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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De Trinitate

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De la trinité

CHAPITRE V.

COMMENT ON PEUT AIMER LA TRINITÉ SANS LA CONNAITRE.

C’est sur cette notion que notre esprit se règle, quand nous croyons que Dieu s’est fait homme pour nous , afin de nous donner l’exemple de l’humilité et nous faire voir l’amour que Dieu nous porte. Car il nous est utile de croire et de tenir pour principe certain et inébranlable que l’humilité qui a fait naître un Dieu d’une femme et l’a conduit à la mort au milieu de tant d’outrages de la part des hommes, que cette humilité, dis-je, est le remède souverain à l’enflure de notre orgueil, et le profond mystère qui brise le lien du péché. Ainsi encore, sachant ce que c’est que la toute-puissance et convaincus que Dieu est tout-puissant, nous croyons à la vertu de ses miracles et de sa résurrection, et nous raisonnons des faits de cette nature d’après les notions, innées ou expérimentales, des espèces et des genres, en sorte que notre foi n’est pas feinte. Car nous ne connaissons pas non plus la figure de la vierge Marie, cette mère qui n’a point connu d’homme, qui est restée pure dans son enfantement et de laquelle le Christ est né miraculeusement. Nous n’avons pas davantage vu les traits de Lazare, ni Béthanie, ni le sépulcre, ni la pierre que le Christ fit écarter pour ressusciter le mort, ni le sépulcre nouvellement taillé dans le roc d’où il est ressuscité lui-même, ni la montagne des Oliviers d’où il est monté au ciel; et nous tous qui n’avons point vu ces choses, nous ne savons pas si elles sont comme nous nous les figurons, nous penchons même à croire le contraire. En effet, quand il nous arrive de voir de nos yeux un lieu, un homme, un corps quelconque tels que nous nous les étions figurés en esprit, avant de les avoir vus, nous n’en sommes pas médiocrement surpris; cela arrive rarement ou presque jamais; et cependant nous croyons très-fermement à leur existence, parce que nous en jugeons d’après une notion particulière ou générale, qui est pour nous une certitude. Nous croyons, par exemple, que Notre Seigneur Jésus-Christ est né d’une Vierge qui s’appelait Marie. Ce que c’est qu’une vierge, ce que c’est que naître, ce que c’est qu’un nom propre, nous le savons parfaitement; ce n’est pas là un objet de foi. Mais la figure de Marie est-elle celle qui nous vient à l’esprit quand nous parlons ou que nous nous souvenons de ces faits? nous ne le savons et ne le croyons en aucune façon. Il est donc permis, sans blesser la foi, de dire: peut-être avait-elle cette figure, peut-être ne l’avait-elle pas; mais ce serait porter atteinte à la foi chrétienne que de dire : Peut-être le Christ est-il né d’une Vierge.

  1. C’est pourquoi, désirant comprendre, autant que possible l’éternité, l’égalité et l’unité de la Trinité, nous devons d’abord croire avant de comprendre, et veiller à ce que notre foi ne soit pas feinte. Car il faut jouir de cette même Trinité, pour être heureux; or, si nous en croyons des choses fausses, notre espérance sera vaine, notre charité ne sera pas pure. Comment donc pouvons-nous aimer par la foi la Trinité que nous ne connaissons pas? Sera-ce comme nous aimons Paul l’apôtre, d’après une notion particulière ou générale? Si Paul n’a pas eu les traits que notre imagination lui prête — chose que nous ignorons absolument — nous savons du moins ce que c’est qu’un homme. Pour ne pas aller bien loin, nous sommes hommes, et il est clair que Paul l’a été, que son âme a vécu unie à un corps selon les lois de l’humanité. Nous croyons donc de lui ce que nous trouvons en nous-mêmes, selon l’espèce ou le genre qui renferme au même degré toute nature humaine. Mais que savons-nous de cette souveraine Trinité, soit d’après l’espèce, soit d’après le genre? Y a-t-il donc beaucoup d’autres trinités du même genre, dont quelques-unes nous soient connues par expérience, en sorte que nous puissions juger celle-ci par analogie, d’après une notion d’espèce ou de genre, de manière à l’aimer sans la connaître, comme nous en aunerions une autre à laquelle nous la supposerions semblable? Evidemment non.

Ou bien pouvons-nous aimer par la foi cette Trinité que nous ne voyons pas et dont le type ne nous apparaît nulle part, comme nous aimons, en Notre-Seigneur Jésus-Christ, sa résurrection d’entre les morts, bien que nous n’ayons jamais vu personne ressusciter ainsi? Mais nous savons ce que c’est que mourir et ce que c’est que vivre: car nous vivons et nous avons vu parfois des morts et des mourants. Or, qu’est-ce que ressusciter, sinon revivre, c’est-à-dire revenir de la mort à la vie? Quand donc nous disons et nous croyons que la Trinité (457) existe, nous savons ce que c’est que la Trinité, parce que nous savons ce que c’est que trois choses, mais nous ne l’aimons pas pour autant. Car nous avons le nombre trois quand nous voulons, par exemple, pour n’en pas citer d’autres, en jouant à la mourre. Serait-ce que nous n’aimons pas toute trinité, mais seulement la Trinité qui est Dieu? Ce que nous aimons dans la Trinité, c’est donc qu’elle est Dieu. Mais nous n’avons pas vu d’autre Dieu et nous n’en connaissons point, parce qu’il n’y a qu’un Dieu : celui-là même que nous n’avons jamais vu et que nous aimons par la foi. Or, la question est de savoir d’après quelle analogie ou quelle comparaison avec des choses connues nous avons cette foi, par laquelle nous aimons Dieu que nous ne connaissons pas encore.

