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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE LXXXIV. THAMAR; LES TROIS FILS DE JUDA, HER, ONAN, SELOM.INTERPRÉTATION DE CES NOMS PROPHÉTIQUES.

Dans Thamar donc, belle-fille de Juda, on entend le peuple du royaume des Juifs, à qui les rois issus de la tribu de Juda étaient unis comme époux. C'est avec raison qu'on interprète ce mot de Thamar par amertume, car c'est ce peuple qui a présenté le vase de fiel au Seigneur[^2]. Deux espèces de princes qui agissaient mal au sein de la nation, les uns comme nuisibles, les autres comme inutiles, sont représentés par les deux fils de Juda, dont l'un était méchant ou cruel aux yeux du Seigneur, et dont l'autre abusait du mariage pour ne point rendre mère Thamar. Au fait, il n'y a que deux espèces d'hommes inutiles au genre humain : les uns parce qu'ils nuisent, les autres parce qu'ils ne veulent pas donner ce qu'ils ont de bien, préfèrent le perdre en cette vie terrestre et le répandent, pour ainsi dire, à terre. Et comme celui qui nuit est pire que celui qui est inutile, on appelle l'aîné méchant; celui qui abusait du mariage ne venait qu'après. De plus, le nom de Her, que portait l'ainé, veut dire « Vêtu de peaux »; car c'était de peaux que se revêtaient les premiers hommes, expulsés du paradis en vertu de leur condamnation[^3]. Le nom du second était Aynan (Onan) qui signifie « leur chagrin » : le chagrin de qui, sinon de ceux à qui il n'est point utile, bien qu'il ait de quoi l'être, et qui aime mieux répandre son bien à terre? Or, c'est un plus grand mal d'ôter la vie, ce que signifie « vêtu de peaux », que de ne pas lui venir en aide, ce que signifie «leur chagrin » ; cependant, on dit que Dieu les mit tous les deux à mort, ce qui signifie en figure qu'il a privé du royaume ces deux espèces d'hommes. Quant au troisième fils de Juda, il n'est point uni à Thamar, ce qui indique l'époque où les rois du peuple juif ont cessé d'être tirés de la tribu de Juda. Il était pourtant fils de Juda, mais on ne le donnait point pour époux à Thamar ; la tribu de Juda subsistait encore, mais elle ne donnait plus de rois au peuple. Aussi le nom de celui-là est-il « Selom », qui signifie « son renvoi ». Evidemment, cette signification ne s'applique point aux saints et aux justes qui, bien qu'ils vécussent en ce temps-là, appartenaient cependant au Nouveau Testament, auquel ils étaient utiles par des prophéties dont ils comprenaient le sens, comme David par exemple. Mais, à l'époque où la tribu de Juda a cessé de donner des rois à la Judée, il ne faut pas compter, parmi ses rois, Hérode le Grand, comme s'il eût été l'époux de Thamar ; car il était étranger, et ne tenait point à la nation par le sacrement de l'onction mystérieuse, espèce de contrat de mariage; mais il régnait en qualité d'étranger et avait reçu le pouvoir des Romains et de César. Il en faut dire autant de ses fils les Tétrarques, dont l'un s'appelait Hérode, comme son père, et s'entendit avec Pilate lors de la passion du Seigneur[^4]. Ces étrangers étaient si peu regardés comme appartenant au royaume mystique des Juifs, que les Juifs eux-mêmes, frémissant de rage contre le Christ, s'écriaient : « Nous n'avons pas d'autre roi que César[^5] ». Cela n'était vrai qu'en ce sens que les Romains dominaient le monde entier : car César n'était pas proprement le roi des Juifs; mais ils se condamnaient ainsi eux-mêmes dans le double but de rejeter le Christ et de flatter César.

  1. Matt. XXVII, 34.

  2. Gen. III, 21.

  3. Luc, XXIII, 12.

  4. Jean, XIX, 15.

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Gegen Faustus

84.

