5.
M’appuyant sur les saintes Ecritures et sur les écrits de Cyprien, j’ai suffisamment prouvé, je crois, le pouvoir qu’ont les méchants, s’obstinant même dans leur malice, de posséder, de conférer et de recevoir le baptême. D’un autre côté, ces méchants, quoique paraissant dans l’unité, n’appartiennent pas à la sainte Eglise de Dieu, par cela seul qu’ils sont avares, voleurs, usuriers, jaloux, malveillants. Car cette Eglise est la colombe unique (Cant., VI, 8 ), chaste et pudique; l’épouse sans tache et sans ride (Eph., V, 27 ), le jardin fermé, la fontaine scellée, le paradis aux fruits délicieux et abondants (Cant., IV, 12, 13 ). Or, ces caractères et autres semblables ne s’appliquent à l’Eglise qu’en tant qu’elle est formée de membres bons, saints et justes, c’est-à-dire, non pas seulement selon les opérations divines communes aux bons et aux méchants, mais encore selon l’intime et superéminente charité de ceux qui possèdent le Saint-Esprit et à qui le Seigneur adresse ces paroles : « Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (Jean, XX, 23 ) ».