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Works Augustine of Hippo (354-430) De Trinitate

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De Trinitate

XIX.

[XIX 24] Haec autem omnia quae pro nobis verbum caro factum temporaliter et localiter fecit et pertulit secundum distincitonem quam demonstrare suscepimus ad scientiam pertinent non ad sapientiam. Quod autem verbum est sine tempore et sine loco est patri coaeternum et ubique totum, de quo si quisquam potest quantum potest veracem proferre sermonem, sermo erit ille sapientiae; ac per hoc verbum caro factum, quod est Christus Iesus et sapientiae thesauros habet et scientiae. Nam scribens apostolus ad Colossenses: Volo enim vos scire, inquit, quantum certamen habeam pro vobis et pro his qui Laodiciae sunt et quicumque non viderunt faciem meam in carne ut consolentur corda eorum copulati in caritate et in omnibus divitiis plenitudinis intellectus ad cognoscendum mysterium dei quod est Christus in quo sunt omnes thesauri sapientiae et scientiae absconditi. Quatenus noverat apostolus thesauros istos, quantum eorum penetraverat et in eis ad quanta pervenerat, quis potest nosse? Ego tamen secundum id quod scriptum est: Unicuique autem nostrum datur manifestatio spiritus ad utilitatem; alii quidem datur per spiritum sermo sapientiae, alii sermo scientiae secundum eundem spiritum, si ita inter se distant haec duo ut sapientia divinis, scientia humanis attributa sit rebus, utrumque agnosco in Christo et mecum omnis eius fidelis. Et cum lego verbum caro factum est et habitavit in nobis, in verbo intellego verum dei filium, in carne agnosco verum hominis filium, et utrumque simul in unam personam dei et hominis ineffabili gratiae largitate coniunctum. Propter quod sequitur ac dicit: Et vidimus gloriam eius, gloriam quasi unigeniti a patre, plenum gratiae et veritatis. Si gratiam referamus ad scientiam, veritatem ad sapientiam, puto nos ab illa duarum istarum rerum distinctione quam commendavimus non abhorrere.

In rebus enim per tempus ortis illa summa gratia est quod homo in unitatem personae coniunctus est deo; in rebus vero aeternis summa veritas recte tribuitur dei verbo. Quod vero idem ipse est unigenitus a patre plenus gratiae et veritatis, id actum est ut idem ipse sit in rebus pro nobis temporaliter gestis cui per eandem fidem mundamur ut eum stabiliter contemplemur in rebus aeternis. Illi autem praecipui gentium philosophi qui invisibilia dei per ea quae facta sunt intellecta conspicere potuerunt, tamen quia sine mediatore, id est sine homine Christo philosophati sunt, quem nec venturum prophetis nec venisse apostolis crediderunt, veritatem detinuerunt sicut de illis dictum est in iniquitate. Non potuerunt enim in his rebus infimis constituti nisi quaerere aliqua media per quae ad illa quae intellexerant sublimia pervenirent, atque ita in deceptores daemones inciderunt per quos factum est ut immutarent gloriam incorruptibilis dei in similitudinem imaginis corruptibilis hominis et volucrum et quadrupedum et serpentium. In talibus enim formis etiam idola instituerunt sive coluerunt. Scientia ergo nostra Christus est, sapientia quoque nostra idem Christus est. Ipse nobis fidem de rebus temporalibus inserit; ipse de sempiternis exhibet veritatem. Per ipsum pergimus ad ipsum, tendimus per scientiam ad sapientiam; ab uno tamen eodemque Christo non recedimus in quo sunt omnes thesauri sapientiae et scientiae absconditi. Sed nunc de scientia loquimur, post de sapientia quantum ipse donaverit locuturi. Nec ista duo sic accipiamus quasi non liceat dicere vel istam sapientiam quae in rebus humanis est vel illam scientiam quae in divinis. Loquendi enim latiore consuetudine utraque sapientia, utraque scientia dici potest. Nullo modo tamen scriptum esset apud apostolum, alii datur sermo sapientiae, alii sermo scientiae, nisi et proprie singulis nominibus haec singula vocarentur, de quorum distinctione nunc agimus.

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De la trinité

CHAPITRE XIX.

QUELLE EST LA PART DII LA SCIENCE, ET QUELLE EST LA PART DE LA SAGESSE DANS LE VERBE INCARNÉ.

