58.
Actuellement examinons .plus à fond encore, autant que- le Seigneur voudra bien nous aider, le passage même de l'Évangile où Jésus a dit : « Si quelqu'un ne renaît pas de l'eau et de l'Esprit, il n'entrera pas dans le royaume de Dieu ». Car c'est la maxime qui fait sur nos adversaires une telle impression, que, sans elle, ils se refuseraient absolument à croire à la nécessité du baptême pour les petits enfants.
« Remarquez », nous disent-ils, « que Jésus-Christ n'a pas dit : Si quelqu'un ne renaît pas de l'eau et de l'Esprit, il n'aura point le salut ou la vie éternelle ; mais seulement: Il n'entrera pas dans le royaume de Dieu. Par suite on doit baptiser les petits enfants pour qu'ils aient part au royaume de Dieu avec Jésus-Christ, puisqu'ils n'y seront point admis sans avoir été baptisés ; et toutefois, si les petits enfants meurent sans baptême, ils auront le salut et la vie éternelle, parce qu'ils ne sont sous le poids d'aucun péché ».
D'abord ceux qui tiennent ce langage n'ont jamais expliqué ce que devient la justice, si elle prononce ainsi l'exclusion du royaume de Dieu contre l'image de Dieu même non souillée par le péché. — Puis, étudions ici la pensée du Seigneur Jésus, seul et unique bon Maître ; voyons si, dans ce passage même de l'Évangile, il n'a pas indiqué, démontré même que la rémission des péchés est le seul moyeu pour les baptisés s'arriver .au royaume de Dieu. Certes, à tout esprit droit il devrait suffire que le Maître ait prononcé, comme il l'a fait : « Si quelqu'un ne reçoit pas une seconde naissance, il ne peut voir le royaume de Dieu » ; et encore : « Si quelqu'un ne renaît pas de l'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume.de Dieu ». En effet, pour; quoi naître à nouveau, sinon parce qu'il faut être renouvelé ? et de quoi faut-il être renouvelé, sinon d'un vieil état ? et quel est ce vieil état, sinon celui où le vieil homme en nous a été crucifié avec Jésus-Christ pour faire disparaître ce corps du péché1 ? — Mais, comme nous l'avons annoncé, étudions plutôt avec toute l'attention et le soin dont nous sommes capables tout le contexte du passage de l’Evangile où est traité le sujet qui nous occupe.
Le voici.
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Rom. VI, 6. ↩