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De la trinité
CHAPITRE XIX.
LES ÉCRITURES APPELLENT LE SAINT-ESPRIT DON DE DIEU. LE SAINT-ESPRIT EST PROPREMENT APPELÉ CHARITÉ, QUOIQU’ IL NE SOIT PAS SEUL CHARITÉ DANS LA TRINITÉ.
Faut-il aussi prouver que les saintes lettres appellent le Saint-Esprit Don de Dieu? Si on y tient, nous trouvons dans l’Evangile selon saint Jean ces paroles du Seigneur (561) Jésus-Christ: « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi comme dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive couleront de son sein ». Et aussitôt l’Evangéliste ajoute: « Il disait cela de l’Esprit que devraient recevoir ceux qui croiraient en lui (Jean, VII, 37-39 ) » - Ce qui fait dire à l’apôtre Paul: « Nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit (I Cor., XII, 13 ) » Mais on demande si c’est cette eau qui a été appelée don de Dieu, le don qui n’est autre que le Saint-Esprit. Eh bien ! si nous voyons ici le Saint-Esprit désigné par l’eau, nous trouvons ailleurs, dans l’Evangile même, que cette eau est appelée don de Dieu. En effet, le Seigneur conversant près du puits avec la femme Samaritaine et lui ayant dit: « Donnez-moi à boire », celle-ci lui répondit que les Juifs n’avaient point de commerce avec les Samaritains ; sur quoi Jésus reprit la parole et dit: « Si vous saviez le don de Dieu et qui est celui qui vous dit: Donnez-moi à boire, peut-être lui en eussiez-vous demandé vous-même, et il vous aurait donné d’une eau vive. La femme lui répondit: Seigneur, vous n’avez pas même avec quoi puiser, et le puits est profond ; d’où auriez-vous donc de l’eau vive? etc.... Jésus répliqua et lui dit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif; au contraire, qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif; mais l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une fontaine d’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle (Jean, IV, 7-14 ) ». Or, cette eau vive étant l’Esprit-Saint, d’après l’Evangéliste, l’Esprit-Saint est donc le don de Dieu, dont le Sauveur dit: « Si vous saviez le don de Dieu et qui est celui qui vous dit: Donnez-moi à boire, peut-être lui en eussiez-vous demandé vous-même, et il vous aurait donné d’une eau vive ». Et ce qu’il a dit ailleurs: « Des fleuves d’eau vive couleront de son sein, équivaut à ce qu’il dit ici: « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une fontaine d’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle ».
Paul l’apôtre dit à son tour: « A chacun de nous a été donnée la grâce selon la mesure du don de Jésus-Christ», et pour faire voir que le Saint-Esprit est ce don du Christ, il ajoute : « C’est pourquoi l’Ecriture dit: Montant au ciel, il a conduit une captivité captive; il a donné des dons aux hommes (Eph., IV, 7, 8 ) ». Or, il est à la connaissance de tout le monde que le Seigneur Jésus étant monté au ciel après sa résurrection d’entre les morts, a donné le Saint-Esprit, et que les fidèles remplis de cet Esprit parlaient toutes les langues. Peu importe que l’Apôtre ait dit « des dons » et non un don : il citait ce passage du Psalmiste: « Vous êtes monté au ciel, vous avez conduit une captivité captive, vous avez reçu des dons pour les hommes (Ps., LXVII, 19 ) ». Car c’est ainsi que portent beaucoup d’exemplaires, notamment chez les Grecs, et c’est la traduction de l’hébreu : Apôtre a donc dit, comme le Prophète, « des dons » et non un don; seulement comme le Prophète avait dit: « Vous avez reçu des dons pour les hommes », l’Apôtre a préféré dire: « Il a donné des dons aux hommes», pour que, de ces deux mots, l’un prophétique, l’autre apostolique, mais tous les deux appuyés sur l’autorité divine, il résultât un sens plus complet. Car tous les deux sont vrais: le Christ a donné aux hommes, le Christ a reçu pour les hommes. Il a donné aux hommes, comme le chef donne à ses membres; il a reçu pour les hommes, c’est-à-dire pour ses membres, pour ces mêmes membres en faveur desquels il a crié du haut du ciel : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu (Act., IX, 4 )?» et dont il a encore dit ailleurs: « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Matt., XXV, 40 ) ».
