, il songeait aux Pharisiens, qui violaient la loi par leur conduite et l'enseignaient en paroles. C'est d'eux qu'il dit ailleurs: « Faites ce qu'ils disent, mais ne faites pas ce qu'ils font: car ils disent et ne font pas[^1] ». C'est pour cela encore qu'il ajoute ici : « Car je vous dis que si votre justice n'est plus abondante que celle des scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux[^2] », c'est-à-dire si vous ne faites pas et n'enseignez pas ce qu'ils ne font pas, bien qu'ils l'enseignent, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. Or, cette loi que les Pharisiens enseignaient sans l'accomplir, le Christ dit qu'il est venu, non l'abolir, mais l'accomplir; parce qu'elle appartient à la chaire de Moïse, dans laquelle sont assis les Pharisiens, qui disent et ne font pas, qu'il faut écouter et non imiter.
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Matt. XXIII, 3.
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Id. V, 17, 20.
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Gegen Faustus
5.
Wie schwach schliesslich jenes Argument des Faustus ist, der behauptet, dass Christus nur dann habe sagen können (Mt. 5,17; 484,5): Glaubt nicht, dass ich gekommen bin, das Gesetz oder die Propheten aufzulösen; ich bin nicht gekommen, sie aufzulösen, sondern sie zu vollenden, wenn er irgend etwas in dieser Richtung getan hatte, was diesen Verdacht hätte auslösen können, sieht doch jeder. Als ob wir leugnen würden, dass Christus den unverständigen Juden als Zerstörer von Gesetz und Propheten erscheinen konnte. Dabei zeigt dieser Verdacht gerade, dass Christus, der die Wahrheit redet, ja die Wahrheit ist, mit jenem Satz, dass er Gesetz und Propheten nicht auflösen werde, kein anderes Gesetz und keine andern Propheten meinen konnte als jene, deren Auflösung die Juden ihm unterstellten. Dies findet zusätzliche Bestätigung in den Worten, die Christus anschliessend sagt (ib. 18 f.): Amen, amen, das sage ich euch, bis Himmel und Erde vergehen, wird kein Iota und kein Pünktchen des Gesetzes vergehen, bevor nicht alles geschehen ist. Wer auch nur eines von den kleinsten Geboten aufhebt und die Menschen entsprechend lehrt, wird im Himmelreich der Kleinste genannt werden; wer sie aber hält und zu halten lehrt, der wird gross genannt werden im Himmelreich. Bei diesen Worten dachte er nämlich an die Pharisäer, die das Gesetz mit ihren Taten aufhoben, mit ihren Worten aber lehrten. Über sie sagt er an anderer Stelle (Mt. 23,3): Was sie sagen, das tut; was sie aber tun, das tut nicht! Denn sie reden nur und tun es nicht. Daher fährt er auch an obiger Stelle so weiter (Mt. 5,20): Denn ich sage euch: wenn eure Gerechtigkeit nicht weit grösser ist als jene der Schriftgelehrten und Pharisäer, werdet ihr nicht ins Himmelreich kommen, d.h. wenn euer Handeln mit eurer Lehre nicht übereinstimmt, so wie bei jenen Handeln und Lehre nicht übereinstimmen, werdet ihr nicht ins Himmelreich kommen. Es ist also das Gesetz, das die Pharisäer lehrten, aber nicht befolgten, von dem Christus sagte, er sei nicht gekommen, es aufzuheben, sondern es zu vollenden; denn dieses Gesetz gehört ja zum Stuhl des Moses (cf. Mt. 23,2), und die Pharisäer, die sich darauf setzten, und dieses Gesetz verkündeten, es aber nicht befolgten, sind anzuhören, aber nicht nachzuahmen.