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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De peccatorum meritis et remissione et de baptismo paruulorum Du mérite et de la rémission des péchés et du baptême des petits enfants
LIVRE DEUXIÈME. TOUS LES HOMMES SONT PÉCHEURS.
CHAPITRE X. TEXTES EN APPARENCE CONTRAIRES DE LA SAINTE ÉCRITURE.

15.

Le saint patriarche démontre aussi que la fragilité même, disons mieux, la damnation attachée à notre génération charnelle, dérive de la transgression du péché originel. Parlant de ses péchés personnels, et voulant en quelque sorte en expliquer les causes, il dit que l'homme, né de la femme, vit peu de temps et qu'il est rempli de colère. Quelle est cette colère, sinon celle par laquelle tous les hommes, au dire de l'Apôtre, sont naturellement », c'est-à-dire originellement « enfants de colère1 », parce qu'ils sont enfants de la concupiscence charnelle et du siècle ? Il déclare, d'ailleurs, que la mort est pour l’homme la conséquence de cet état de colère où il vient au monde. Car, après avoir dit que « l'homme vit peu de jours et qu'il est rempli de colère », il ajoute comme complément de cette maxime; que pareil à la fleur, il s'épanouit et tombe, qu'il disparaît comme l'ombre et n'a point de durée ». Et quand il ajoute aussitôt : « Et cependant, n'est-ce pas votre volonté expresse qu'il arrive un jour à votre tribunal ? Qui, d'ailleurs, sera pur de toute souillure ? Personne, pas même l'enfant qui n'aura vécu qu'un seul jour », cela revient à dire: Vous avez voulu que cet homme, dont la vie est si courte, paraisse un jour devant votre tribunal. Car, si courte qu'ait été sa vie, n'eût-elle compté qu'un seul jour, il lui serait impossible d'être sans souillure, et partant il subira en toute justice votre jugement. Il termine par ce trait : « Vous avez compté, ô mon Dieu, mes inévitables misères ; aucun de mes péchés ne vous a échappé; vous avez enregistré mes péchés dans votre livre ; vous y avez noté ce que j'ai pu commettre malgré moi ». Ces paroles ne suffisent-elles pas à faire voir que la justice divine a le droit de nous imputer les péchés qui n'ont point leur cause dans l'attrait de la délectation, mais qu'on commet pour éviter quelque ennui, quelque souffrance ou même la mort ? Voilà des fautes, en effet, qu'on prétend commettre sous l'empire de je ne sais quelle nécessité, tandis que le devoir veut qu'on triomphe de tout au monde par l'amour et la délectation qu'inspire la justice. Cette même sentence de Job : « Vous avez noté ce que j'ai pu commettre malgré moi », peut également bien nous paraître le prélude de cette autre maxime que nous lisons ailleurs : « Je ne fais pas ce que je veux ; mais je fais ce que je déteste2 ».


  1. Eph. II, 3. ↩

  2. Nom. VII, I5.  ↩

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Traductions de cette œuvre
Du mérite et de la rémission des péchés et du baptême des petits enfants

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