Ainsi donc le Christ a donné du haut du ciel, et reçu sur la terre. Or, le Prophète et l’Apôtre ont dit tous les deux «des dons», parce que, par le don qui est le Saint-Esprit, bien commun de tous les membres du Christ, une multitude de dons propres sont distribués à chaque fidèle en particulier. Car tous n’ont pas les mêmes; les uns ont ceux-ci, les autres ceux-là, quoique tous possèdent le don duquel tous les dons particuliers dérivent, c’est-à-dire l’Esprit-Saint. En effet, l’Apôtre ayant énuméré ailleurs beaucoup de ces dons, ajoute « Or, tous ces dons, c’est le seul et même Esprit qui les opère, les distribuant à chacun comme il le veut (I Cor., XII, 11 ) ». Expression qui se retrouve encore dans l’épître aux Hébreux où on lit: « Dieu ayant rendu témoignage par des miracles, par des prodiges, par différents effets de sa puissance et par les dons que le Saint-Esprit a distribués (Héb., II, 4 ) ». Et ici, après (562) avoir dit : « Montant au ciel, il a conduit une captivité captive; il a donné des dons aux hommes », il ajoute : « Mais qu’est-ce : Il est monté, sinon qu’il est descendu auparavant dans les parties inférieures de la terre? Celui qui est descendu, est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses. Et c’est lui qui a fait les uns apôtres, les autres prophètes, d’autres évangélistes, d’autres pasteurs et docteurs». Voilà pourquoi il a dit: «Des dons»; parce que, comme il le dit ailleurs : «Tous sont-ils apôtres? Tous sont-ils prophètes (I Cor., XII, 29 )? »Mais ici il ajoute : « Pour la perfection des saints, pour l’oeuvre du ministère, pour l’édification du corps du Christ (Eph., IV, 7-12 )». Voilà la maison qui, comme le chante le Psalmiste, se bâtit après la captivité (Ps., CXXVI, 1 ) », parce que cette maison du Christ, qui s’appelle l’Eglise, est construite, formée de ceux qui ont été arrachés à l’empire du démon, dont ils étaient prisonniers. Or, cette captivité, celui qui a vaincu le démon, l’a conduite captive. Et, de peur que le démon n’entraînât avec lui au supplice éternel ceux qui devaient être un jour les membres de ce chef sacré, celui-ci l’a enchaîné d’abord avec les liens de la justice, puis avec ceux de la puissance. Et c’est-le démon même qui porte ici le nom de captivité, de celle qu’a conduite captive celui qui est monté au ciel, qui a donné des dons aux hommes ou qui a reçu des dons pour les hommes.
- De son côté, Pierre l’apôtre, comme on le lit dans le livre canonique où sont écrits les Actes des Apôtres, entendant les Juifs touchés de componction, dire « Que ferons-nous, mes frères? Faites-le nous savoir », leur répondit: « Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé au nom du Seigneur Jésus-Christ en rémission de vos péchés, et vous recevrez le don de l’Esprit-Saint ( Act., II, 37, 38 ) ». On lit encore dans ce livre que Simon le magicien offrit de l’argent aux Apôtres pour acheter d’eux le pouvoir de donner l’Esprit-Saint par l’imposition des mains. Pierre lui répondit : « Que ton argent soit avec toi en perdition, parce que tu as estimé que le don de Dieu peut s’acquérir avec de l’argent (Id., VIII, 18-20 ) ». Et dans un autre endroit du même livre, après avoir raconté que Pierre parlait à Corneille et à ceux qui étaient avec lui, annonçant et prêchant le Christ, l’écrivain ajoute : « Pierre parlant encore, l’Esprit-Saint descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole, et les fidèles circoncis, qui étaient venus avec Pierre, s’étonnèrent grandement de ce que le don de l’Esprit-Saint était aussi répandu sur les gentils. Car ils les entendaient parlant diverses langues et glorifiant Dieu ( Act., 41-46 ) ». Plus tard Pierre rendant raison de ce fait, d’avoir baptisé des incirconcis, parce que l’Esprit-Saint, pour trancher le noeud de la question, était descendu sur eux, même avant qu’ils fussent baptisés, rendant, dis-je, raison de ce fait à ses frères qui étaient à Jérusalem et qui avaient appris cela avec étonnement, finit en ces termes: « Lorsque j’eus commencé de leur parler, l’Esprit-Saint descendit sur eux, comme sur nous au commencement. Alors je me souvins de la parole du Seigneur, lorsqu’il disait : Jean a baptisé dans l’eau, mais vous, vous serez baptisés dans l’Esprit-Saint. Si donc Dieu leur a fait le même don qu’à nous, qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ; qui étais-je, moi, pour m’opposer à ce que Dieu leur donnât. le Saint-Esprit (Id., XI, 15-17 ) ? » Il y a encore bien d’autres passages des Ecritures, qui s’accordent à dire que l’Esprit-Saint est le Don de Dieu, en tant qu’il est donné à ceux qui aiment Dieu par lui. Mais il serait trop long de les citer tous.
