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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum Contre Fauste, le manichéen
LIVRE VINGT-DEUXIÈME. LE DIEU DE L’ÉCRITURE.

CHAPITRE XXVII. DÉFINITION DU PÉCHÉ. LA CONTEMPLATION ET L'ACTION. LA VIE DE FOI ET LA CLAIRE VUE.

Le péché est donc une action, ou une parole, ou un désir, opposés à la loi éternelle. Or, la loi éternelle est la raison divine ou la volonté de Dieu, ordonnant de maintenir l'ordre naturel et défendant de le troubler. Nous avons donc à chercher quel est l'ordre naturel dans l'homme. L'homme, en effet, est composé d'une âme et d'un corps ; et l'animal aussi. Mais personne ne conteste que, d'après l'ordre naturel, l'âme doit être préférée au corps. Or, l'âme de l'homme a la raison qui manque à celle de l'animal. Par conséquent, comme l'âme doit être préférée au corps, ainsi, d'après la loi de la nature, la raison de l'âme doit être préférée à toutes les autres parties qui lui sont communes avec les animaux ; et, dans la raison elle-même, qui est en partie contemplative, en partie active, c'est évidemment la contemplation qui l'emporte. Car elle est une image de Dieu, puisque par elle, au moyen de la foi, nous sommes réformés selon le modèle. Ainsi, l'action raisonnable doit obéir à la contemplation raisonnable, soit que celle-ci commande par la foi, comme cela a lieu tant que nous voyageons loin du Seigneur[^1]; soit qu'elle commande par la claire vue, ce qui arrivera quand nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est[^2]. Alors, devenus par sa grâce, même dans notre corps spirituel, égaux à ses anges[^3], nous aurons reçu la robe primitive d'immortalité et d'incorruptibilité, dont ce corps mortel et corruptible sera revêtu, afin que la mort soit absorbée dans sa victoire[^4], la justice ayant été complétée par la grâce. Car les anges si saints, si élevés, ont aussi leur contemplation et leur action ; ils s'imposent à eux-mêmes le devoir d'exécuter les ordres de Celui qu'ils contemplent, du Maître éternel qu'ils servent avec ardeur, parce que son service est doux. Mais nous, dont le corps est mort par le péché, jusqu'à ce que Dieu vivifie même nos corps mortels par son esprit qui habite en nous[^5], nous vivons pour la justice, dans la mesure de notre faiblesse, selon la loi éternelle, fondement de l'ordre, si nous vivons de la foi non feinte qui agit par la charité[^6] ; ayant, dans une conscience bonne, la ferme espérance de jouir dans le ciel de l'immortalité et de l'incorruptibilité, et de voir notre justice perfectionnée jusqu'à l'ineffable et délicieuse plénitude dont nous devons avoir faim et soif tant que nous marchons par la foi, et non par une claire vue[^7].

  1. II Cor. V, 6.

  2. I Jean, III, 2.

  3. Matt. XXII, 30.

  4. I Cor. XV, 53, 54.

  5. Rom. VIII, 10,11.

  6. Gal. V, 6.

  7. II Cor. V, 7.

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