RÉFUTATION De deux lettres des Pélagiens, ADRESSÉE AU PAPE BONIFACE.
Les évêques Pélagiens, du fond de leur exil ignoré, ne cessaient d'élever la voix en faveur de leur cause ; il se répandit en Italie deux lettres qui calomniaient les doctrines catholiques au profit de l'erreur condamnée. L'une avait pour auteur Julien, qui cherchait à ranimer dans Rome quelques restes de l'ancienne flamme pélagienne; l'autre, adressée à Rufus, évêque de Thessalonique, portait la signature de dix-huit évêques qui avaient refusé de souscrire à la condamnation de Pélage et de Célestius; c'était comme une levée de boucliers des pontifes anathématisés. Alype, l'illustre et infatigable ambassadeur de l'Afrique chrétienne auprès du siège de Rome, reçut des mains du pape Boniface ces deux lettres avec mission de les remettre à Augustin, car c'était toujours à Augustin que l'on songeait à chaque apparition de l'ennemi. C'est donc à ces deux lettres que répond Augustin dans les quatre livres qui vont suivre.