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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De Trinitate

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De la trinité

CHAPITRE IX.

CE N’EST PAS LE RAISONNEMENT HUMAIN, MAIS LA FOI QUI NOUS DONNE LA CERTITUDE DE L’IMMORTALITÉ DANS LE BONHEUR.

  1. La nature humaine est-elle capable de ce bonheur qu’elle reconnaît comme si désirable? voilà une grave question. Mais si l’on consulte la foi qui anime ceux à qui Jésus a donné le pouvoir d’être faits enfants de Dieu, tout doute disparaît. Parmi ceux qui ont essayé d’appuyer cette thèse sur des raisonnements humains, un bien petit nombre, doués d’un grand génie, ayant beaucoup de loisirs, très-versés dans les subtilités des sciences, ont pu parvenir à trouver des preuves de l’immortalité de l’âme seulement. Néanmoins ils n’ont pu découvrir pour elle un bonheur permanent, c’est-à-dire véritable : car ils ont prétendu qu’après avoir goûté ce bonheur, elle rentrait dans les misères de cette vie. Et ceux qui n’ont pas osé partager cette opinion, mais qui ont cru que l’âme, une fois purifiée, jouirait sans son corps d’un bonheur éternel, ont émis sur l’éternité du monde des idées tout à fait contradictoires à leur opinion sur l’âme. Il serait long d’en donner ici la preuve; mais nous croyons nous être suffisamment étendu sur ce sujet dans le douzième livre de la Cité de Dieu (Ch., XX).

Mais la foi chrétienne se fonde sur l’autorité de Dieu, et non sur le raisonnement humain, pour promettre l’immortalité , et par conséquent le vrai bonheur, à l’homme tout entier, à l’homme composé d’une âme et d’un corps. Voilà pourquoi, après que l’évangéliste a dit que Jésus a donné « le pouvoir d’être faits enfants de Dieu à ceux qui l’ont reçu»— c’est-à-dire, comme il l’explique en peu de mots, « à ceux qui croient en son nom » — après avoir ajouté comment seront faits enfants de Dieu ceux « qui ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » : pour ne pas nous décourager par la comparaison d’une si haute dignité avec ce poids d’infirmité humaine que nous voyons et que nous portons, il se hâte de dire : « Et le Verbe a été fait chair et il a habité parmi nous (Jean, I, 12, 14 ) » ; pour nous convaincre, par le contras(e, d’une chose qui eût semblé incroyable. En effet, si Celui qui est par nature Fils de Dieu, est devenu fils de l’homme par compassion pour les enfants des hommes — et cela est, puisque « le Verbe a été fait chair et a habité parmi nous» hommes — combien n’est-il pas plus croyable que ceux qui sont par nature enfants des hommes, soient faits enfants de Dieu par la grâce de Dieu, et habitent en Dieu, en qui et par qui seul ils peuvent être heureux, en participant à son immortalité ? C’est pour nous convaincre de cette vérité que le Fils de Dieu a daigné revêtir notre nature mortelle.

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De Trinitate

IX.

[IX] Humanis quippe argumentationibus haec invenire conantes vix pauci magno praediti ingenio abundantes otio doctrinisque subtilissimis eruditi ad indagandam solius animae immortalitatem pervenire potuerunt. Cui tamen animae beatam vitam non invenerunt stabilem, id est veram. Ad miserias eam quippe vitae huius etiam post beatitudinem redire dixerunt. Et qui eorum de hac erubuerunt sententia et animam purgatam in sempiterna beatitudine sine corpore conlocandam putarunt talia de mundi retrorsus aeternitate sentiunt ut hanc de anima sententiam suam ipsi redarguant, quod hic longum est demonstrare sed in libro duodecimo de civitate dei satis a nobis est quantum arbitror explicatum.

Fides autem ista totum hominem immortalem futurum, qui utique constat ex anima et corpore, et ob hoc vere beatum non argumentatione humana sed divina auctoritate promittit. Et ideo cum dictum esset in evangelio quod Iesus dederit potestatem filios dei fieri his qui receperunt eum, et quid sit recepisse eum beviter fuisset expositum dicendo credentibus in nomine eius, quoque modo filii dei fierent esset adiunctum, quia non ex sanguinibus neque ex voluntate carnis neque ex voluntate viri, sed ex deo nati sunt, ne ista hominum quam videmus et gestamus infirmitas tantam excellentiam desperaret ilico annexum est, Et verbum caro factum est et habitavit in nobis, ut a contrario suaderetur quod incredibile videbatur. Si enim natura dei filius propter filios hominum misericordia factus est hominis filius (hoc est enim, verbum caro factum est et habitavit in hominibus), quanto est credibilius natura filios hominis gratia dei fieri dei filios et habitare in deo in quo solo et de quo solo esse possint beati participes immortalitatis eius effecti, propter quod persuadendum dei filius particeps nostrae mortalitatis effectus est?

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