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De l'âme et de son origine
19.
Je ne vois assurément pas pourquoi vous voulez faire de l'âme, non pas un esprit, mais un corps. Serait-ce parce que, dans une de ses épîtres, l'Apôtre distingue dans les termes l'âme et l'esprit: «Que tout ce qui est en vous», dit-il, « l'esprit, l'âme et le corps1?» Mais alors vous avez autant de raison pour soutenir que l'âme n'est point un corps, puisque l'Apôtre la distingue également du corps. Si vous affirmez que l'âme est un corps, quoiqu'il soit parlé nominativement du corps, souffrez aussi qu'elle soit un esprit, quoiqu'il soit parlé nominativement de l'esprit. En effet, vous avez beaucoup de raisons pour admettre que l'âme est un esprit plutôt qu'un corps, puisque vous soutenez que l'esprit et l'âme sont d'une seule et même substance, tandis que vous niez cette unité de substance entre l'âme et le corps. Comment donc l'âme peut-elle être un corps, puisque sa nature est différente de celle du corps ? et comment l'âme ne serait-elle pas un esprit, puisque l'âme et l'esprit sont d'une seule et même nature ? Si vous vouliez être conséquent avec vous-même, ne devriez-vous pas conclure que l'esprit est un corps ? Si vous admettez que l'esprit n'est pas un corps, mais que l'âme en est un, ne dites plus que l'esprit et l'âme sont d'une seule et même substance. Et cependant vous le dites, vous l'affirmez d'une manière absolue. Si donc l'âme est un corps , dites également que l'esprit est un corps, car autrement il n'est plus possible d'admettre que l'âme et l'esprit soient d'une seule et même substance. Par conséquent ces trois choses énumérées par l'Apôtre : «L'esprit, l'âme et le corps », sont simplement trois corps, en observant toutefois que le corps, que nous appelons aussi la chair, est d'une nature différente de l'âme et du corps. Enfin, c'est de ces trois corps, dont deux sont de la même substance, tandis que le troisième est d'une substance différente , qu'est composé l'homme tout entier, ne formant plus qu'une seule chose et une seule substance. Rien de plus explicite qu'une telle affirmation ; et cependant, tout en admettant que l'esprit et l'âme sont d'une seule et même substance, vous ne voulez pas qu'on les désigne tous deux sous le nom d'esprit. Au contraire, s'il s'agit de l'âme et du corps, vous niez qu'ils soient d'une seule et même substance, et cependant vous prétendez qu'on doit leur donner à tous deux le nom de corps.
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I Thess. V, 23. ↩
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A Treatise on the soul and its origin
Chapter 19 [XIII.]--Whether the Soul is a Spirit.
But again, why you would have the soul to be a body, and refuse to deem it a spirit, I cannot see. For if it is not a spirit, on the ground that the apostle named it with distinction from the spirit, when he said, "I pray God your whole spirit, and soul, and body be preserved," 1 the same is a good reason why it is not a body, inasmuch as he named the body, too, as distinct from it. If you affirm that the soul is a body, although they are both distinctly named; you should allow it to be a spirit, although these are also distinctly named. Indeed, the soul has a much greater claim to be regarded by you as a spirit than a body; because you acknowledge the spirit and the soul to be of one substance, but deny the soul and the body to be of one substance. On what principle, then, is the soul a body, when its nature is different from that of a body; and not a spirit, although its nature and a spirit's is one and the same? Why, according to your argument, must you not confess that even the spirit is a body? For otherwise, if the spirit is not a body, and the soul is a body, the soul and the spirit are not of one and the same substance. You, however, allow them both (although believing them to be two separate things) to have one substance. Therefore, if the soul is a body, the spirit is a body also; for under no other condition can they be regarded as being of one and the same nature. On your own principles, therefore, the statement of the apostle, who mentions, "Your spirit, and soul, and body," must imply three bodies; yet the body, which has likewise the name of flesh, is of a different nature. And of these three bodies, as you would call them, of which one is of a different, and the other two of one and the same substance, the entire human being is composed--one thing and one existence. Now, although you assert this, yet you will not allow that the two which are of one and the same substance, that is, the soul and the spirit, should have the one designation of spirit; whilst the two things which are not of one and the same substance ought, as you suppose, to have the one name of body.
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1 Thess. v. 23. ↩