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Reply to Faustus the Manichaean
77.
If our foolish opponents are surprised at the difference between the precepts given by God to the ministers of the Old Testament, at a time when the grace of the New was still undisclosed, and those given to the preachers of the New Testament, now that the obscurity of the Old is removed, they will find Christ Himself saying one thing at one time, and another at another. "When I sent you," He says, "without scrip, or purse, or shoes, did ye lack anything? And they said, Nothing. Then saith He to them, But now, he that hath a scrip, let him take it, and also a purse; and he that hath not a sword, let him sell his garment, and buy one." If the Manichaeans found passages in the Old and New Testaments differing in this way, they would proclaim it as a proof that the Testaments are opposed to each other. But here the difference is in the utterances of one and the same person. At one time He says, "I sent you without scrip, or purse, or shoes, and ye lacked nothing;" at another, "Now let him that hath a scrip take it, and also a purse; and he that hath a tunic, let him sell it and buy a sword." Does not this show how, without any inconsistency, precepts and counsels and permissions may be changed, as different times require different arrangements? If it is said that there was a symbolical meaning in the command to take a scrip and purse, and to buy a sword, why may there not be a symbolical meaning in the fact, that one and the same God commanded the prophets in old times to make war, and forbade the apostles? And we find in the passage that we have quoted from the Gospel, that the words spoken by the Lord were carried into effect by His disciples. For, besides going at first without scrip or purse, and yet lacking nothing, as from the Lord's question and their answer it is plain they did, now that He speaks of buying a sword, they say, "Lo, here are two swords;" and He replied, "It is enough." Hence we find Peter with a weapon when he cut off the assailant's ear, on which occasion his spontaneous boldness was checked, because, although he had been told to take a sword, he had not been told to use it. 1 Doubtless, it was mysterious that the Lord should require them to carry weapons, and forbid the use of them. But it was His part to give the suitable precepts, and it was their part to obey without reserve.
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Luke xxii. 35-38, 50, 51. ↩
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE LXXVII. DIEU A DES RAISONS MYSTÉRIEUSES POUR COMMANDER LA GUERRE OU LA PAIX.
Si ces hommes irréfléchis s'étonnent que Dieu ait donné aux dispensateurs de l'Ancien Testament (voile sous lequel se cachait la grâce du Nouveau), des commandements différents de ceux qu'il a donnés aux prédications du Nouveau Testament où se dissipe l'obscurité de l'Ancien ; qu'ils fassent attention que le Seigneur Christ a aussi changé de langage lorsqu'il a dit : « Quand je vous ai envoyés sans sac, sans besace et sans chaussure, quelque chose vous a-t-il manqué ? « Ils répondirent : Rien. Il ajouta donc : Mais maintenant que celui qui a un sac ou une besace, les prenne, et que celui qui n'en a point vende sa tunique et achète une épée ? ». A coup sûr, si nos adversaires lisaient ces textes différents dans les deux Testaments, l'Ancien et le Nouveau, ils ne manqueraient pas de crier à la contradiction. Que répondront-ils donc quand c'est le même Sauveur qui dit : Ci-devant « je vous ai envoyé sans sac, sans besace et sans chaussure », et rien « ne vous a manqué », mais « maintenant, que celui qui a un sac ou une besace les prenne, et que celui qui n'en a point vende sa tunique et achète une épée ? » Comprendront-ils enfin que ces changements de préceptes, de conseils ou de permissions, ne sont point des preuves d'inconstance chez celui qui les donne, mais des mesures ménagées par la sagesse du dispensateur selon la diversité du temps? Car s'ils nous disent que c'est par quelque raison mystérieuse que le Christ a parlé de prendre son sac et sa besace et d'acheter une épée ; pourquoi n'admettent-ils pas aussi que c'est par quelque raison mystérieuse que le même Dieu a ordonné aux Prophètes de faire des guerres justes et l'a défendu aux Apôtres ? Car tout ne se borne pas aux paroles du Seigneur que nous venons de citer d'après l'Évangile ; il y a de plus la conduite des Apôtres qui s'y sont conformés. Car là, ils s'en sont allés sans sac et sans besace, et rien ne leur a manqué : comme le prouve leur réponse à la question du Sauveur; et, ici, quand il leur parlait d'acheter une épée, ils disaient: « Voici deux épées », et il leur répondit : « C'est assez ». Voilà comment il se fait que Pierre était armé quand il coupa l'oreille du persécuteur, et que le Christ réprime l'élan de son audace[^1]; parce que s'il avait reçu l'ordre de s'armer, il ne l'avait point reçu de frapper. Assurément, le Seigneur avait quel. que dessein secret en commandant à ses disciples de prendre des armes et,en leur défendant de s'en servir. Néanmoins, à lui appartenait le droit de commander avec raison, à eux incombait le devoir d'obéir sans résistance.
- Luc, XXII, 35, 36, 38, 50, 51.