Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE IX.
L’AMOUR DU TYPE IMMUABLE DE LA JUSTICE EST LE PRINCIPE DE NOTRE AMOUR POUR LES JUSTES.
- Qu’est-ce, je vous demande, que cette flamme qui brûle en nous quand nous entendons ou lisons les paroles suivantes? « Voici maintenant un temps favorable, voici maintenant un jour de salut. Ne donnant à personne aucun scandale, afin que notre ministère ne soit point décrié , montrons-nous, au contraire, en toutes choses, comme des ministres de Dieu, par une grande patience dans les tribulations, dans les nécessités, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les séditions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la science, par la longanimité, par la mansuétude, par l’Esprit-Saint, par une charité sincère, par la parole de vérité, par les armes de la justice à droite et à gauche; dans la gloire et l’ignominie, dans la mauvaise et la bonne réputation; comme séducteurs et cependant sincères; comme inconnus et toutefois très-connus; comme mourants, et voici que nous vivons; comme châtiés, mais non mis à mort; comme tristes, mais toujours dans la joie; comme pauvres, mais enrichissant beaucoup d’autres; comme n’ayant rien et possédant tout (II Cor., VI, 2-10. )». Pourquoi cette lecture nous enflamme-t-elle d’amour pour l’apôtre Paul, sinon parce que nous croyons qu’il a vécu selon le modèle qu’il trace? Or, que les ministres de Dieu doivent vivre de la sorte, ce n’est pas sur la parole des autres que nous le croyons; mais nous le voyons en nous, ou plutôt au-dessus de nous, dans la vérité même.
C’est donc d’après ce que nous voyons que (462) nous aimons celui que nous croyons avoir ainsi vécu. Et si nous n’aimions pas, avant tout, le type que nous savons permanent et immuable, nous n’aimerions point celui qui y a conformé sa vie pendant qu’il était sur la terre, ainsi que nous le croyons fermement. Mais, je ne sais comment, nous sommes plus vivement excités à aimer le type lui-même, précisément parce que nous croyons qu’un homme y a conformé sa vie; et nous ne perdons point du tout l’espérance, nous qui sommes hommes, d’y conformer aussi la nôtre, précisément parce que quelques hommes l’ont fait, en sorte que notre désir en devient plus ardent et notre prière plus fervente. Ainsi l’amour même du type nous fait aimer la vie que certains hommes ont menée, et la certitude qu’ils l’ont menée augmente encore notre amour pour le type; et, par là il arrive que plus notre amour pour Dieu est ardent, plus notre vue acquiert de certitude et de clarté; parce que nous voyons en Dieu même le type immuable de justice selon lequel nous pensons que l’homme doit vivre. La foi peut donc nous procurer la connaissance et l’amour de Dieu qui, dès lors, n’est plus tout à fait inconnu ni soustrait à notre amour; elle devient un moyen de le connaître plus clairement et de l’aimer plus solidement.
Edition
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De Trinitate
IX.
[IX 13] Quid enim est, quaeso, quod exardescimus cum audimus et legimus: Ecce nunc tempus acceptabile, ecce nunc dies salutis. Nullam in quoquam dantes offensionem ut non reprehendatur ministerium nostrum, sed in omnibus commendantes nosmet ipsos ut dei ministros, in multa patientia, in tribulationibus, in necessitatibus, in angustiis, in plagis, in carceribus, in iactationibus, in laboribus, in vigiliis, in ieiuniis, in castitate, in scientia, in longanimitate, in bonitate, in spiritu sancto, in caritate non ficta, in verbo veritatis, in virtute dei, per arma iustitiae dextra et sinistra, per gloriam et ignobilitatem, per infamiam et bonam famam, ut seductores et veraces, ut qui ignoramur et cognoscimur, quasi morientes et ecce vivimus, ut coerciti et non mortificati, ut tristes semper autem gaudentes, sicut egeni multos autem ditantes, tamquam nihil habentes et omnia possidentes?
Quid est quod accendimur in dilectione Pauli apostoli cum ista legimus, nisi quod credimus eum ita vixisse? Vivendum tamen sic esse dei ministris non de aliquibus auditum credimus, sed intus apud nos, vel potius supra nos in ipsa veritate conspicimus. Illum ergo quem sic vixisse credimus ex hoc quod videmus diligimus, et nisi hanc formam quam semper stabilem atque incommutabilem cernimus praecipue diligeremus, non ideo diligeremus illum quia eius vitam, cum in carne viveret, huic formae coaptatam et congruentem fuisse fide retinemus. Sed nescio quomodo amplius et in ipsius formae caritatem excitamur per fidem qua credimus vixisse sic aliquem, et spem qua nos quoque ita posse vivere qui homines sumus, ex eo quod aliqui homines ita vixerunt minime desperamus ut hoc et desideremus ardentius et fidentius precemur. Ita et ipsorum vitam facit a nobis diligi formae illius dilectio secundum quam vixisse creduntur, et illorum vita credita in eandem formam flagrantiorem excitat caritatem ut quanto flagrantius diligimus deum tanto certius sereniusque videamus, quia in deo conspicimus incommutabilem formam iustitiae secundum quam hominem vivere oportere iudicamus. Valet ergo fides ad cognitionem et ad dilectionem dei, non tamquam omnino incogniti aut omnino non dilecti, sed quo cognoscatur manifestius et quo firmius diligatur.