XLII.
Je n'oublie pas que dans cet ouvrage il n'est question que de l'unité du baptême. Je dois donc conclure comme j'ai commencé. De même que dans l'aire du père de famille on ne doit ni louer les méchants à cause des bons, ni quitter les bons à cause des méchants; de même, quand il s'agit de tel homme en particulier, on ne doit pas l'accuser de perversité, pour ce qu'il y a en lui de bon; on ne doit pas non plus, parce qu'il y a en lui quelque chose de mauvais, nier ce qu'il peut avoir de bon. L'iniquité des Juifs renferme quelque chose de vrai, le dogme de la résurrection des morts; l’iniquité des Gentils a aussi quelque chose de vrai, le dogme d'un seul Dieu qui a créé le monde. De même l'iniquité de ceux qui dispersent parce qu'ils ne recueillent pas avec Jésus-Christ, renferme encore une vérité, celle en vertu de laquelle ils chassent l'esprit immonde; dans l'iniquité des temples sacrilèges, une vérité fut rencontrée, celle qui leur faisait adorer le Dieu inconnu; l'iniquité des démons renfermait aussi quelque vérité, du moins celle qui les a portés à confesser Jésus-Christ. De même, quelle que soit l'iniquité des hérétiques, on doit y reconnaître une vérité, celle qui leur fait conserver le sacrement de baptême.
Traduction de M. l'abbé BURLERAUX.