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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Reply to Faustus the Manichaean

7.

Of necessity these tables are against thee, for the second commandment is, "Thou shalt not take the name of the Lord thy God in vain;" whereas thou dost attribute the vanity of falsehood to Christ Himself, who, to remove the vanity of the fleshly mind, rose in a true body, visible to the bodily eye. So also the third commandment about the rest of the Sabbath is against thee, for thou art tossed about by a multitude of restless fancies. How these three commandments relate to the love of God, thou hast neither the power nor the will to understand. Shamefully headstrong and turbulent, thou hast reached the height of folly, vanity, and worthlessness; thy beauty is spoiled, and thine order perished. I know thee, for I was once the same. How shall I now teach thee that these three precepts relate to the love of God, of whom, and by whom, and in whom are all things? How canst thou understand this, when thy pernicious doctrines prevent thee from understanding and from obeying the seven precepts relating to the love of our neighbor, which is the bond of human society? The first of these precepts is, "Honor thy father and mother;" which Paul quotes as the first commandment with promise, and himself repeats the injunction. But thou art taught by thy doctrine of devils to regard thy parents as thine enemies, because their union brought thee into the bonds of flesh, and laid impure fetters even on thy god. The doctrine that the production of children is an evil, directly opposes the next precept, "Thou shall not commit adultery;" for those who believe this doctrine, in order that their wives may not conceive, are led to commit adultery even in marriage. They take wives, as the law declares, for the procreation of children; but from this erroneous fear of polluting the substance of the deity, their intercourse with their wives is not of a lawful character; and the production of children, which is the proper end of marriage, they seek to avoid. As the apostle long ago predicted of thee, thou dost indeed forbid to marry, for thou seekest to destroy the purpose of marriage. Thy doctrine turns marriage into an adulterous connection, and the bed-chamber into a brothel. This false doctrine leads in a similar way to the transgression of the commandment, "Thou shall not kill." For thou dost not give bread to the hungry, from fear of imprisoning in flesh the member of thy God. From fear of fancied murder, thou dost actually commit murder. For if thou wast to meet a beggar starving for want of food, by the law of God to refuse him food would be murder; while to give food would be murder by the law of Manichaeus. Not one commandment in the decalogue dost thou observe. If thou wert to abstain from theft, thou wouldst be guilty of allowing bread or food, whatever it might be, to undergo the misery of being devoured by a man of no merit, instead of running off with it to the laboratory of the stomach of thine elect; and so by theft saving thy god from the imprisonment with which he is threatened, and also from that from which he already suffers. Then, if thou art caught in the theft, wilt thou not swear by this god that thou art not guilty? For what will he do to thee when thou sayest to him, I swore by thee falsely, but it was for thy benefit; a regard for thine honor would have been fatal to thee? So the precept, Thou shall not bear false witness, will be broken, not only in thy testimony, but in thine oath, for the sake of the liberation of the members of thy god. The commandment, "Thou shall not covet thy neighbor's wife," is the only one which thy false doctrine does not oblige thee to break. But if it is unlawful to covet our neighbor's wife, what must it be to excite covetousness in others? Remember thy beautiful gods and goddesses presenting themselves with the purpose of exciting desire in the male and female leaders of darkness, in order that the gratification of this passion might effect the liberation of this god, who is in confinement everywhere, and who requires the assistance of such self-degradation. The last commandment, "Thou shall not covet the possessions of thy neighbor," it is wholly impossible for thee to obey. Does not this god of thine delude thee with the promise of making new worlds in a region belonging to another, to be the scene of thine imaginary triumph after thine imaginary conquest? In the desire for the accomplishment of these wild fancies, while at the same time thou believest that this land of darkness is in the closest neighborhood with thine own substance, thou certainly covetest the possessions of thy neighbor. Well indeed mayest thou dislike the tables which contain such good precepts in opposition to thy false doctrine. The three relating to the love of God thou dost entirely set aside. The seven by which human society is preserved thou keepest only from a regard to the opinion of men, or from fear of human laws; or good customs make thee averse to some crimes; or thou art restrained by the natural principle of not doing to another what thou wouldst not have done to thyself. But whether thou doest what thou wouldst not have done to thyself, or refrainest from doing what thou wouldst not have done to thyself, thou seest the opposition of the heresy to the law, whether thou actest according to it or not.

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE VII. LA DOCTRINE MANICHÉENNE EN PRÉSENCE DU DÉCALOGUE.

