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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De Trinitate

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De la trinité

CHAPITRE VIII.

AIMER SON FRÈRE, C’EST AIMER DIEU.

  1. Que personne ne dise : Je ne sais quoi aimer. Qu’il aime son frère et il aimera l’amour même. En effet, il connaît mieux l’amour qui le fait aimer, que le frère qu’il aime. Il peut donc connaître Dieu mieux qu’il ne connaît son frère; beaucoup mieux, parce que Dieu est plus présent; beaucoup mieux, parce qu’il est plus intime; beaucoup mieux, parce qu’il est plus certain. Embrasse le Dieu amour, et tu embrasseras Dieu par l’amour. C’est cet amour qui unit tous les bons anges et tous les serviteurs de Dieu par le lien de la sainteté, nous unit à eux et entre nous, et nous rattache tous à lui. Donc plus nous sommes exempts de la bouffissure de l’orgueil, plus nous sommes remplis d’amour et de quoi, sinon de Dieu, est rempli celui qui est rempli d’amour? — Mais, diras-tu, je vois la charité, je la découvre autant que possible des yeux de l’esprit, et je crois à l’Ecriture qui me dit: « Dieu est charité, et qui demeure dans la charité demeure en Dieu (Jean IV, 16 ) »; mais si je vois la charité, je ne vois pas en elle la Trinité. — Eh bien! tu vois la Trinité, si tu vois la charité. Je ferai mes efforts pour t’en convaincre; seulement qu’elle daigne elle-même nous assister, afin que la charité nous mène à quelque bon résultat.

Quand nous aimons la charité, nous l’aimons comme aimant quelque chose, précisément parce qu’elle aime quelque chose. Qu’aime donc la charité, pour pouvoir elle-même être aimée? Car la charité qui n’aime rien, n’est plus la charité. Or, si elle s’aime elle-même, il faut qu’elle aime quelque chose, afin de s’aimer comme charité. De même que la parole s’indique elle-même en indiquant quelque chose, et ne s’indique pas comme parole, si elle n’indique pas qu’elle indique quelque chose : ainsi la charité s’aime sans doute elle-même, mais si elle ne s’aime pas comme aimant quelque chose, elle ne s’aime pas comme charité. Qu’aime donc la charité, sinon ce que nous aimons par elle? Or, ce quelque chose, à prendre le prochain pour point de départ, c’est notre frère. Et voyez avec quel soin l’apôtre Jean recommande la charité fraternelle: « Celui qui aime son frère (461) demeure dans la lumière, et le scandale n’est point en lui ( Jean, II, 19. )». Il est évident qu’il place la perfection dans l’amour du prochain car celui en qui le scandale n’existe pas est parfait. Néanmoins il semble passer l’amour de Dieu sous silence : ce qu’il ne ferait certainement pas, s’il ne renfermait Dieu lui-même dans l’amour fraternel. Et la preuve, c’est qu’un peu plus bas, dans la même épître, il nous dit en termes très-clairs : « Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, parce que la charité est de Dieu. Ainsi quiconque aime, est né de Dieu et connaît Dieu. Qui n’aime point, n’aime pas Dieu, parce que Dieu est charité ». Ce contexte fait voir assez clairement que, selon cette autorité d’un si grand poids, la charité fraternelle — car la charité fraternelle est l’amour que nous nous portons les uns aux autres — non-seulement est de Dieu, mais est Dieu même, Ainsi donc, si notre amour pour notre frère vient de la charité, il vient de Dieu; et il ne peut se faire que nous n’aimions avant tout l’amour même qui nous fait aimer un frère. D’où il faut conclure que ces deux préceptes sont inséparables. Car, puisque « Dieu est charité », celui qui aime la charité aime certainement Dieu; or, celui qui aime son frère aime nécessairement la charité. Aussi l’Apôtre ajoute peu après : « Celui qui n’aime point son frère « qu’il voit, ne peut aimer Dieu qu’il ne voit point (Id., IV, 7, 8, 20. ) » et la raison pour laquelle il ne voit point Dieu, c’est qu’il n’aime pas son frère. Car celui qui n’aime pas son frère n’est pas dans l’amour, et celui qui n’est pas dans l’amour n’est pas en Dieu, puisque Dieu est amour. Or, celui qui n’est pas en Dieu n’est pas dans la lumière, puisque « Dieu est lumière et qu’il n’y a point en lui de ténèbres (Id., I, 5 ) ». Qu’y a-t-il donc d’étonnant à ce que celui qui n’est pas dans la lumière ne voie pas la lumière, c’est-à-dire ne voie pas Dieu, puisqu’il est dans les ténèbres? Seulement il voit son frère des yeux du corps avec lesquels on ne peut voir Dieu. Mais s’il aimait d’une charité spirituelle celui qu’il voit des yeux du corps, il verrait Dieu, qui est la charité même, de cet oeil intérieur par lequel ou. peut le voir. Comment donc celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, pourra-t-il aimer Dieu, qu’il ne voit pas, et qu’il ne voit pas précisément parce que Dieu est amour, l’amour que n’a pas celui qui n’aime pas son frère? Et qu’on ne demande pas combien d’amour nous devons à un frère et combien à Dieu; nous en devons incomparablement plus à Dieu qu’à nous, et autant à un frère qu’à nous-mêmes; mais nous nous aimons d’autant plus nous-mêmes, que nous aimons Dieu davantage. C’est donc par un seul et même amour que nous aimons Dieu et le prochain; mais nous aimons Dieu pour Dieu, et nous-mêmes et le prochain pour Dieu.