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De Trinitate

V.

[V] Secundum hanc notitiam cogitatio nostra informatur cum credimus pro nobis deum hominem factum ad humilitatis exemplum et ad demonstrandam erga nos dilectionem dei. Hoc enim nobis prodest credere et firmum atque inconcussum corde retinere, humilitatem qua natus est deus ex femina et a mortalibus per tantas contumelias perducuts ad mortem summum esse medicamentum quo superbiae nostrae sanaretur tumor et altum sacramentum quo peccati vinculum solveretur. Sic et virtutem miraculorum et ipsius resurrectionis eius, quoniam novimus quid sit omnipotentia, de omnipotente deo credimus et secundum species et genera rerum vel natura insita vel experientia collecta de factis huiuscemodi cogitamus ut non ficta sit fides nostra. Neque enim novimus faciem virginis Mariae ex qua ille a viro intacta neque in ipso partu corrupta mirabiliter natus est; nec quibus membrorum lineamentis fuerit Lazarus nec Bethaniam nec sepulcrum lapidemque illum quem removeri iussit cum eum resuscitaret vidimus; nec monumentum novum excisum in petra unde ipse resurrexit; nec montem Oliveti unde ascendit in caelum; neque omnino scimus quicumque ista non vidimus an ita sint ut ea cogitamus; immo vero probabilius existimamus ita non esse. Namque cum alicuius facies vel loci vel hominis vel cuiuslibet corporis eadem occurrerit oculis nostris quae occurrebat animo cum eam priusquam videremus cogitabamus, non parvo miraculo movemur ita raro et paene numquam accidit; et tamen ea firmissime credimus quia secundum specialem generalemque notitiam quae certa nobis est cogitamus. Credimus enim dominum Iesum Christum natum de virgine quae Maria vocabatur. Quid sit autem virgo et quid sit nasci et quid sit nomen proprium non credimus, sed prorsus novimus. Utrum autem illa facies Mariae fuerit, quae occurrerit animo, cum ista loquimur aut recordamur, nec novimus omnino nec credimus. Itaque hic salva fide licet dicere: ‚Forte talem habebat faciem, forte non talem‘; ‚Forte‘ autem ‚de virgine natus est Christus,‘ nemo salva fide Christiana dixerit.

[8] Quamobrem quoniam trinitatis aeternitatem et aequalitatem et unitatem quantum datur intellegere cupimus, prius autem quam intellegamus credere debemus vigilandumque nobis est ne ficta sit fides nostra. Eadem quippe trinitate fruendum est ut beate viviamus; si autem falsum de illa crediderimus, inanis erit spes et non casta caritas. Quomodo igitur eam trinitatem quam non novimus credendo diligimus? An secundum specialem generalemve notitiam, secundum quam diligimus apostolum Paulum? Qui etiam si non ea facie fuit quae nobis occurrit de illo cogitantibus, et hoc penitus ignoramus, novimus tamen quid sit homo. Ut enim longe non eamus, hoc sumus, et illum hoc fuisse et animam eius corpori copulatam mortaliter vixisse manifestum est. Hoc ergo de illo credimus quod invenimus in nobis iuxta speciem vel genus quo humana omnis natura pariter continetur.

Quid igitur de illa excellentia trinitatis sive specialiter sive generaliter novimus, quasi multae sint tales trinitates quarum aliquas experti sumus, ut per regulam similitudinis impressam vel specialem vel generalem notitiam illam quoque talem esse credamus atque ita rem quam credimus et nondum novimus ex parilitate rei quam novimus diligamus? Quod utique non ita est. An quemadmodum diligimus in domino Iesu Christo quod resurrexit a mortuis, quamvis inde neminem umquam resurrexisse viderimus, ita trinitatem quam non videmus et qualem nullam umquam vidimus, possumus credendo diligere? Sed quid sit vivere et quid sit mori utique scimus quia et vivimus et mortuos ac morientes aliquando vidimus atque experti sumus. Quid est autem aliud resurgere nisi reviviscere, id est ex morte ad vitam redire? Cum ergo dicimus et credimus esse trinitatem, novimus quid sit trinitas quia novimus quid sint tria; sed hoc non diligimus. Nam id, ubi volumus, facile habemus, ut alia omittam vel micando digitis tribus. An vero diligimus non quod omnis trinitas sed quod trinitas deus? Hoc ergo diligimus in trinitate, quod deus est. Sed deum nullum alium vidimus aut novimus quia unus est deus, ille solus quem nondum vidimus et credendo diligimus. Sed ex qua rerum notarum similitudine vel comparatione credamus, quo etiam nondum notum deum diligamus, hoc quaeritur.

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