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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De Trinitate

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De la trinité

CHAPITRE XVII.

COMMENT L’ESPRIT- SAINT EST APPELÉ CHARITÉ. EST-IL SEUL CHARITÉ ? CHARITÉ EST LE NOM PROPRE QUE LES ECRITURES DONNENT A L’ESPRIT-SAINT.

  1. Nous avons assez parlé du Père et du Fils, autant qu’il nous a été donné de voir à travers ce miroir et en cette énigme. Maintenant, avec cette même aide de Dieu, nous avons à parler du Saint-Esprit. D’après les saintes Ecritures, il n’est pas du Père seul, ni du Fils seul, mais des deux; et c’est pourquoi il éveille en nous l’idée de l’amour commun, par lequel le Père et le Fils s’aiment mutuellement. Mais la divine parole ne nous offre pas seulement des vérités faciles; afin d’exercer notre intelligence et d’enflammer notre ardeur, elle nous oblige à approfondir des choses obscures que le mystère enveloppe et qu’il faut tirer du mystère. L’Ecriture ne dit donc pas: l’Esprit-Saint est charité. Si elle l’eût dit, elle eût déchiré le voile en grande partie; mais elle dit : « Dieu est amour Jean, IV, 16 ) ». Elle nous laisse donc dans l’incertitude et nous force à chercher si c’est Dieu le Père qui est charité, ou Dieu le Fils, ou Dieu le Saint-Esprit, ou la Trinité Dieu. Car nous ne disons pas que si Dieu est appelé charité, ce n’est pas parce que la charité même est une substance qui mérite le nom de Dieu; mais nous dirons au contraire que la charité est un don de Dieu, dans le sens où le Psalmiste lui dit : « Vous êtes ma patience (Ps., LXX, 4 ).» : ce qui ne signifie pas que notre patience soit la substance de Dieu, mais qu’elle nous vient de lui, comme le même Psalmiste le dit ailleurs : « Car ma patience vient de lui (Ps., LXI, 6) ». Les paroles même de l’Ecriture écartent donc cette interprétation. En effet : « vous êtes ma patience », équivaut à « Seigneur, vous êtes mon espérance ( Ps., XC, 9 ) » ; ou à : « mon Dieu, ma miséricorde (Ps., LVIII, 18 )», et à beaucoup d’autres locutions de ce genre. Or, on ne dit pas : Seigneur, ma charité; ni vous êtes ma charité; ni : Dieu ma charité; mais : « Dieu est charité », comme on dit: « Dieu est Esprit (Jean, IV, 24) ». Que celui qui ne saisit pas ces distinctions demande l’intelligence à Dieu mais qu’il n’exige pas de nous d’autres explications : car nous ne pouvons rien dire de plus clair.

  2. Donc, « Dieu est charité ». Mais on demande s’il s’agit ici du Père, ou du Fils, ou du Saint-Esprit, ou de la Trinité elle-même, puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu et non trois dieux. Nous avons déjà dit plus haut, dans cet ouvrage, qu’il ne faut pas voir l’image de la Trinité, qui est Dieu, dans les trois choses que nous avons indiquées dans la trinité de notre âme, en ce sens que le Père serait la mémoire des trois personnes, le Fils l’intelligence et le Saint-Esprit la charité de ces trois mêmes personnes, comme si le Père ne comprenait pas et n’aimait pas par lui-même, mais que le Fils comprît pour lui, que le Saint-Esprit aimât pour lui, tandis que lui, le Père, serait simplement sa mémoire et leur mémoire; que le Fils ne se souviendrait et n’aimerait pas par lui-même, mais que le Père se souviendrait pour lui, que le Saint-Esprit aimerait pour lui, tandis qu’il serait sa propre intelligence et leur intelligence; et qu’enfin le Saint-Esprit ne se souviendrait ni ne comprendrait par lui-même, mais que le Père se souviendrait pour lui, que le Fils comprendrait pour lui tandis qu’il serait son propre amour et leur amour : tout au contraire, on doit entendre que les trois personnes possèdent ces trois choses et les ont chacune dans sa propre nature. De plus il n’y a point, là, de différence (559) comme chez nous, où la mémoire, l’intelligence et l’amour ou la charité sont choses diverses ; tout n’y fait qu’un, comme la sagesse elle-même, et tout est dans la nature de chaque personne, sous la forme de substance immuable et simple. Si donc tout cela a été bien compris, et si nous avons réussi à en faire ressortir la vérité, autant qu’il nous est permis de voir et de conjecturer dans un sujet si élevé, je ne vois pas pourquoi le Père, le Fils et le Saint-Esprit étant appelés sagesse — non trois sagesses, mais une seule sagesse — pourquoi, dis-je, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne seraient pas aussi appelés charité — non trois charités, mais une seule charité. Car c’est ainsi que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu, que le Saint-Esprit est Dieu, et que les trois ne font qu’un seul Dieu.

