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Works Augustine of Hippo (354-430) De Trinitate

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De Trinitate

III.

[III] Constituamus ergo animo talem sapientem cuius anima rationalis iam sit particeps incommutabilis aeternaeque veritatis quam de omnibus suis actionibus consulat, nec aliquid omnino faciat quod non in ea cognoverit esse faciendum ut ei subditus eique obtemperans recte faciat. Iste si consulta summa ratione divinae iustitiae quam in secreto audiret aure cordis sui eaque sibi iubente in aliquo officio misericordiae corpus labore fatigaret aegritudinemque contraheret, consultisque medicis ab alio diceretur causam morbi esse corporis siccitatem, ab alio autem humoris immoderationem; unus eorum veram causam diceret, alter erraret, uterque tamen de proximis causis, id est corporalibus pronuntiaret. At si illius siccitatis causa quaereretur et inveniretur voluntarius labor, iam ventum esset ad superiorem causam quae ab anima proficisceretur ad afficiendum corpus quod regit; sed nec ipsa prima esset. Illa enim procul dubio superior erat in ipsa incommubatili sapientia cui hominis sapientis anima in caritate serviens et ineffabiliter iubenti oboediens voluntarium laborem susceperat. Ita non nisi dei voluntas causa prima illius aegritudinis veracissime reperiretur.

Iam vero si in labore officioso et pio adhibuisset ille sapiens ministros conlaborantes secum in opere bono, nec tamen eadem voluntate deo servientes sed ad carnalium cupiditatum suarum mercedem pervenire cupientes vel incommoda carnalia devitantes; adhibuisset etiam iumenta si hoc exigeret illius operis implendi procuratio, quae utique iumenta irrationalia essent animantia nec ideo moverent membra sub sarcinis quod aliquid de illo bono opere cogitarent sed naturali appetitu suae voluptatis et devitatione molestiae; postremo adhibuisset ipsa etiam corpora omni sensu carentia quae illi operi essent necessaria, frumentum scilicet, vinum, oleum, vestem, nummum, codicem, et si qua huiusmodi. In his certe omnibus in illo opere versantibus corporibus sive animatis sive inanimis quaecumque moverentur, attererentur, repararentur, exterminarentur, reformarentur, alio atque alio modo locis et temporibus affecta mutarentur – num alia esset istorum omnium visibilium et mutabilium factorum causa nisi illa invisibilis et incommutabilis voluntas dei per animam iustam sicut sedem sapientiae cunctis utens et malis et irrationalibus animis et postremo corporibus, sive quae illis inspirarentur et animarentur sive omni sensu carentibus, cum primitus uteretur ipsa bona anima et sancta quam sibi ad pium et religiosum obsequium subdidisset.

[9] Quod ergo de uno sapiente quamvis adhuc corpus mortale gestante, quamvis ex parte vidente, posuimus exempli gratia, hoc de aliqua domo ubi aliquorum talium societas est, hoc de civitate vel etiam de orbe terrarum licet cogitare si penes sapientes sancteque ac perfecte deo subditos sit prinicpatus et regimen rerum humanarum.

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De la trinité

CHAPITRE. III.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.

Eh bien! Supposons maintenant un homme si doué de sagesse et de raison, qu’il entre pour ainsi dire en participation de l’éternelle et immuable vérité. Certes, il consultera cette vérité dans toutes ses actions, et il ne fera rien sans avoir auparavant connu à sa lumière, qu’il peut le faire. Il agira donc toujours avec certitude, parce que toujours il lui sera soumis et obéissant. Je suppose encore que ce même homme, docile aux inspirations de la justice divine qui lui parle au fond du coeur, et qui lui intime ses ordres dans le secret de l’âme, s’applique à des oeuvres de miséricorde pénibles et fatigantes, en sorte qu’il y contracte une grave maladie. Alors deux médecins sont appelés: l’un affirme que la maladie a pour cause l’appauvrissement ries humeurs, et l’autre, leur trop grande abondance. Le premier dit vrai, et le second se trompe, et toutefois ils ne se prononcent tous deux que d’après les causes, secondes , c’est-à-dire d’après les phénomènes pathologiques. Mais si l’on voulait remonter à la cause première, l’on arriverait à ce travail volontaire imposé par l’âme, qui a douloureusement affecté le corps qu’elle régit. Cependant ce ne serait pas là, rigoureusement parlant, la cause première de la maladie, car au-dessus nous découvrons l’immuable sagesse de Dieu. Et parce que cet homme a voulu en toute charité suivre les ineffables inspirations de cette sagesse et obéir à ses ordres, il s’est volontairement appliqué au travail où il a pris son mal. Ainsi la cause réellement première de cette maladie est la volonté de Dieu.

Je suppose encore dans cette oeuvre de charité et de miséricorde notre sage emploi des serviteurs qui , en concourant à cette bonne oeuvre, se proposent bien moins de servir Dieu que de s’assurer un gain temporel, ou d’éviter quelque dommage matériel. Bien plus, la nature de son travail exige l’adjonction et le service de plusieurs bêtes de somme. Mais celles-ci étant des animaux sans raison, ne sauraient, en lui prêtant leurs bons offices, avoir la moindre idée du bien auquel elles coopèrent, et elles n’agissent que par l’instinct du plaisir ou la crainte du châtiment. Enfin, ce même homme a besoin, pour achever son oeuvre, d’employer des créatures insensibles, comme le blé, le vin, l’huile, la laine, l’argent, le papier et autres choses de ce genre. Certes, dans tout le cours de cet ouvrage, ces diverses créatures, animées ou inanimées, subissent, sous l’influence des lieux, des temps et des circonstances, mille altérations successives. Elles se déplacent, s’usent et se réparent; elles se brisent et se renouvellent. Mais la cause première de tous ces changements et de tous ces mouvements n’est autre que la volonté invisible et immuable du Seigneur. C’est cette sagesse suprême qui, résidant en l’âme de notre juste, comme en son sanctuaire , emploie par son ministère les bons et les méchants, les animaux irraisonnables et les créatures insensibles. Mais elle n’agit ainsi que parce qu’antérieurement elle s’est rendue maîtresse de cette âme bonne et sainte en la soumettant au joug de la piété et de la religion.

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