In der Gestalt der Thamar, der Schwiegertochter des Juda, erkennt man also die Bevölkerung des Jüdischen Reiches, dem die Könige aus dem Stamm Juda gleichsam als Gatten gegeben wurden. Aus gutem Grund lässt sich Thamars Name mit Bitterkeit übersetzen; eben diese Menschen reichten ja dem Herrn den mit Galle gefüllten Becher (cf. Mt. 27,34). Die beiden Kategorien von Regenten, deren Herrschaft dem Volk zum Übel gereichte – die einen sind jene, die ihm Schaden zufügten, die andern jene, die ihm keinen Nutzen brachten -, sind versinnbildlicht durch die beiden Söhne des Juda, deren einer übelgesinnt und grausam vor dem Herrn war (cf. Gen. 38,7), während der andere seinen Samen zur Erde fallen liess, um ihn der Thamar vorzuenthalten und ihr so keinen Nachwuchs zu verschaffen (cf. Ib. 9). Ebenso gibt es nur zwei Kategorien von Menschen, die dem Menschengeschlecht unnütz sind: zum einen jene, die ihm Schaden zufügen, zum andern jene, die ihm jeden Dienst verweigern und ihren Reichtum, den sie in diesem irdischen Leben vielleicht besitzen, lieber vernichten, also gleichsam auf die Erde ausschütten. Und weil der, welcher Schaden zufügt, den, welcher keinen Nutzen bringt, im Bösen übertrifft, wird jener Übelgesinnte als Erstgeborener bezeichnet, der welcher den Samen zur Erde fallen liess, als der Zweitgeborene. Zudem lässt sich der Name des Erstgeborenen, der Er hiess, mit der Fellbekleidete übersetzen, bezeichnet also jene Kleidungsart, die die ersten Menschen trugen, als sie aufgrund ihrer Verurteilung aus dem Paradies verjagt wurden (cf. Gen. 3,21. 23), der Name des Zweitgeborenen aber, der Onan hiess, lässt sich >mit ihre Betrübnis übersetzen. Und damit ist natürlich die Betrübnis jener gemeint, denen er keinen Nutzen bringt, obwohl er die Mittel dazu besässe, aber sie lieber auf der Erde verderben lässt. Im weiteren ist es ein grösseres Übel, wenn jemand des Lebens beraubt wird, was durch den Ausdruck Fell versinnbildlicht wird, als wenn ihm die Hilfe zum Leben verweigert wird, was der Ausdruck ihre Betrübnis versinnbildlicht. Es heisst nun aber, dass Gott beide sterben liess (cf. Gen. 38,7. 10), womit modellbildhaft ausgedrückt ist, dass er solchen Menschen die Herrschaft wegnahm. Der dritte Sohn des Juda aber, der jener Frau als Gatte verweigert wird (cf. Ib. 14), versinnbildlicht die Zeit, in der die Könige, die über das Volk der Juden herrschten, schon nicht mehr dem Stamm Juda entstammten. Und dass ihn Thamar, obwohl er Sohn des Juda war, nicht zum Gatten bekam, bedeutet, dass es zwar den Stamm Juda weiterhin gab, dass aber niemand mehr aus diesem Stamm über das Volk regierte. Demgemäss lässt sich sein Name, nämlich Schela, mit seine Entlassung übersetzen. Nicht in den Rahmen dieses Sinnbildes gehören allerdings die heiligen und gerechten Männer, die zwar in jener Zeit lebten, aber zum Neuen Testament gehören, dem sie durch ihre Prophetien, deren sie sich durchaus bewusst waren, Nutzen brachten, wie z.B. David. In jener Zeit, als Judäa schon nicht mehr durch Könige aus dem Stamm Juda regiert wurde, ist natürlich auch Herodes der Ältere, einer seiner Könige, – bildlich gesprochen – nicht zu den Ehemännern der Thamar zu rechnen; er war nämlich ein Fremdstämmiger und mit dem jüdischen Volk nicht durch jenes Heilsymbol der mystischen Salbung, gleichsam einem Ehevertrag, verbunden, sondern herrschte gleichsam als Auswärtiger dank der Macht, die er von den Römern und vom Kaiser erhalten hatte. Das gleiche gilt für seine Söhne, die Tetrachen, deren einer nach dem Namen seines Vaters Herodes hiess, der beim Leiden des Herrn mit Pilatus gemeinsame Sache machte (cf. Lk. 23,12). Diese Fremdstämmigen wurden so wenig jenem mystischen Königtum der Juden zugerechnet, dass sogar die Juden selber zähnefletschend in aller Öffentlichkeit gegen Christus lossbrüllten ( Joh. 19,15): Wir haben keinen König ausser dem Kaiser. Und auch dies war ja nur in dem Sinn wahr, als die Römer die Weltherrschaft besassen, denn auch der Kaiser war nicht im eigentlichen Sinn König der Juden. Doch um ihre Ablehnung Christi kundzutun und dem Kaiser zu schmeicheln, sprachen sie mit diesem Ausruf das Urteil über sich selber.

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