CHAPITRE II. COMBIEN L'OBJECTION DE FAUSTE EST RIDICULE.
Augustin. La longueur de notre réponse précédente nous autorise à abréger celle-ci. Je pense, en effet, que celui qui l'a lue doit rire d'un homme qui débite de telles extravagances et ose encore dire que les Prophètes hébreux n'ont pas annoncé le Christ ; quand le nom même du Christ n'a existé que chez ce seul peuple, qu'il y a été exclusivement réservé au roi et au prêtre[^1], et qu'il n'en a disparu que lors de l'avènement de celui qu'ils figuraient[^2]. Que les Manichéens eux-mêmes nous disent de qui ils ont appris ce nom. Si c'est de Manès, je demande pourquoi ils ont cru à Manès, pour ne rien dire des autres; je demande pourquoi dès Africains ont cru à un Perse, quand Fauste blâme les Romains, les Grecs, ou d'autres peuples d'avoir cru à des Prophètes hébreux, à des étrangers, en ce qui concerne le Christ, et prétend que les prédictions de la Sibylle, d'Orphée ou de tout autre oracle païen seraient plus propres à inspirer la foi au Christ-: oubliant qu'on ne récite celles-ci dans aucune église, tandis que les Prophètes hébreux sont connus de tous les peuples et amènent une foule innombrable de fidèles à la foi chrétienne. Mais dire que l'es prophéties hébraïques sont incapables de déterminer les gentils à croire au Christ, quand nous voyons toutes les nations croire au Christ à cause de ces prophéties, c'est porter la folie jusqu'au ridicule.
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Ex. XXIX ; I Rois, X, 1 ; Ex. XIX.
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Dan. IX, 24.