CHAPITRE III. SUR L'ACCORD PROPOSÉ PAR FAUSTE.
Toutefois je leur pose une question : Si une seule parole de notre part terminait le débat, pourquoi eux-mêmes ne la prononcent-ils pas ? Pourquoi affirment-ils que la mort du Christ n'a pas été réelle, mais imaginaire, et, d'un autre côté, lui refusent-ils une naissance, même imaginaire? S'ils ont eu peur d'être écrasés sous le poids de l'autorité évangélique, et que, pour cela, ils n'aient pas osé nier que le Christ ait souffert, au moins en apparence, est-ce que la même autorité n'atteste pas aussi sa naissance ? S'il n'y a que deux évangélistes qui aient raconté l'enfantement de Marie[^1], au moins aucun d'eux n'a manqué de dire que Jésus avait une mère[^2]. Aurait-on dédaigné d'accorder au Christ une naissance même simulée, parce que Matthieu mentionne certaines générations, et Luc d'autres, en sorte qu'ils semblent n'être pas d'accord ? Mais donne-moi un homme sans intelligence, il trouvera aussi que les évangélistes ne s'accordent pas sur les circonstances de la passion du Christ; donne-moi un homme qui sache comprendre, et l'accord des évangélistes sera parfait. Serait-ce qu'une mort simulée est honnête et une naissance simulée honteuse ? Pourquoi Fauste nous invite-t-il à faire l'aveu qui mettrait fin au débat ? Nous allons prouver, en répondant à l'autre question, que Fauste a eu intention de déclarer que la naissance du Christ n'a pas même été simulée comme sa mort, mais absolument fausse.
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Matt. I, 25; Luc, II, 7.
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Matt. II, 11; Marc, III, 32 ; Luc, II, 33; Jean, II, 1.