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Fünfzehn Bücher über die Dreieinigkeit

8. Kapitel. Wer den Bruder liebt, liebt Gott.

12. Niemand soll sagen: Ich weiß nicht, was ich lieben soll. Er soll den Bruder lieben, und er wird so eben die Liebe lieben. Er kennt ja in größerem Maße die Liebe, durch die er liebt, als den Bruder, den er liebt. Siehe, schon kann ihm Gott bekannter sein als der Bruder, wirklich bekannter, weil gegenwärtiger, bekannter, weil innerlicher, bekannter, weil sicherer. Umfange die Liebe, Gott, und umfange in der Liebe Gott! Die Liebe ist es, welche allen guten Engel und alle Diener Gottes durch das Band der Heiligkeit vereint und uns und sie untereinander S. 37 verbindet und sich untertan macht. Je mehr wir also heil sind von der Aufgeblasenheit des Stolzes, um so mehr sind wir der Liebe voll; und wessen, wenn nicht Gottes, ist jener voll, welcher der Liebe voll ist? Ich sehe nunmehr die Liebe und erblicke sie, soviel ich kann, in meinem Geiste, und ich glaube der Schrift, wenn sie sagt, daß „Gott die Liebe ist und der, welcher in der Liebe bleibt, in Gott bleibt“.1 Aber wenn ich sie sehe, sehe ich in ihr nicht die Dreieinigkeit. Doch du siehst in der Tat eine Dreieinigkeit, wenn du die Liebe siehst. Ich werde dir aber, so gut ich kann, einen Hinweis geben, auf daß du siehst, daß du die Dreieinigkeit siehst. Nur die Liebe selbst soll gegenwärtig sein, daß wir durch sie zu einem Gut hinbewegt werden. Wenn wir nämlich die Liebe lieben, dann lieben wir sie, die etwas liebt, eben deshalb, weil sie etwas liebt. Was also liebt die Liebe, so daß sie auch selbst geliebt werden kann? Die nichts liebt, ist ja keine Liebe. Wenn sie aber sich selbst liebt, dann muß sie etwas lieben, auf daß sie sich als Liebe lieben kann. Wie nämlich das Wort auf etwas hindeutet und auch auf sich selbst hindeutet, aber auf sich als Wort nur hindeutet, wenn es auf seine eigene Hindeutung hindeutet, so liebt auch die Liebe zwar sich; aber wenn sie sich nicht als eine liebende liebt, dann liebt sie sich nicht als Liebe. Was also liebt die Liebe anderes als das, was wir durch die Liebe lieben? Das aber ist, um vom Nächstliegenden auszugehen, der Bruder. Achten wir doch darauf, wie sehr der Apostel Johannes die Bruderliebe empfiehlt. Er sagt: „Wer seinen Bruder liebt, der bleibt im Lichte, und in ihm ist kein Anstoß.“2 Es ist offenkundig, daß er die vollkommene Gerechtigkeit in die Bruderliebe verlegt. Denn derjenige, in dem kein Anstoß ist, ist fürwahr vollkommen. Und doch scheint er von der Gottesliebe geschwiegen zu haben. Das würde er niemals tun, wenn er nicht unter der Bruderliebe auch die Gottesliebe S. 38 verstanden wissen wollte. Ganz klar sagt er nämlich in dem gleichen Brief ein wenig später: „Geliebte, wir wollen einander lieben, weil die Liebe aus Gott ist; und jeder, der liebt, ist aus Gott geboren und erkennt Gott. Wer nicht liebt, hat Gott nicht erkannt. Denn Gott ist die Liebe.“3