  3. Et cependant ce n’est pas sans raison que, dans cette souveraine Trinité, le nom de Verbe de Dieu n’est donné qu’au Fils, le nom de don de Dieu n’est donné qu’au Saint-Esprit et celui de Dieu le Père au principe dont le Verbe est engendré et dont procède en premier lieu le Saint-Esprit. J’ai dit : en premier lieu , parce qu’on découvre que le Saint-Esprit procède aussi du Fils. Mais le Père a donné cela au Fils, non en ce sens que le Fils existât avant de l’avoir; mais tout ce que le Père a donné à son Verbe Fils unique, il le lui a donné en l’engendrant. Il l’a donc engendré de manière à ce que le Don commun procédât aussi de lui, et que l’Esprit-Saint fût l’Esprit des deux. Ce n’est donc pas rapidement et au vol, mais sérieusement qu’il faut considérer cette distinction au sein de l’indivisible Trinité. Voilà pourquoi le Verbe de Dieu a été proprement appelé Sagesse de Dieu, bien qui le Père et le Saint-Esprit soient sagesse. Si donc le nom de Charité a pu être le nom propre d’une des trois personnes, à qui convient-il mieux qu’au Saint-Esprit? En ce sens cependant que, dans cette simple et souveraine nature, la substance et la charité ne soient pas choses différentes; mais que la substance elle-même soit charité, et la charité substance, soit dans le Père, soit dans le Fils, soit dans le Saint-Esprit, bien que le nom de charité soit proprement attribué au Saint-Esprit.

  4. C’est ainsi que sous le nom de Loi on renferme toutes les Ecritures de l’Ancien Testament. L’Apôtre, par exemple, citant ce passage d’Isaïe : « Je parlerai en d’autres langues, je tiendrai un autre langage à ce peuple », dit d’abord : « Il est écrit dans la Loi (Is., XXVIII, 11 ; I Cor., XIV, 21 ) ». Le Seigneur a dit : « Il est écrit dans la Loi : Ils m’ont haï gratuitement (Jean, XV, 25 ) », bien que ces paroles soient du Psalmiste (Ps., XXXIV, 19 ). D’autres fois, au contraire, ce mot s’applique proprement à la loi donnée par Moïse: « La loi et les prophètes jusqu’à Jean (Matt., XI, 13 ) »; « à ces deux commandements se rattachent toute la loi et les Prophètes (Id., XXII, 40 )». Ici c’est proprement la loi donnée au mont Sinaï. On renferme également les psaumes sous le nom des prophètes; et cependant le Sauveur a dit ailleurs : « Il fallait que fût accompli tout ce qui est écrit de moi dans la Loi, dans les Prophètes et dans les Psaumes (Luc, XXIV, 44. ) ». On voit qu’il distingue les Psaumes des Prophètes. Ainsi donc, tantôt le mot loi renferme sans exception les Prophètes et les psaumes, tantôt il s’applique uniquement à la loi donnée par Moïse: de même tantôt on renferme les psaumes sous le nom des Prophètes, tantôt on les en distingue. Si ce n’était pour éviter des longueurs dans un sujet si clair nous pourrions prouver par beaucoup d’autres exemples qu’il est des expressions dont le sens est tantôt général, tantôt spécial. Je dis ceci, pour faire entendre qu’il n’y a aucun inconvénient à donner le nom de charité au Saint-Esprit, bien que Dieu le Père et Dieu le Fils puissent aussi s’appeler charité.