Et comment contenter ceux qui ne se contenteraient pas de ceux que nous avons rapportés?
Du reste, puisqu’ils voient que le Saint-Esprit a été appelé Don de Dieu, il faut les avertir que ces mots: « Don de l’Esprit-Saint», doivent s’entendre dans un sens analogue à ceux-ci: « Par le dépouillement du corps de chair (Col., II, 11 ) ». En effet, comme le corps de chair n’est pas autre chose que la chair, de même le Don de l’Esprit-Saint n’est pas autre chose que l’Esprit-Saint. Il est donc Don de Dieu en tant qu’il est donné à ceux à qui il est donné. Mais en lui-même il est Dieu, quand même il ne serait donné à personne, parce qu’il était Dieu coéternel au Père et au Fils, avant d’être donné à qui que ce soit. Et bien que le Père et le Fils le donnent, quoique donné, il ne leur est point inférieur: car il est donné comme Don de Dieu, de manière à ce qu’il se donne lui-même comme Dieu. En effet, il est impossible de nier qu’il soit Maître de lui-même, (563) puisqu’on dit de lui : « L’Esprit souffle où il veut (Jean, III, 8 ) »; et dans ce passage de l’Apôtre que j’ai déjà cité : « Tous ces dons, c’est le seul et même Esprit qui les opère, les distribuant à chacun comme il veut ». Il n’y a point ici dépendance chez celui qui est donné, supériorité chez ceux qui donnent, mais parfait accord entre celui qui est donné et ceux qui donnent.
Donc, si la sainte Ecriture proclame que « Dieu est charité »; si la charité est de Dieu; si elle fait que nous demeurions en Dieu et Dieu en nous, et si nous connaissons par là qu’il nous a donné de son Esprit: donc le Saint-Esprit est Dieu-charité. Ensuite, si la charité l’emporte sur tous les dons de Dieu et qu’il n’y ait pas de don de Dieu plus grand que le Saint-Esprit, quoi de plus logique que d’appeler charité celui qui est en même temps Dieu et de Dieu? Et si l’amour dont le Père aime le Fils et dont le Fils aime le Père, fait voir leur ineffable union, quoi de plus convenable que d’appeler proprement charité l’Esprit qui est commun aux deux? Car la foi saine, le sens droit nous dictent que l’Esprit-Saint n’est pas seul charité dans la Trinité, mais qu’il est à juste titre appelé proprement charité, pour les raisons que nous avons dites. De même qu’il n’est pas non plus seul esprit et seul saint dans cette même Trinité, puisque le Père est Esprit et le Fils aussi, puisque le Père est saint et le Fils aussi, ce que toute âme pieuse croit sans hésiter; et cependant c’est avec raison qu’on l’appelle proprement Esprit-Saint. En effet, puisqu’il est commun aux deux, il porte proprement le- nom de ce qui est commun aux deux. Autrement si, dans cette souveraine Trinité, l’Esprit-Saint était seul charité, il en résulterait que le Fils ne serait pas seulement Fils du Père, mais aussi du Saint-Esprit. En effet, les textes nombreux où on lit que le Fils est le fils unique