Dieser Textzusammenhang offenbart hinreichend deutlich, daß durch eine so große Autorität verkündet wird: Eben dieselbe Bruderliebe — denn Bruderliebe ist es, durch die wir einander lieben — ist nicht nur aus Gott, sondern ist auch Gott. Wenn wir also von der Liebe her den Bruder lieben, dann lieben wir den Bruder von Gott her. Und es kann nicht geschehen, daß wir nicht vor allem eben die Liebe lieben, durch die wir den Bruder lieben. Daraus ergibt sich, daß diese beiden Gebote nicht ohne einander sein können. Weil nämlich „Gott die Liebe ist“,4 liebt jener, welcher die Liebe liebt, sicherlich Gott. Die Liebe aber muß lieben, wer den Bruder liebt. Und deshalb sagt er ein wenig später: „Es kann Gott, den er nicht sieht, nicht lieben, wer den Bruder, den er sieht, nicht liebt.“5 Daß er den Bruder nicht liebt, ist ja für ihn der Grund, daß er Gott nicht sieht. Wer nämlich den Bruder nicht liebt, ist nicht in der Liebe. Und wer nicht in der Liebe ist, ist nicht in Gott, weil Gott die Liebe ist. Wer sodann nicht in Gott ist, ist nicht im Lichte, weil „Gott das Licht ist, und Finsternisse nicht in ihm sind.“6 Wenn also jemand nicht im Lichte ist, was nimmt es da wunder, wenn er das Licht nicht sieht, das heißt, wenn er Gott nicht sieht, weil er in der Finsternis ist? Den Bruder aber sieht er mit menschlichem Auge, mit dem Gott nicht gesehen werden kann. Würde er aber ihn, den er mit menschlichen Augen nicht sehen kann, mit geistiger Liebe lieben, dann würde er ihn, der die Liebe selber ist, mit dem inneren Auge sehen, mit dem er gesehen werden kann. Wer daher den Bruder, den er S. 39 sieht, nicht liebt, wie kann der Gott, den er deshalb nicht sieht, weil Gott die Liebe ist, die derjenige, der den Bruder nicht liebt, nicht besitzt, wie kann dieser Gott lieben? Auch die Frage soll nicht mehr beunruhigen, wieviel Liebe wir dem Bruder, wieviel wir Gott schenken müssen: Gott unvergleichlich mehr als uns, dem Nächsten soviel wie uns selbst. Uns selbst aber lieben wir um so mehr, je mehr wir Gott lieben. Aus einer und derselben Liebe heraus lieben wir also Gott und den Nächsten, Gott jedoch um Gottes willen, uns aber und den Nächsten um Gottes willen.


  1. 1 Joh. 4, 16. ↩

  2. 1 Joh. 2, 10. ↩

  3. 1 Joh. 4, 7 f. ↩

  4. 1 Joh. 4, 8. ↩

  5. 1 Joh. 4, 20. ↩

  6. 1 Joh. 1, 5. ↩

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