CHAPITRE XXIX. SIGNIFICATION MYSTIQUE DE LA SORTIE D'ÉGYPTE, DE LA PIERRE, DE LA MANNE, DE LA NUÉE.
Quant à la sortie du peuple d'Israël de l'Egypte, ce n'est plus moi, mais l'Apôtre qui prend la parole : « Car je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que nos pères ont été tous sous la nuée et qu'ils ont tous passé la mer; qu'ils ont tous été baptisés sous Moïse, dans la nuée et dans la ruer; qu'ils ont tous mangé la même nourriture spirituelle et qu'ils ont tous bu le même breuvage spirituel; car ils buvaient de la pierre spirituelle qui les suivait: or, cette pierre était le Christ[^4] ». En n'exposant qu'un point, il a donné la clef du reste. Car si le Christ est pierre à cause de sa fermeté, pourquoi ne serait-il pas manne, c'est-à-dire le pain vivant descendu du ciel[^1], qui donne la vie spirituelle à ceux qui le mangent réellement? Car les Juifs, pour avoir pris l'ancienne figure dans le sens charnel, sont morts. Mais quand l'Apôtre dit : « Ils ont mangé la même nourriture spirituelle », il fait voir qu'on doit l'entendre du Christ dans le sens spirituel; de même qu'il explique ce que signifie « le breuvage spirituel », lorsqu'il ajoute : « Or, la pierre était le Christ » : trait de lumière qui éclaire tout le reste. Pourquoi donc le Christ ne serait-il pas aussi la nuée et la colonne, comme étant debout, ferme, l'appui de notre infirmité, lumineux pendant la nuit, sombre pendant le jour; en sorte que ceux qui ne voient pas, voient, et que ceux qui voient, deviennent aveugles[^2] ? La nuée et la mer Rouge, c'est évidemment le baptême consacré par le sang du Christ; les ennemis poursuivent par derrière; les péchés passés disparaissent.
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Id. X, 1-4.
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Jean, VI, 42.
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Id. IX, 39.