7.
Pour ma part, bien que je ne puisse réfuter leurs arguments, je vois cependant que notre devoir est de nous attacher absolument aux points que l'Ecriture sainte enseigne en toute évidence; ainsi, par ces points, nous pourrons lever les obscurités; ou si notre esprit n'est pas capable encore, soit de comprendre les vérités, même après démonstration, soit de scruter certaines profondeurs, du moins nous croirons sans ombre d'hésitation.
Or, est-il rien de plus explicite que les témoignages si nombreux et si imposants des divins oracles, d'où ressortent les vérités énoncées déjà : qu'en dehors de la société avec Jésus-Christ aucun homme ne peut arriver à la vie et au salut éternel, et que, pourtant, au tribunal de Dieu, nul ne peut être injustement damné, ou en d'autres termes séparé de cette vie et de ce salut éternel? D'où cette conséquence. Le baptême n'ayant pas d'autre effet, pour les petits enfants, que de les incorporer à l'Eglise, c'est-à-dire de les associer au corps de Jésus-Christ et à ses membres, il est donc manifeste que si ce sacrement ne leur est pas conféré, ils appartiennent à la damnation; or, ils ne pourraient être damnés s'ils n'avaient certainement aucun péché ; et comme leur âge n'a pu' contracter de fautes qui leur soient personnelles, une vérité nous reste seule à comprendre, ou, si nous ne pouvons la comprendre encore, il reste du moins à la croire : c'est que les petits enfants contractent en naissant le péché originel.