CHAPITRE XXI. LA LOI QUI DÉFEND L'ADULTÈRE ÉTAIT DÉJÀ COMPLÈTE CHEZ LES ANCIENS JUSTES.
Est-ce par Hagard la loi qui défend l'adultère qui aurait été incomplète chez les anciens justes, jusqu'à ce que, pour la compléter, le Seigneur soit venu défendre de porter sur une femme même un regard de convoitise? Car c'est en ce sens que tu as rappelé ce passage : « Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère; mais je vous dis de ne pas même convoiter ». « C'est un complément », dis-tu. Explique clairement ces paroles mêmes de l'Evangile, n'y mêle pas les tiennes pour les affaiblir, et cois ce que tu penses de ces justes de l'antiquité la plus reculée. « Vous avez entendu, dit le Sauveur, qu'il a été dit: Tu ne commettras pas d'adultère; mais moi je vous dis que quiconque aura regardé une femme pour la convoiter, a déjà commis l'adultère dans son cœur[^1] ». Est-ce que ces justes, Seth ou Enoch, ou d'autres semblables, commettaient l'adultère en leur coeur? Leur cœur n'était-il pas le temple de Dieu, ou commettaient-ils l'adultère dans le temple de Dieu? Tu n'oses pas le dire. Comment le Christ aurait-il complété sur ce point par son avènement une loi qui était déjà complète chez eux ?
- Ex. XX, 14; Matt. V, 27,28.