  1. Pour revenir à la distinction qu’il s’agit d’établir, tout ce que le Verbe, fait chair pour nous, a fait et souffert dans le temps et dans l’espace, appartient à la science et non à la sagesse. Quant au Verbe, considéré en dehors du temps et de l’espace, coéternel au Père et partout tout entier, tout ce qu’on en peut dire de conforme à la vérité, est parole de sagesse:

par conséquent le Verbe fait chair, qui est le (521) Christ Jésus, renferme tout à la fois les trésors de la sagesse et de la science. C’est ce que l’Apôtre écrit aux Colossiens: « Car je veux que vous sachiez quelle sollicitude j’ai pour vous, pour ceux qui sont à Laodicée et pour tous ceux qui n’ont pas vu ma face dans la chair, afin que leurs coeurs soient consolés, et qu’ils soient unis eux-mêmes dans la charité, pour parvenir à toutes les richesses d’une parfaite intelligence, et à la connaissance du mystère de Dieu, qui est le Christ Jésus, en qui tous les trésors de la sagesse et de la science sont cachés (Col., II, 1-3 ) ». Et qui peut savoir jusqu’à quel point l’Apôtre connaissait ces trésors, jusqu’où il y était entré et quelles grandes choses il y avait découvertes? Pour moi, m’en tenant à ce qui est écrit: « Or, à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit pour l’utilité car à l’un est donnée par l’Esprit la parole de sagesse, à un autre la parole de science selon le même Esprit (I Cor., XII, 7, 8) »; si la distance entre la sagesse et la science consiste en ce que la première appartient aux choses divines et la seconde aux choses humaines, pour moi, dis-je, je les reconnais toutes les deux dans le Christ, et tout fidèle les y reconnaît avec moi. Et quand je lis : « Le Verbe a été fait chair et il a habité parmi nous », dans le Verbe je reconnais le vrai Fils de Dieu, dans la chair je reconnais le vrai Fils de l’homme, et les deux réunis, par une ineffable surabondance de grâce, en la personne unique du Dieu-Homme. Ce qui fait que l’Evangéliste ajoute: « Et nous avons vu sa gloire, comme celle qu’un fils unique reçoit de son père, plein de grâce et de vérité (Jean, I, 14 ) ». Si nous rattachons la grâce à la science, la sagesse à la vérité, ce ne sera pas nous écarter, je pense, de la distinction que nous cherchons à établir entre ces deux choses.

En effet, dans l’ordre des choses qui se-sont faites dans le temps, le point culminant de la grâce est l’union de l’homme à Dieu dans la même personne; et, dans l’ordre des choses éternelles, on attribue avec raison la souveraine vérité au Verbe de Dieu. Mais comme ce même Fils unique du Père est plein de grâce et de vérité, il en résulte que dans ce qu’il a fait pour nous dans le temps, il est celui en qui nous sommes purifiés par la foi, pour le contempler à jamais dans les choses éternelles. Quant aux principaux philosophes païens qui ont pu comprendre les perfections invisibles de Dieu par les choses qui ont été faites, comme ils raisonnaient sans le Médiateur, c’est-à-dire sans l’Homme-Christ, et qu’ils n’ont cru, ni aux prophètes qui annonçaient sa venue, ni aux apôtres qui. le disaient arrivé; ils ont retenu la vérité dans l’injustice, ainsi qu’on l’a dit d’eux. En effet, vivant dans ce bas monde, ils n’ont pu que chercher quelques moyens d’arriver aux objets sublimes qu’ils avaient compris; et ils sont ainsi tombés aux mains des démons menteurs, qui leur ont fait changer la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles (Rom., I, 20, 18, 23 ). Car c’est sous ces formes qu’ils ont créé ou adoré des idoles. Donc le Christ est notre science et aussi notre sagesse. C’est lui qui nous donne la foi aux choses temporelles, c’est lui qui nous apprend la vérité sur les choses éternelles. Par lui nous allons à lui, par la science nous tendons à la sagesse: et cependant, nous ne nous éloignons pas de ce seul et même Christ « en qui tous les trésors de la sagesse et de la science sont cachés ».

Mais, pour le moment, nous ne parlons que de la science, nous réservant de parler plus tard de la sagesse, si Dieu nous en fait la grâce. Toutefois ne donnons pas aux mots une acception si étroite, que nous nous interdisions d’appeler sagesse la science des choses humaines, et science la sagesse qui s’occupe des choses divines. L’usage, élargissant le sens des mots, applique souvent à l’une et à l’autre la dénomination de sagesse ou de science. Cependant l’Apôtre n’eût pas écrit: « A l’un est donnée la parole de sagesse, à un autre la parole de science », si ces deux dénominations n’avaient chacune un sens particulier, suivant la distinction que nous établissons à cette heure.

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Fünfzehn Bücher über die Dreieinigkeit Compare
The Fifteen Books of Aurelius Augustinus, Bishop of Hippo, on the Trinity Compare
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