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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra duas epistulas Pelagianorum Réfutation de deux lettres des Pélagiens
LIVRE QUATRIÈME.
CHAPITRE II. ÉLOGES DONNÉS PAR LES PÉLAGIENS A LA CRÉATURE, AU MARIAGE, A LA LOI, AU LIBRE ARBITRE, AUX SAINTS.

2.

Pour faire l'éloge de la créature ou plutôt du genre humain, voici comme ils s'expriment : « Dieu est le créateur de tous les hommes qui naissent, et les enfants des hommes sont tous l'œuvre de Dieu ; quant au péché, il ne vient pas de la nature, mais de la volonté ». A cet éloge de la créature, ils appliquent la proposition par laquelle ils affirment que « le baptême est nécessaire à tous les âges », nécessaire en ce sens que par le baptême nous devenons les enfants adoptifs de Dieu, mais non pas en ce sens que le péché nous soit transmis par nos parents, et que nous ayons besoin de l'expier dans le bain de la régénération ». Ils ajoutent que « Jésus-Christ n'a jamais été souillé d'aucun péché, quant à ce qui regarde son enfance ; que sa chair a toujours été pure de toute contagion du péché, non pas en vertu de sa dignité propre et d'une grâce singulière, mais par l'effet de cette communauté de nature que partagent tous les enfants ». C'est également à ce sujet qu'ils soulèvent la question de l'origine de l'âme, voulant par là égaler à l'âme de Jésus-Christ toutes les âmes des enfants, dans lesquelles ils n'admettent la souillure d'aucun péché. De là cette autre parole : « Adam ne nous a transmis aucun mal, si ce n'est la mort ; et encore », disent-ils, « la mort n'est pas toujours un mal, puisqu'elle a été pour les martyrs le principe de leurs récompenses, et qu'elle est rendue bonne ou mauvaise, non point par la dissolution des corps qui ressusciteront un jour, mais par la diversité des mérites, laquelle ne dépend que de la liberté humaine ». C'est dans leur lettre elle-même que nous trouvons ces éloges de la créature.

Quant au mariage, c'est d'abord à l'Écriture qu'ils empruntent les éloges qu'ils lui donnent, « car le Seigneur dit dans l'Évangile : « Celui qui a créé dès le commencement, les « a créés homme et femme[^1], et il a dit : « Croissez, multipliez-vous et remplissez la terre1 ». Si ces textes ne sont pas tous dans l'Évangile, du moins on les rencontre dans la loi. Ils ajoutent même celui-ci : « Ce que « Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas[^1] ». Et, en effet, nous trouvons ces paroles dans l'Évangile.

A la louange de la loi, ils s'expriment en ces termes : « La loi ancienne, laquelle, selon l'Apôtre, est juste, sainte et bonne1, a pu conférer la vie éternelle à ceux qui observent les préceptes et qui vivent dans la justice par la foi, comme elle l'a conférée aux prophètes, aux patriarches et à tous les saints ».

Pour louer le libre arbitre, ils affirment que « le libre arbitre n'a pas péri, puisque le Seigneur nous dit par l'organe de son Prophète : Si vous voulez et si vous m'écoutez, tous les biens de la terre seront à vous ; mais si vous refusez et si vous ne m'écoutez pas, le glaive vous dévorera2. D'où il suit », ajoutent-ils, « que la grâce vient en aide à chacun dans ses bonnes résolutions, sans cependant lui inspirer directement le zèle de la vertu, car Dieu ne fait aucune acception des personnes3 ».

A la louange des saints, et pour mieux se cacher, ils affirment que « le baptême renouvelle parfaitement les hommes, puisque l'Apôtre n'hésite pas à dire que, par le bain de l'eau salutaire, l'Église formée de toutes les nations devient sainte et sans tache4. D'un autre côté, le Saint-Esprit, dans les temps anciens, venait au secours des bonnes âmes, puisque le Prophète dit à Dieu : Votre Esprit bon me conduira par la voie droite5. Quant aux Prophètes, aux Apôtres et aux saints, tant du Nouveau que de l'Ancien Testament, et auxquels Dieu a rendu témoignage, ils étaient justes, non-seulement par comparaison avec les scélérats, mais encore en raison de leur conformité à la règle des vertus ; or, c'est dans l'éternité que les bonnes œuvres obtiennent leur récompense, et les mauvaises leur châtiment. Du reste, ceux qui auront méprisé les commandements ici-bas ne pourront les accomplir dans l'autre vie, car l'Apôtre a dit : Nous devons tous comparaître devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû aux bonnes ou aux mauvaises actions qu'il aura faites pendant « qu'il était revêtu de son corps6 ».

Par tout ce qui précède, il est facile de comprendre que les éloges qu'ils prodiguent à la créature et au mariage ont pour but de prouver que le péché originel n'existe pas. S'ils louent la loi et le libre arbitre, c'est pour prouver que la grâce ne nous est accordée qu'en raison de nos mérites, et dès lors que la grâce n'est plus la grâce. S'ils exaltent les saints, c'est pour montrer que les saints ont vécu sur la terre sans péché, et qu'ils n'ont pis eu besoin de demander à Dieu le pardon de leur péché.

  1. Matt. XIX, 4.
  1. Matt. XIX, 6

  1. Rom. VII, l2 ↩ ↩

  2. Isa. I, 19, 20  ↩

  3. Rom. II, 11  ↩

  4. Eph. V, 26  ↩

  5. Ps. CXLII, 10.  ↩

  6. II Cor. V, 10. ↩

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Réfutation de deux lettres des Pélagiens

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