du Père, n’ôtent rien à la vérité de ce que l’Apôtre dit de Dieu le Père: « Qui nous a arrachés de la puissance des ténèbres et transférés dans le royaume du Fils de son amour (Col., I, 13 )». Il ne dit pas: de son Fils, ce qui serait de la plus parfaite vérité et ce qu’il a souvent dit, mais : « Du Fils de son amour ». Donc, si l’Esprit-Saint était seul charité dans la Trinité, le Fils serait le Fils du Saint-Esprit. Or, si c’est Jà le comble de l’absurdité, il faut conclure que l’Esprit-Saint n’est pas seul charité dans la Trinité, mais que c’est là son nom propre, comme je l’ai assez démontré. Quant à ces paroles: « Du Fils de son amour », il n’y faut voir d’autre sens que celui de Fils bien-aimé, et, en résumé, de Fils de sa substance. Car l’amour du Père, qui est dans sa nature d’une ineffable simplicité, n’est autre chose que sa nature même et sa substance, comme je l’ai dit tant de fois et ne crains pas de le répéter. Conséquemment le Fils de son amour n’est pas autre chose que celui qui a été engendré de sa substance.
Edition
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De Trinitate
XIX.
[XIX 33] An et hoc probandum est donum dei dictum esse in sacris litteris spiritum sanctum? Si et hoc exspectatur, habemus in evangelio secundum Iohannem domini Christi verba dicentis: Si quis sitit, veniat ad me et bibat. Qui credit in me sicut dicit scriptura flumina de ventre eius fluent aquae vivae. Porro evangelista secutus adiunxit: Hoc autem dixit de spiritu quem accepturi erant credentes in eum. Unde dicit etiam Paulus apostolus: Et omnes unum spiritum potavimus. Utrum autem donum dei sit appellata aqua ista quod est spiritus sanctus hoc quaeritur. Sed sicut hic invenimus hanc aquam spiritum sanctum esse, ita invenimus alibi in ipso evangelio hanc aquam dei donum appellatam. Nam dominus idem quando cum samaritana muliere ad puteum loquebatur cui dixerat: Da mihi bibere, cum illa respondisset quod Iudaei non couterentur Samaritanis, respondit Iesus et dixit ei: Si scires donum dei et quis est qui dicit tibi: Da mihi bibere, tu forsitan petisses ab eo et dedisset tibi aquam vivam. Dicit ei mulier: Domine, neque in quo haurias habes et puteus altus est. Unde ergo habes aquam vivam?, et cetera. Respondit Iesus et dixit ei: Omnis qui biberit ex aqua hac sitiet iterum; qui autem biberit ex aqua quam ego dabo ei non sitiet in aeternum, sed aqua quam dabo ei fiet in eo fons aquae salientis in vitam aeternam. Quia ergo haec aqua viva sicut evangelista exposuit spiritus sanctus est, procul dubio spiritus donum dei est de quo hic dominus ait: Si scires donum dei et quis est qui dicit tibi: Da mihi bibere, tu forsitan petisses ab eo et dedisset tibi aquam vivam. Nam quod ibi ait: Flumina de ventre eius fluent aquae vivae, hoc in isto loco: Fiet, inquit, in eo fons aquae salientis in vitam aeternam.
