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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra duas epistulas Pelagianorum Réfutation de deux lettres des Pélagiens
LIVRE TROISIÈME. LA LOI, LE BAPTÊME, LES JUSTES, LA VIE FUTURE.
CHAPITRE VIII. LES TROIS POINTS PRINCIPAUX DE L'HÉRÉSIE PÉLAGIENNE.

24.

Tous les oracles de la vérité, toutes les voix de la révélation se réunissent pour prouver aux Pélagiens qu'ils ne sauraient nier l'existence du péché originel; que la grâce divine qui nous justifie nous est donnée gratuitement, et non point selon nos mérites; que dans un homme mortel, quelque sainte que soit sa vie, on ne saurait trouver une perfection telle, que même après le bain de la régénération, et jusqu'à sa mort, il n'ait besoin de la rémission des péchés. Telles sont en effet les trois principales erreurs qu'ils professent et à l'aide desquelles ils privent leurs adeptes de la grâce du Sauveur, enflamment leur orgueil et leur préparent une ruine certaine dans les filets du démon. Or, quand on entreprend de les convaincre en leur déroulant l'enseignement et les preuves de la doctrine catholique, ils soulèvent aussitôt je ne sais quelles autres questions nébuleuses, dans lesquelles ils parviennent à déguiser leur impiété aux yeux des hommes simples, ignorants et peu familiarisés avec nos livres saints. Par exemple, ils font l'éloge de la créature, du mariage, de la loi, du libre arbitre, des saints, comme si vraiment tous ces objets étaient méprisés par un seul d'entre nous, comme si notre plus grande préoccupation n'était pas de faire tourner tout cela à l'honneur et à la louange du Créateur et du Sauveur. La créature veut être louée, mais elle désire surtout être guérie. Plus le mariage est estimable, moins on doit lui imputer la concupiscence de la chair. Cette concupiscence n'est point du Père, mais du monde[^6] ; les hommes l'ont trouvée dans le mariage, ils ne l'y ont point créée; car ils la portent en eux sans être mariés, et sans le péché du premier homme, le mariage aurait pu exister sans la concupiscence. De son côté, la loi est sainte, juste et bonne1; elle n'est pourtant point la grâce, et sans la grâce elle n'est point suffisante pour rendre une action réellement bonne, car ce n'est pas pour vivifier qu'elle a été donnée, mais pour faire reconnaître les transgressions, afin de convaincre les coupables, de les renfermer sous le péché, et de réaliser en faveur des croyants ce qui avait été promis par la foi en Jésus-Christ[^1]. Quant au libre arbitre, dans l'état de captivité où il se trouve, il ne peut que pécher, et pour pratiquer la justice, il a besoin que Dieu lui rende la liberté et vienne à son secours. Voilà pourquoi, depuis Abel jusqu'à Jean-Baptiste, depuis les Apôtres, jusqu'à nos jours, et aussi jusqu'à la fin du monde, la gloire des saints doit être rapportée à Dieu, sans qu'elle puisse en aucune manière leur être directement attribuée. Le cri de tous les patriarches n'est-il pas : « Mon âme sera louée dans le Seigneur2? » et celui des Apôtres : «C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis3? » Tous peuvent ainsi s'appliquer ces autres paroles : «Afin que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur4 » ; « si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous5 ».

  1. I Jean, II, 16.
  1. Gal. III, 21, 19, 22.

  1. Rom. VII, 12. ↩

  2. Ps. XXXIII, 3. ↩

  3. I Cor. XV, 10. ↩

  4. Id. I, 31. ↩

  5. I Jean, I, 8. ↩

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Réfutation de deux lettres des Pélagiens

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