CHAPITRE XII.
L’ÂME EST L’IMAGE DE LA TRINITÉ DANS SA MÉMOIRE, SON INTELLIGENCE ET SA VOLONTÉ.
- Faut-il enfin monter maintenant, autant que le permettront nos forces, à cette souveraine et sublime essence dont l’âme de l’homme est l’image imparfaite, il est vrai, mais enfin l’image? Ou bien faut-il encore faire ressortir plus visiblement ces trois facultés de l’âme, au moyen des objets extérieurs perçus par les sens, instruments passagers des impressions matérielles? En étudiant l’âme dans sa mémoire, son intelligence et sa volonté, nous avons trouvé que puisqu’elle embrasse toujours sa propre connaissance et sa propre volonté, elle embrasse en même temps sa mémoire, son intelligence et son amour, bien qu’elle ne se croie pas toujours dégagée d’éléments étrangers et que, par là, il soit difficile de bien distinguer la mémoire et l’intelligence qu’elle a d’elle-même. En effet, il semble que ce ne soit pas là deux facultés, mais une seule sous deux noms différents comme on le voit dans le cas où elles sont réunies sans que l’une précède l’autre d’un seul instant. Et l’amour non plus n’est pas toujours senti quand le besoin ne le trahit pas, parce que son objet est toujours présent. Toutefois ces difficultés pourront s’éclaircir, même pour les moins intelligents, quand nous traiterons de l’action du temps sur l’âme, des accidents passagers qu’elle éprouve, alors qu’elle se rappelle ce qu’elle ne se rappelait pas, qu’elle voit ce qu’elle ne voyait pas et qu’elle aime ce qu’elle n’aimait pas auparavant. Mais cette dissertation demande d’autres préliminaires, d’après le plan adopté pour cet ouvrage. (483)
