8.
Ces mêmes paroles de Cyprien m’obligent à ajouter d’autres observations absolument nécessaires à la solution de la question. « Si », dit-il, « dans notre enseignement et dans « notre manière d’agir nous laissons croire « aux hérétiques que leur baptême est juste « et légitime, ils s’empresseront de conclure « qu’ils possèdent justement et légitimement « l’Eglise et les autres bienfaits de l’Eglise ». Il ne dit pas des hérétiques qu’ils penseront posséder les trésors de l’Eglise; mais qu’ils penseront « les posséder justement et légitimement ». De notre côté, nous affirmons qu’ils ne possèdent le baptême ni justement ni légitimement; quant à la possession elle-même, nous ne pouvons la leur refuser, puisque nous reconnaissons partout et toujours le sacrement du Seigneur dès qu’il est conféré dans la forme évangélique. Ils ont donc le baptême légitime, mais ils ne l’ont pas légitimement. Ce n’est que dans l’unité catholique et par une conduite vraiment chrétienne que l’on possède légitimement le baptême légitime. Au contraire, celui qui, dans l’Eglise catholique, ressemble à la paille mêlée au froment, et celui qui, en dehors de l’Eglise, ressemble à la paille emportée par le vent, possèdent, il est vrai, le baptême légitime, muais ils ne le possèdent pas légitimement. Ils le possèdent comme ils en usent; or, ce n’est pas- en user légitimement que d’en user contre la loi, comme en usent tous ceux qui, après avoir été baptisés, vivent avec le péché, soit dans l’unité, soit dans le schisme.