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A Treatise on the soul and its origin
Chapter 6 [VI.]--Another Error Out of His Second Book, to the Effect, that the Soul Deserved to Be Polluted by the Body.
But he is plainly past endurance in what he says in his second book, when he endeavours to solve a very difficult question on original sin, how it belongs to body and soul, if the soul is not derived by parental descent but is breathed afresh by God into a man. Striving to explain this troublesome and profound point, he thus expresses his view: "Through the flesh the soul fitly recovers its primitive condition, which it seemed to have gradually lost through the flesh, in order that it may begin to be regenerated by the very flesh by which it had deserved to be polluted." You observe how this person, having been so bold as to undertake what exceeds his powers, has fallen down such a precipice as to say, that the soul deserved to be defiled by the body; although he could in no wise declare whence it drew on itself this desert, before it put on flesh. For if it first had from the flesh its desert of sin, let him tell us (if he can) whence (previous to sin) it derived its desert to be contaminated by the flesh. For this desert, which projected it into sinful flesh to be polluted by it, it of course had either from itself, or, which is much more offensive to our mind, from God. It certainly could not, previous to its being invested with the flesh, have received from that flesh that ill desert by reason of which it was projected into the flesh, in order to be defiled by it. Now, if it had the ill desert from its own self, how did it get it, seeing that it did no sin previous to its assumption of flesh? But if it be alleged that it had the ill desert from God, then, I ask, who could listen to such blasphemy? Who could endure it? Who could permit it to be alleged with impunity? For the question which arises here, remember, is not, what was the ill desert which adjudged the soul to be condemned after it became incarnate, but what was its ill desert prior to the flesh, which condemned it to the investiture of the flesh, that it might be thereby polluted? Let him explain this to us, if he can, seeing that he has dared to say that the soul deserved to be defiled by the flesh.
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De l'âme et de son origine
6.
Mais peut-on tolérer, dans son second livre, le mode de solution qu'il essaie de donner à la difficile question du péché originel, en ce qui concerne le corps et l'âme, si l'on suppose que l'âme ne nous est pas transmise par voie de génération, mais est en nous le résultat immédiat d'un nouveau souffle de Dieu? Voici donc la voie qu'il propose pour dénouer cette profonde et fatigante question : « Ce n'est point sans une raison bien sage que l'âme recouvre par la chair l'ancienne habitude qu'elle semblait avoir insensiblement perdue par la chair; et c'est ainsi qu'elle commence à renaître par la chair, comme c'est par elle qu'elle avait mérité d'être souillée ». Que pensez-vous de 1a présomption d'un homme qui ose braver la profondeur du précipice et décider que c'est par la chair que l'âme a mérité d'être souillée? Peut-il donc nous expliquer comment l'âme, avant d'être unie à la chair, avait mérité d'être souillée par elle ? En effet, si c'est par la chair que l'âme a mérité la souillure du péché, qu'il nous dise, s'il le peut, comment l'âme avant son péché a mérité d'être souillée par la chair. Ce triste droit d'être jetée dans une chair coupable pour en contracter la souillure, ou bien lui venait de sa nature, ou bien, ce qui serait pire encore, elle l'avait reçu de Dieu. On ne nous dira pas, je pense, que ce droit elle le tenait de la chair dès avant de lui être unie, et que c'est par elle qu'elle a mérité d'être jetée dans la chair pour en contracter la souillure. Si ce droit elle le tient d'elle-même, comment peut-elle l'avoir acquis, puisque avant son union avec la chair elle n'avait commis aucune faute ? L'aurait-elle donc reçu de Dieu ? Mais c'est là un blasphème que personne ne tolérera et que l'on ne saurait émettre impunément. Je ne demande pas ici quelle faute l'âme a pu commettre depuis son union avec la chair, pour mériter d'être condamnée; mais comment, avant d'être unie à la chair, elle a pu mériter d'être unie à la chair pour en contracter la souillure. J'attends une réponse de la part de celui qui a osé dire que l'âme avait mérité d'être souillée par la chair.