  5. Donc, comme nous donnons proprement le nom de sagesse au Verbe unique de Dieu, quoique le Saint-Esprit et le Père soient aussi sagesse; ainsi donnons-nous proprement le nom de charité au Saint-Esprit, bien que le Père et le Fils soient aussi charité. Mais le Verbe de Dieu, c’est-à-dire le Fils unique de Dieu, a été expressément appelé Sagesse de Dieu par l’Apôtre qui dit: « Le Christ Vertu de Dieu et Sagesse de Dieu (I Cor., I, 24 ) ». Quant au Saint-Esprit, nous trouverons en quel endroit il a été appelé charité, si nous étudions bien les paroles de l’Apôtre saint Jean; car, après avoir dit : «Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, parce que la charité est de Dieu », il ajoute aussitôt: « Ainsi quiconque aime est né de Dieu; qui n’aime point ne connaît pas Dieu parce que Dieu est charité ». Ici il fait voir que la charité qu’il appelle Dieu est celle qu’il a dit être de Dieu. La charité est donc Dieu de Dieu, (560) Mais comme le Fils est né de Dieu le Père, et que le Saint-Esprit procède de Dieu le Père il s’agit de savoir lequel des deux devra être appelé Dieu-charité, car le Père est Dieu par lui-même et non Dieu de Dieu; donc la charité qui est Dieu de Dieu, doit être le Fils ou le Saint-Esprit.

Mais l‘Apôtre, après avoir parlé de l’amour de Dieu, non pas de celui que nous avons pour lui, mais de celui dont « il nous a aimés, lui qui a envoyé son Fils, propitiation pour nos péchés », et après nous avoir exhortés à nous aimer les uns les autres afin que Dieu demeure en nous ; saint Jean, dis-je , continue, et comme il a appelé Dieu charité, il se hâte d’expliquer plus clairement sa pensée et dit : « Nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous, en cela qu’il nous a donné de son Esprit ». Ainsi l’Esprit-Saint, dont Dieu nous a donné, fait que nous demeurons en Dieu et Dieu en nous. Or, c’est là l’effet de l’amour. L’Esprit-Saint est donc le Dieu-charité. Et un peu plus bas, après avoir répété cela et avoir dit : « Dieu est charité », il ajoute aussitôt : « Qui demeure dans la charité demeure en Dieu et Dieu en lui », ce qui lui avait fait dire plus haut : « Nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous, en cela qu’il nous a donné de son Esprit ». C’est donc l’Esprit-Saint qui est désigné pas ces mots : « Dieu est charité ». Donc, quand l’Esprit-Saint, qui procède de Dieu, est donné à l’homme, il allume en lui l’amour de Dieu et du prochain et il est lui-même cet amour. Car ce n’est que par Dieu que l’homme peut aimer Dieu. C’est pourquoi l’Apôtre dit peu après : « Nous donc, aimons Dieu, parce qu’il nous a aimés le premier (I Jean, IV, 7-19 ) ». Et l’apôtre Paul dit à son tour: « La charité de Dieu est répandue en nos coeurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné (Rom., V, 5 ).

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De Trinitate

XVII.

[XVII 27] Satis de patre et filio quantum per hoc speculum atque in hoc aenigmate videre potuimus locuti sumus.