Comment ne haïrais-tu pas ces tables, où on lit pour second commandement : « Tu ne prendras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu[^4] », puisque tu as rangé parmi les vains imposteurs le Christ mémé, qui a daigné apparaître aux yeux de la chair dans une chair vraie et réelle; pour purger les hommes charnels de la vanité charnelle? Comment ne serais-tu pas contrariée du troisième commandement relatif au repos du sabbat, toi dont l'âme inquiète est livrée à tant de rêveries et d'illusions? Quand comprendras-tu que ces trois préceptes se rattachent à l'amour de Dieu? Quand les goûteras-tu? Quand les aimeras-tu ? Tu ne sais pas te contenir, tu es laide et disputeuse : tu t'es enflée, tu es devenue vaine, tu t'es ravalée, tu es sortie des bornes, tu as flétri ton honneur, tu es descendue au-dessous de ton rang. J'ai été tel moi-même dans ton sein, je te connais. Comment donc pourrais-je, aujourd'hui, t'apprendre que ces trois commandements regardent l'amour de Dieu, de qui, par qui et en qui sont toutes choses[^1]? Comment le comprendrais-tu, quand tes perverses et détestables erreurs ne te permettent pas même de connaître et d'observer les sept autres, qui concernent l'amour du prochain, la base de la société humaine ? Le premier est : « Honore ton père et ta mère » Paul en le rappelant et le renouvelant dans les mêmes termes, le nomme le premier commandement fait avec une promesse[^2]. Mais ton infernale doctrine t'a appris à regarder tes parents comme des ennemis, pour t'avoir enchaînée à la chair par leur union maritale, et avoir mis par là d'immondes entraves à ton dieu. Voilà pourquoi aussi vous violez le précepte suivant : « Tu ne commettras pas d'adultère », à ce point qu'il n'est rien que volis détestiez dans le mariage comme de mettre au monde des enfants, et que vous rendiez vos disciples adultères, par les précautions qu'ils prennent pour empêcher de concevoir les femmes auxquelles ils s'unissent. En effet, ils les épousent d'après les lois du mariage, suivant les règlements publics, pour avoir des enfants; mais d'après votre loi, de peur de souiller des immondices de la chair une partie de leur dieu, ils né cherchent dans le commerce des femmes que l'assouvissement d'une infâme volupté, et n'ont des enfants que malgré eux, bien que ce soit là le seul but du mariage. Comment donc ne défendrais-tu pas le mariage, selon ce que l'Apôtre a prédit de toi depuis si longtemps[^3], puisque tu lui enlèves son unique raison d'être? Car en dehors de ce but, les maris ne sont plus que de misérables libertins; les femmes, que des prostituées; le lit nuptial, qu'un lieu de débauches ; les beaux-pères, que des corrupteurs de la jeunesse. Par là même raison, en vertu de la même erreur criminelle, tu n'observes point non plus le commandement : « Tu ne tueras pas ». En effet, pour ne pas retenir dans la chair un membre de ton dieu, tu ne donnes pas de pain à celui qui a faim, et pour éviter un homicide imaginaire, tu en commets un réel. Si donc tu rencontres un homme affamé qui peut mourir, à moins que tu ne lui donnes à manger, te voilà homicide ou d'après la loi de Dieu si tu ne lui donnes pas, ou d'après la loi de Manès si tu lui donnes. Et les autres préceptes du Décalogue, comment les observerais-tu? T'abstiens-tu du vol, quand tu enlèves, si tu le peux, le pain, un mets quelconque que le premier venu mangerait et tuerait dans ses entrailles plutôt que toi, et que tu cours à la cuisine de tes élus, pour garantir, au moyen de ce vol, ton dieu de quelque chaîne plus lourde, ou le délivrer de celle qui lui pèse? Et si tu es pris en flagrant délit, ne jures-tu pas par ton dieu même, que tu n'as rien pris? Et que peut te faire un dieu à qui tuas le droit de dire : Je me suis parjuré par toi, mais pour toi; voudrais-tu que, pour te rendre hommage, je t'eusse donné la mort? De même tu violeras le commandement : « Ne porte point de faux témoignages », à cause des membres de ton dieu, afin de les délivrer de leurs entraves, non-seulement par un témoignage, mais par un faux serment. Quant à celui qui vient ensuite : « Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain[^5] », tu dois l'accomplir: je ne vois que celui-là que ton erreur ne t'oblige pas à transgresser. Mais s'il est défendu de convoiter la femme du prochain, songe à ce que c'est que de s'offrir soi-même à la convoitise d'autrui; souviens-toi de tes beaux dieux, de tes belles déesses, qui se montrent dans le but d'exciter de violents désirs, ceux-là, de la part des femmes, princesses des ténèbres, et celles-ci de la part des dieux mâles; afin que, en excitant la soif de la jouissance et l'ardeur d'une passion criminelle, ils délivrent ton dieu prisonnier chez eux, et qui à besoin de toutes ces horribles turpitudes pour être dégagé de ses liens. Et comment, misérable, pourrais-tu observer le dernier précepte du Décalogue, qui défend de convoiter le bien d'autrui? Ton dieu lui-même ne te dit-il pas faussement qu'il prépare sur la terre étrangère des siècles nouveaux, où tu te pavaneras, après une fausse victoire, dans un faux triomphe? Et comme tu y aspires dans ta folle vanité et que tu crois cette terre du peuple des ténèbres très-rapprochée de ta propre substance, tu convoites sans aucun doute le bien du prochain. C'est donc à juste titre que tu hais le diptyque, qui contient des commandements si bons, si opposés à ton erreur. Car tu ignores complètement, tu n'observes en aucune façon, les trois premiers qui se rapportent à l'amour de Dieu; et quant aux sept autres, sauvegarde de la société humaine, si parfois tu les respectes: ou tu obéis à un sentiment de honte, de peur d'avoir à rougir parlai les hommes; ou tu cèdes à la crainte du châtiment fixé par des lois publiques ; ou tu repousses une mauvaise action par l'effet d'une bonne habitude. Enfin la loi naturelle te rappelle combien il est injuste de faire à un autre ce que tu ne voudrais pas que l'on te fit à toi-même; mais tu sens combien ton erreur te pousse en sens contraire, soit que tu cèdes ou que tu ne cèdes pas, quand tu fais ce que tu ne veux pas permettre, ou que tu ne fais pas, parce que tu ne veux pas permettre.

  1. Ex. XX, 7.

  2. Rom. XI, 30.

  3. Ex. XX, 12; Eph. VI, 2.

  4. I Tim. IV, 3.

  5. Ex. XX, 13, 16, 17.

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