[34] Paulus quoque apostolus: Unicuique, inquit, nostrum datur gratia secundum mensuram donationis Christi, atque ut donationem Christi sanctum spiritum ostenderet secutus adiunxit: Propter quod dicit: Ascendit in altum, captivavit captivitatem, dedit dona hominibus. Notissimum est autem dominum Iesum cum post resurrectionem a mortuis ascendisset in caelum dedisse spiritum sanctum quo impleti qui crediderant linguis omnium gentium loquebantur. Nec moveat quod ait dona, non donum; id enim testimonium de psalmo posuit. Hoc autem in psalmo ita legitur: Ascendisti in altum, captivasti captivitatem, accepisti dona in hominibus. Sic enim plures codices habent et maxime Graeci, et ex Hebraeo sic interpretatum habemus. Dona itaque dixit apostolus quemadmodum propheta, non donum; sed cum propheta dixerit, accepisti in hominibus, apostolus maluit dicere, dedit hominibus, ut ex utroque scilicet verbo, uno prophetico, apostolico altero, quia in utroque est divini sermonis auctoritas, sensus plenissimus redderetur. Utrumque enim verum est, et quia dedit hominibus et quia accepit in hominibus. Dedit hominibus tamquam caput membris suis; accepit in hominibus idem ipse utique in membris suis, propter quae membra sua clamavit de caelo: Saule, Saule, quid me persequeris?, et de quibus membris suis ait: Quando uni ex minimis meis fecistis, mihi fecistis. Ipse ergo Christus et dedit de caelo et accepit in terra. Porro autem dona ob hoc ambo dixerunt et propheta et apostolus quia per donum quod est spiritus sanctus in commune omnibus membris Christi multa dona quae sint quibusque propria dividuntur. Non enim singuli quique habent omnia, sed hi illa, alii alia, quamvis ipsum donum a quo cuique propria dividuntur omnes habeant, id est spiritum sanctum. Nam et alibi cum multa dona commemorasset: Omnia, inquit, haec operatur unus atque idem spiritus dividens propria unicuique prout vult. Quod verbum et in epistula quae ad Hebraeos est invenitur ubi scriptum est: Attestante deo signis et ostentis et variis virtutibus et spiritus sancti divisionibus. Et hic cum dixisset, ascendit in altum, captivavit captivitatem, dedit dona hominibus: Quod autem ascendit, ait, quid est nisi quia et descendit in inferiores partes terrae? Qui descendit ipse est et qui ascendit super omnes caelos ut adimpleret omnia. Et ipse dedit quosdam quidem apostolos, quosdam autem prophetas, quosdam vero evangelistas, quosdam autem pastores et doctores. Ecce quare dicta sunt dona. Quia sicut alibi dicit: Numquid omnes apostoli, numquid omnes prophetae?, et cetera; hic autem adiunxit: Ad consummationem sanctorum in opus ministerii, in aedificationem corporis Christi. Haec est domus quae sicut psalmus canit aedificatur post captivitatem quoniam qui sunt a diabolo eruti a quo captivi tenebantur, de his aedificatur corpus Christi, quae domus appellatur ecclesia. Hanc autem captivitatem ipse captivavit qui diabolum vicit. Et ne illa quae futura erant sancti capitis membra in aeternum supplicium secum traheret, eum iustitiae prius deinde potentiae vinculis alligavit. Ipse itaque diabolus est appellata captivitas quam captivavit qui ascendit in altum et dedit dona hominibus vel accepit in hominibus.
[35] Petrus autem apostolus sicut in eo libro canonico legitur ubi scripti sunt actus apostolorum, loquens de Christo commotis corde Iudaeis et dicentibus: Quid ergo faciemus, fratres? Monstrate nobis, dixit ad eos: Agite poenitentiam et baptizetur unusquisque vestrum in nomine Iesu Christi in remissionem peccatorum, et accipietis donum spiritus sancti. Itemque in eodem libro legitur Simonem magum apostolis dare voluisse pecuniam ut ab eis acciperet potestatem qua per impositionem manus eius daretur spiritus sanctus. Cui Petrus idem: Pecunia, inquit, tua tecum sit in perditionem quia donum dei aestimasti te per pecuniam possidere. Et alio eiusdem libri loco cum Petrus Cornelio et eis qui cum illo fuerant loqueretur annuntians et praedicans Christum ait scriptura: Adhuc loquente Petro verba haec cecidit spiritus sanctus super omnes qui audiebant verbum, et obstupuerunt qui ex circumcisione fideles simul cum Petro venerant quia et in nationes donum spiritus sancti effusum est. Audiebant enim illos loquentes linguis et magnificantes deum. De quo facto suo quod incircumcisos baptizaverat quia priusquam baptizarentur ut nodum quaestionis huius auferret in eos venerat spiritus sanctus, cum Petrus postea redderet rationem fratribus qui erant Hierosolymis et hac re audita movebantur ait post cetera: Cum coepissem autem loqui ad illos, cecidit spiritus sanctus in illos sicut et in nos in initio, memoratusque sum verbi domini sicut dicebat: Quia Iohannes quidem baptizavit aqua, vos vero baptizabimini spiritu sancto. Si igitur aequale donum dedit illis sicut et nobis qui credidimus in dominum Iesum Christum, ego quis eram qui possem prohibere deum non dare illis spiritum sanctum? Et multa alia sunt testimonia scripturarum quae concorditer attestantur donum dei esse spiritum sanctum in quantum datur eis qui per eum diligunt deum. Sed nimis longum est cuncta colligere. Et quid eis satis est quibus haec quae diximus satis non sunt?