Nunc de spiritu sancto quantum deo donante videre conceditur disserendum est. Qui spiritus sanctus secundum scripturas sanctas nec patris est solius nec filii solius sed amborum, et ideo communem qua invicem se diligunt pater et filius nobis insinuat caritatem. Ut autem nos exerceret sermo divinus non res in promptu sitas sed in abdito scrutandas et ex abdito eruendas maiore studio fecit inquiri. Non itaque dixit scriptura: ‚Spiritus sanctus caritas est,‘ quod si dixisset non parvam partem quaestionis istius abstulisset, sed dixit: Deus caritas est, ut incertum sit et ideo requirendum utrum deus pater sit caritas, an deus filius, an deus spiritus sanctus, an deus ipsa trinitas. Neque enim dicturi sumus non propterea deum dictam esse caritatem quod ipsa caritas sit ulla substantia quae dei digna sit nomine, sed quod donum sit dei sicut dictum est deo: Quoniam tu es patientia mea. Non utique propterea dictum est quia dei substantia est nostra patientia, sed quod ab ipso nobis est sicut alibi legitur: Quoniam ab ipso est patientia mea. Hunc quippe sensum facile refellit scripturarum ipsa locutio. Tale est enim tu es patientia mea quale est domine, spes mea et deus meus misericordia mea et multa similia. Non est autem dictum ‚domine, caritas mea‘ aut ‚tu es caritas mea‘ aut ‚deus, caritas mea,‘ sed ita dictum est: Deus caritas est sicut dictum est: Deus spiritus est. Hoc qui non discernit intellectum a domino, non expositionem quaerat a nobis; non enim apertius quidquam possumus dicere.

[28] Deus ergo caritas est. Utrum autem pater an filius an spiritus sanctus an ipsa trinitas quia et ipsa non tres dii sed deus est unus, hoc quaeritur. Sed iam in hoc libro superius disputavi non sic accipiendam esse trinitatem quae deus est ex illis tribus quae in trinitate nostrae mentis ostendimus ut tamquam memoria sit omnium trium pater et intellegentia omnium trium filius et caritas omnium trium spiritus sanctus, quasi pater non intellegat sibi nec diligat, sed ei filius intellegat et spiritus sanctus ei diligat, ipse autem et sibi et illis tantum meminerit; et filius nec meminerit nec diligat sibi, sed meminerit ei pater et diligat ei spiritus sanctus, ipse autem et sibi et illis tantummodo intellegat; itemque spiritus sanctus nec meminerit nec intellegat sibi, sed meminerit ei pater et intellegat ei filius, ipse autem et sibi et illis non nisi diligat; sed sic potius ut omnia tria et omnes est singuli habeant in sua quisque natura. Nec distent in eis ista, sicut in nobis aliud est memoria, aliud intellegentia, aliud dilectio sive caritas; sed unum aliquid sit quod omnia valeat sicut ipsa sapientia, et sic habetur in uniuscuiusque natura ut qui habet hoc sit quod habet sicut immutabilis simplexque substantia. Si ergo haec intellecta sunt et quantum nobis in rebus tantis videre vel coniectare concessum est vera esse claruerunt, nescio cur non sicut sapientia et pater dicitur et filius et spiritus sanctus, et simul omnes non tres sed una sapientia, ita et caritas et pater dicatur et filius et spiritus sanctus, et simul omnes una caritas. Sic enim et pater deus et filius deus et spiritus sanctus deus, et simul omnes unus deus.

[29] Et tamen non frustra in hac trinitate non dicitur verbum dei nisi filius, nec donum dei nisi spiritus sanctus, nec de quo genitum est verbum et de quo procedit principaliter spiritus sanctus nisi deus pater. Ideo autem addidi, principaliter, quia et de filio spiritus sanctus procedere reperitur. Sed hoc quoque illi pater dedit (non iam exsistenti et nondum habenti), sed quidquid unigenito verbo dedit gignendo dedit. Sic ergo eum genuit ut etiam de illo donum commune procederet et spiritus sanctus spiritus esset amborum. Non est igitur accipienda transeunter sed diligenter intuenda inseparabilis trinitatis ista distinctio. Hinc enim factum est ut proprie dei verbum etiam dei sapientia diceretur, cum sit sapientia et pater et spiritus sanctus. Si ergo proprie aliquid horum trium caritas nuncupanda est, quid aptius quam ut hoc sit spiritus sanctus? Ut scilicet in illa simplici summaque natura non sit aliud substantia et aliud caritas, sed substantia ipsa sit caritas et caritas ipsa substantia sive in patre sive in filio sive in spiritu sancto, et tamen proprie spiritus sanctus caritas nuncupetur.

