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Aussi, en vain l'on vient nous dire « Si le péché du premier homme nous a donné la mort, la venue de Jésus-Christ devrait nous empêcher de mourir, puisque nous croyons en lui ». En vain veut-on, comme raison de cette objection, ajouter encore : « Car la transgression du premier des prévaricateurs n'a pu nous nuire plus que ne nous ont servi l'Incarnation et la Rédemption du Sauveur ». — Pourquoi, répondrons-nous, pourquoi n'observez-vous pas, pourquoi n'écoutez-vous pas, ne croyez-vous pas sans ombre de doute ce que l'Apôtre a déclaré sans ombre d'équivoque? « Par un seul homme la mort, et par un seul aussi la résurrection des morts. Car comme tous meurent en Adam, ainsi tous seront aussi vivifiés en Jésus-Christ1 ». Il parlait, d'ailleurs, uniquement ici de la résurrection des corps. Et voici qu'il déclare comme déjà faite pour, tous les hommes la mort corporelle par le péché d'un seul, tandis ,qu'il promet comme à venir seulement la résurrection de tous pour la vie éternelle et par le seul Jésus-Christ. — Comment avancer, en outre, que l'un nous a nui par son péché, plus que l'autre ne nous a servi par son oeuvre rédemptrice ? N'est-il pas vrai, au contraire, que le premier nous a valu par sa prévarication la mort temporelle, tandis que le second, par sa rédemption, nous procure la résurrection, non pas pour une vie temporelle, mais pour l'éternité? Ainsi notre corps est mort à cause du péché ; mais le corps de Jésus-Christ seul est mort sans péché, afin que son sang versé par lui sans faute préalable effaçât la cédule de toutes les fautes; car le démon tenait enchaînés par cet écrit de mort cette. masse de débiteurs qui maintenant croient en Jésus-Christ. Et c'est pourquoi Jésus a dit: « Ceci est mon sang qui sera versé pour plusieurs en rémission de leurs péchés2 ».