[36] Sane admonendi sunt quandoquidem donum dei iam vident dictum spiritum sanctum ut cum audiunt donum spiritus sancti, illud genus locutionis agnoscant quod dictum est in exspoliatione corporis carnis. Sicut enim corpus carnis nihil aliud est quam caro, sic donum spiritus sancti nihil aliud est quam spiritus sanctus. In tantum ergo donum dei est in quantum datur eis quibus datur. Apud se autem deus est etsi nemini detur quia deus erat patri et filio coaeternus antequam cuiquam daretur. Nec quia illi dant, ipse datur, ideo minor est illis. Ita enim datur sicut dei donum ut etiam se ipsum det sicut deus. Non enim dici potest non esse suae potestatis de quo dictum est: Spiritus ubi vult spirat, et apud apostolum quod iam supra commemoravi: Omnia autem haec operatur unus atque idem spiritus dividens propria unicuique prout vult. Non est illic conditio dati et dominatio dantium sed concordia dati et dantium.
[37] Quapropter sicut sancta scriptura proclamat: Deus caritas est, illaque ex deo est et in nobis id agit ut in deo maneamus et ipse in nobis, et hoc inde cognoscimus quia de spiritu suo dedit nobis, ipse spiritus eius est deus caritas. Deinde si in donis dei nihil maius est caritate et nullum est maius donum dei quam spiritus sanctus, quod consequentius quam ut ipse sit caritas quae dicitur et deus et ex deo? Et si caritas qua pater diligit filium et patrem diligit filius ineffabiliter communionem demonstrat amborum quid convenientius quam ut ille proprie dicatur caritas qui spiritus est communis ambobus? Hoc enim sanius creditur vel intellegitur ut non solus spiritus sanctus caritas sit in illa trinitate, sed non frustra proprie caritas nuncupetur propter illa quae dicta sunt. Sicut non solus est in illa trinitate vel spiritus vel sanctus quia et pater spiritus et filius spiritus, et pater sanctus et filius sanctus, quod non ambigit pietas; et tamen ipse non frustra proprie dicitur spiritus sanctus. Quia enim communis ambobus, id vocatur ipse proprie quod ambo communiter. Alioquin si in illa trinitate solus spiritus sanctus est caritas, profecto et filius non solius patris verum etiam spiritus sancti filius invenitur. Ita enim locis innumerabilibus dicitur et legitur filius unigenitus dei patris ut tamen et illud verum sit quod apostolus ait de deo patre: Qui eruit nos de potestate tenebrarum et transtulit in regnum filii caritatis suae. Non dixit, ‚filii sui,‘ quod si diceret, verissime diceret quemadmodum quia saepe dixit verissime dixit; sed ait, filii caritatis suae. Filius ergo est etiam spiritus sancti si non est in illa trinitate caritas dei nisi spiritus sanctus. Quod si absurdissimum est, restat ut non solus ibi sit caritas spiritus sanctus, sed propter illa de quibus satis disserui proprie sic vocetur. Quod autem dictum est, filii caritatis suae, nihil aliud intellegatur quam filii sui dilecti, quam filii postremo substantiae suae. Caritas quippe patris quae in natura eius est ineffabiliter simplici nihil est aliud quam eius ipsa natura atque substantia ut saepe iam diximus et saepe iterare non piget. Ac per hoc filius caritatis eius nullus est alius quam qui de substantia eius est genitus.