37.
Vient ensuite la récompense : « Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ». Le Psalmiste parlait à Dieu dans le même sens : « Il est bon pour moi d'adhérer à Dieu1 ». « Je serai leur Dieu » , s'écrie le Seigneur, « et ils seront mon peuple ». Qu'y a-t-il de mieux, qu'y a-t-il de plus heureux que de vivre pour Dieu, de vivre de Dieu en qui se trouve la source de la vie et dans la splendeur de qui nous voyons la lumière2? C'est de cette vie que le Seigneur disait : « La vie éternelle consiste pour eux à vous connaître, vous le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que vous avez envoyé3 », c'est-à-dire vous et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ, le seul vrai Dieu. Le Sauveur en avait fait la promesse à ses disciples en leur disant : « Celui qui m'aime observe mes commandements, et celui qui m'aime sera aimé par mon Père, et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui4 »; à savoir sous la forme de Dieu, dans laquelle il est semblable à sols Père, et non dans la forme d'esclave, dans laquelle il se montrera aux impies. Alors, en effet, se réalisera cette parole : « Que l'impie disparaisse, afin qu'il ne voie point la gloire du Seigneur5 ». C'est ce qui aura lieu lorsque les méchants placés à gauche seront précipités dans les flammes éternelles, tandis que les justes iront goûter les joies de l'éternité6. Or, cette vie éternelle, comme je l'ai rappelé, consiste précisément à connaître le seul vrai Dieu. De là ces paroles de saint Jean : « Mes bien-aimés, nous sommes les enfants de Dieu et nous n'avons pas encore l'idée de ce que nous serons. Nous savons que lorsque Dieu nous aura apparu, nous serons semblables à lui; car nous le verrons comme il est7». Cette ressemblance commence pourtant à se faire en nous lorsque l'homme se renouvelle intérieurement de jour en jour8 sur le modèle de celui qui l'a créé9.