[30] Sicut legis nomine aliquando simul omnia veteris instrumenti sanctarum scripturarum significantur eloquia. Nam ex propheta Esaia testimonium ponens apostolus ubi ait: In aliis linguis et in aliis labiis loquar populo huic, praemisit tamen: In lege scriptum est. Et ipse dominus: In lege, inquit, eorum scriptum est quia oderunt me gratis, cum hoc legatur in psalmo. Aliquando autem proprie vocatur lex quae data est per Moysen, secundum quod dictum est: Lex et prophetae usque ad Iohannem, et: In his duobus praeceptis tota lex pendet et prophetae. Hic utique proprie lex appellata est de monte Sina. Prophetarum autem nomine etiam psalmi significati sunt, et tamen alio loco ipse salvator: Oportebat, inquit, impleri omnia quae scripta sunt in lege et in prophetis et in psalmis de me. Hic rursus prophetarum nomen exceptis psalmis intellegi voluit. Dicitur ergo lex universaliter cum prophetis et psalmis, dicitur et proprie quae per Moysen data est. Item dicuntur communiter prophetae simul cum psalmis, dicuntur et proprie praeter psalmos. Et multis aliis exemplis doceri potest multa rerum vocabula et universaliter poni et proprie quibusdam rebus adhiberi nisi in re aperta vitanda sit longitudo sermonis. Hoc ideo dixi ne quisquam propterea nos inconvenienter existimet caritatem appellare spiritum sanctum quia et deus pater et deus filius potest caritas nuncupari.

[31] Sicut ergo unicum dei verbum proprie vocamus nomine sapientiae, cum sit universaliter et spiritus sanctus et pater ipse sapientia, ita spiritus proprie nuncupatur vocabulo caritatis, cum sit et pater et filius universaliter caritas. Sed dei verbum, id est unigenitus dei filius, aperte dictus est dei sapientia ore apostolico ubi ait: Christum dei virtutem et dei sapientiam. Spiritus autem sanctus ubi sit dictus caritas invenimus si diligenter Iohannis apostoli scrutemur eloquium, qui cum dixisset: Dilectissimi, diligamus invicem quia dilectio ex deo est, secutus adiunxit: Et omnis qui diligit ex deo natus est. Qui non diligit non cognovit deum quia deus dilectio est. Hic manifestavit eam se dixisse dilectionem deum quam dixit ex deo. Deus ergo ex deo est dilectio. Sed quia et filius ex deo patre natus est et spiritus sanctus ex deo patre procedit, quem potius eorum hic debeamus accipere dictum esse dilectionem deum merito quaeritur. Pater enim solus ita deus est ut non sit ex deo, ac per hoc dilectio quae ita deus est ut ex deo sit aut filius est aut spiritus sanctus. Sed in consequentibus cum dei dilectionem commemorasset, non qua nos eum sed qua nos ipse dilexit et misit filium suum litatorem pro peccatis nostris, et hinc exhortatus esset ut et nos invicem diligamus atque ita deus in nobis maneat quia utique dilectionem deum dixerat, statim volens de hac re apertius aliquid eloqui: In hoc, inquit, cognoscimus quia in ipso manemus et ipse in nobis quia de spiritu suo dedit nobis. Sanctus itaque spiritus de quo dedit nobis facit nos in deo manere et ipsum in nobis. Hoc autem facit dilectio. Ipse est igitur deus dilectio. Denique paulo post cum hoc ipsum repetisset atque dixisset: Deus dilectio est, continuo subiecit: Et qui manet in dilectione in deo manet, et deus in eo manet, unde supra dixerat: In hoc cognoscimus quia in ipso manemus et ipse in nobis quia de spiritu suo dedit nobis. Ipse ergo significatur ubi legitur: Deus dilectio est. Deus igitur spiritus sanctus qui procedit ex deo cum datus fuerit homini accendit eum in dilectionem dei et proximi, et ipse dilectio est. Non enim habet homo unde deum diligat nisi ex deo. Propter quod paulo post dicit: Nos diligamus quia ipse prior dilexit nos. Apostolus quoque Paulus: Dilectio, inquit, dei diffusa est in cordibus nostris per spiritum sanctum qui datus est nobis.

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