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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE PREMIER. OPINION DE FAUSTE.

Fauste. Recevez-vous l'apôtre saint Paul? — Assurément. — Pourquoi donc ne croyez-vous pas que le Fils de Dieu est né de la race de David selon la chair[^1] ? — Je ne pouvais croire que l'Apôtre se fût contredit lui-même dans ses écrits, en professant des sentiments différents sur la personne du Seigneur. Mais puisque cela vous plaît ainsi, et qu'on ne peut, sans vous effaroucher, vous parler d'interpolation dans les écrits de l'Apôtre, je soutiens néanmoins qu'il n'y a rien là d'opposé à nos doctrines. Paul, comme tant d'autres, avait pensé que Jésus était fils de David; c'était là sa première et son ancienne opinion sur la personne du Seigneur; mais à peine en a-t-il découvert la fausseté, qu'il la réforme et la rejette; il écrit aux Corinthiens : « Nous ne connaissons, dit-il, personne selon la chair; et si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte ». Remarquez toute la différence qui existe entre ces deux chapitres, dans l'un desquels il professe que Jésus est fils de David selon la chair, et dans l'autre il affirme qu'il ne connaît plus personne selon la chair. S'ils sont tous les deux de Paul, ils ne peuvent l'être que de la manière que je viens de dire; autrement l'un ou l'autre est apocryphe. Il ajoute: « C'est pourquoi si quelqu'un est devenu une nouvelle créature en Jésus-Christ, il a déposé ce qui était vieux, et tout s'est renouvelé en lui[^2] ». Vous voyez que l'Apôtre appelle ancienne et transitoire cette foi par laquelle il croyait d'abord que Jésus est issu de la race de David selon la chair ; nouvelle au contraire et permanente, cette autre foi en vertu de laquelle il ne connaît plus personne selon la chair. C'est ce qui lui fait dire ailleurs : « Quand j'étais enfant, je parlais en enfant, je jugeais en enfant, je raisonnais en enfant ; mais lorsque je suis devenu homme, je me suis défait de tout ce qui tenait de l'enfant[^3] ». S'il en est ainsi, peut-on nous reprocher d'embrasser cette nouvelle profession de foi de l'Apôtre qui est la meilleure, et de rejeter l'autre qui est défectueuse? S'il vous plaît à vous de croire selon ce qu'il écrit aux Romains, pourquoi ne nous serait-il pas permis d'enseigner selon ce qu'il écrit aux Corinthiens? Cette manière de vous répondre n'est qu'une concession que je fais à l'obstination de votre esprit. Car loin de la pensée de l'Apôtre de renverser jamais ce qu'il a établi, dans la crainte de se constituer lui-même prévaricateur, ainsi qu'il le proteste[^4]. Si toutefois ce premier sentiment est de lui, il est maintenant réformé; et s'il n'est pas possible qu'une erreur soit sortie de la bouche de Paul, il ne lui appartient pas.

  1. Rom. I, 3.

  2. II Cor. V, 17.

  3. Cor. XIII, 11.

  4. Galat. II, 18.

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Reply to Faustus the Manichaean

1.

Faustus said: Assuredly I believe the apostle. And yet I do not believe that the Son of God was born of the seed of David according to the flesh, 1 because I do not believe that God's apostle could contradict himself, and have one opinion about our Lord at one time, and another at another. But, granting that he wrote this,--since you will not hear of anything being spurious in his writings,--it is not against us. For this seems to be Paul's old belief about Jesus, when he thought, like everybody else, that Jesus was the son of David. Afterwards, when he learned that this was false, he corrects himself; and in his Epistle to the Corinthians he says: "We know no man after the flesh; yea, though we have known Christ after the flesh, yet now henceforth know we Him no more." 2 Observe the difference between these two verses. In one he asserts that Jesus was the son of David after the flesh; in the other he says that now he knows no man after the flesh. If Paul wrote both, it can only have been in the way I have stated. In the next verse he adds: "Therefore, if any man be in Christ, he is a new creature; old things are passed away; behold, all things are become new." The belief that Jesus was born of the seed of David according to the flesh is of this old transitory kind; whereas the faith which knows no man after the flesh is new and permanent. So, he says elsewhere: "When I was a child, I spoke as a child, I understood as a child, I thought as a child; but when I became a man, I put away childish things." 3 We are thus warranted in preferring the new and amended confession of Paul to his old and faulty one. And if you hold by what is said in the Epistle to the Romans, why should not we hold by what is said to the Corinthians? But it is only by your insisting on the correctness of the text that we are made to represent Paul as building again the things which he destroyed, in spite of his own repudiation of such prevarication. If the verse is Paul's, he has corrected himself. If Paul should not be supposed to have written anything requiring correction, the verse is not his.


  1. Rom. i. 3. ↩

  2. 2 Cor. v. 16. ↩

  3. 1 Cor. xiii. 11. ↩

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