20.
Je lis encore dans leur lettre : « Nos ennemis ont dénaturé nos paroles en haine de la vérité ; dans presque tout l'Occident un dogme aussi insensé qu'impie a obtenu créance, et l'on a même vu de simples évêques, en dehors de toute réunion synodale et ne prenant conseil que d'eux-mêmes, y donner leur signature et se plaindre ensuite que cette signature leur avait été arrachée par la violence ». Ce qui est vrai, c'est que l'Église d'Occident et d'Orient a été saisie d'horreur en face de ces profanes nouveautés de langage[^1]. Aussi je crois de mon devoir, après leur avoir cité le témoignage des saintes Écritures, de leur opposer encore certains documents extraits des écrits de ceux qui avant nous ont traité ces matières et s'y sont acquis une gloire bien méritée. Loin de moi, sans doute, la pensée de mettre sur un même pied d'égalité avec nos livres canoniques, l'autorité, si grande fût-elle, d'un docteur catholique ; car du moment que ces docteurs ne sont que des hommes, la vérité, en passant sur leurs lèvres, subit toujours la condition des personnes. Mais je sens le besoin de dissiper la funeste illusion dans laquelle peuvent se trouver certains hommes qui croiraient trop facilement que nos adversaires, malgré la funeste nouveauté de leur langage, ne font que suivre les traces des évêques catholiques, tandis que ceux-ci ne se sont inspirés que des oracles divins. Je veux qu'ils sachent que la foi catholique est fondée sur la tradition la pins antique, et qu'an nom seul de cette tradition, elle peut être victorieusement opposée à cette présomption sortie hier du cerveau malade des hérétiques Pélagiens.
- I Tim. VI, 20.