Edition
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De Trinitate
V.
[V 11] Vi enim divina totam spiritalem corporalemque administrante creaturam omnium annorum certis diebus advocantur aquae maris et effunduntur super faciem terrae. Sed cum hoc orante sancto Helia factum est quia praecesserat tam continua et tam longa serenitas ut fame deficerent homines, nec ea hora qua ille dei servus oravit aer ipse aliqua humida facie mox futurae pluviae signa praetulerat, consecutis tantis et tam velociter imbribus apparuit vis divina quibus illud dispensabatur dabaturque miraculum. Ita deus operatur solemnia fulgura atque tonitrua. Sed quia in monte Sina inusitato modo fiebant vocesque illae non strepitu confuso edebantur sed eis quaedam signa dari certissimis indiciis apparebat, miracula erant.
Quis attrahit humorem per radicem vitis ad botrum et vinum facit nisi deus qui et homine plantante et rigante incrementum dat? Sed cum ad nutum domini aqua in vinum inusitata celeritate conversa est, etiam stultis fatentibus vis divina declarata est. Quis arbusta fronde ac flore solemniter vestit nisi deus? Verum cum floruit virga sacerdotis Aaron, conlocuta est quodam modo cum dubitante humanitate divinitas. Et lignis certe omnibus et omnium animalium carnibus gignendis atque formandis communis est terrena materies, et quis ea facit nisi qui dixit ut haec terra produceret et in eodem verbo suo quae creavit regit atque agit? Sed cum eandem materiam ex virga Moysi in carnem serpentis proxime ac velociter vertit, miraculum fuit, rei quidem mutabilis sed tamen inusitata mutatio. Quis autem animat quaeque viva nascentia nisi qui et illum serpentem ad horam sicut opus fuerat animavit?
Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE V.
CARACTÈRE DU MIRACLE.
- C’est par l’action de cette providence qui gouverne le monde des esprits et des corps, que les eaux de la mer se condensent en vapeurs, et à certaines époques fixes de l’année, se répandent sur la surface de la terre. Mais la prière du saint prophète Elie frappa la Judée d’une si longue et si continue stérilité, que les hommes mouraient de faim et de soif; et lorsque ce serviteur de Dieu pria de nouveau pour obtenir la cessation de ce fléau, l’atmosphère ne paraissait point humide, et l’on n’apercevait à l’horizon aucun signe d’une pluie prochaine. C’est pourquoi la puissance du Seigneur se montra visiblement dans la (392) pluie qui soudain tomba par torrents; et ce fut un évident miracle. Ainsi encore Dieu nous a comme accoutumés à voir briller les éclairs, et entendre gronder la foudre; mais sur le mont Sinaï tout s’accomplissait d’une manière inusitée. Les roulements du tonnerre ne se répétaient point confusément, et l’on eût dit qu’ils obéissaient à un signal donné. Aussi était-ce un vrai miracle.
Qui fait monter l’humidité du sol, de la racine de la vigne jusqu’à la grappe du raisin, et qui la transforme en un vin délicieux, si ce n’est le Dieu dont saint Paul a dit, « que l’homme plante et arrose, mais que le Seigneur seul donne l’accroissement ( I Cor., III, 7 ) »? Toutefois, lorsque la volonté du Sauveur Jésus changea avec une étonnante rapidité l’eau en vin, tous, et les plus incrédules eux-mêmes, y reconnurent l’oeuvre de la puissance divine. N’est-ce pas Dieu qui dans le cours ordinaire de la nature revêt les arbres de feuilles et ‘de fleurs? Et toutefois , lorsque la verge d’Aaron fleurit miraculeusement, ne peut-on pas dire que la volonté du Seigneur parla au doute de l’homme ? L’accroissement des végétaux et la reproduction des animaux sont également dus à la force productrice de la matière. Mais qui a donné à la terre cette force, si ce n’est le Dieu qui au commencement lui commanda de produire les plantes et les animaux, et qui par cette parole créatrice en régla l’ordre, l’économie et la conservation? Aussi, quand le Seigneur changea en serpent la verge de Moïse, ce fut un miracle, parce que cette verge, quoique susceptible en elle-même de transformation, parut d’une manière subite et inaccoutumée, changée en serpent. Or, celui qui donne la vie à tout être qui vient au monde, est le même Dieu qui montra sa puissance en communiquant à ce serpent une éphémère existence.