• Start
  • Werke
  • Einführung Anleitung Mitarbeit Sponsoren / Mitarbeiter Copyrights Kontakt Impressum
Bibliothek der Kirchenväter
Suche
DE EN FR
Werke Augustinus von Hippo (354-430) De perfectione iustitiae hominis De la perfection de la justice de l'homme

CHAPITRE XII. TOUT HOMME EST MENTEUR.

29e Raisonnement.

« Nos adversaires», dit-il, «ont coutume de nous opposer ces paroles: Tout homme est menteur1 ». Au lieu de s'occuper à résoudre cette objection qui lui est faite, il rassemble d'autres témoignages pour les mettre en contradiction les uns avec les autres, et après avoir fait sonner bien fort cette contradiction aux oreilles de ceux qui ne comprennent pas les saintes Ecritures, il laisse là les textes se détruisant en apparence les uns les autres. Ecoutons-le : « Nous pouvons », dit-il, « répondre à nos adversaires par ces paroles du livre des Nombres : L'homme est véridique2 ». Il est également écrit de Job lui même : « Un homme habitait la terre de Hus, son nom était Job; simple, droit et sans péché, il servait Dieu et s'abstenait de toute chose mauvaise3 ».

Je m'étonne qu'irait osé rapporter ces paroles : « Il s'abstenait de toute chose mauvaise ». Par là, certainement, il veut entendre le péché, bien qu'il ait dit plus haut que le péché est un acte et non point une chose4. Qu'il n'oublie donc pas que, si le péché est un acte, on peut dire aussi qu'il est une chose. Or, s'abstenir de toute chose mauvaise, c'est assurément s'abstenir du péché, et comme le péché est toujours en nous, s'abstenir du péché, c'est donc lui refuser tout consentement, ou du moins quand le péché nous presse, ne pas se laisser opprimer. Tel cet athlète vigoureux qui ne petit empêcher son adversaire de le saisir, mais qui, malgré ses étreintes, lui fait sentir aussitôt la supériorité de ses forces. On a pu écrire de tel homme qu'on ne l'accusait d'aucun crime, qu'on ne lui reprochait aucune faute; mais jamais on n'a dit d'un homme qu'il fut absolument sans péché ; cette parole ne convient qu'au Fils de l'homme qui est en même temps le Fils unique de Dieu.

30e Raisonnement.

« Nous lisons également », dit-il, « et toujours dans livre de Job . Il a vu le prodige d'un homme véridique. Au livre de la Sagesse : Les hommes menteurs ne se souviendront pas d'elle, mais les hommes véridiques ne la quitteront pas5. Dans l'Apocalypse : Le mensonge n'a pas été trouvé sur leur bouche, ils sont sans souillure6 ». A cela je réponds en montrant que l'homme qui par lui-même est menteur, peut devenir véridique par la grâce et par la vérité de Dieu. D'un côté il est dit : « Tout homme est menteur», et de l'autre nous lisons à propos de la sagesse : « Que les hommes véridiques ne la quitteront pas »; véridiques dans et par la sagesse, ces mêmes hommes par eux-mêmes n'étaient que des menteurs. L'Apôtre ne dit-il pas : « Autrefois vous avez a été ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur7? » A ce mot ténèbres », il n'ajoute pas : « dans le Seigneur »; mais il l'ajoute au mot lumière », parce que les hommes par eux-mêmes ne pouvaient pas être lumière, et parce que celui qui se glorifie ne doit se glorifier que dans le Seigneur8.

Quant à ceux dont il est écrit dans l'Apocalypse : « Que le mensonge n'a pas été trouvé sur leurs lèvres », il n'est pas dit qu'ils fussent sans péché, car autrement la vérité n'eût pas été en eux9, et ils se seraient trompés eux-mêmes; or, si la vérité n'eût pas été en eux, le mensonge aurait- été trouvé sur leurs lèvres. D'un autre côté, si, par un sentiment de jalousie ou de haine, ils s'étaient dits coupables de péché, quand ils étaient,sans péché, t'eût été un mensonge de leur part, et ils ne mériteraient plus cette belle parole : « Le mensonge n'a pas été trouvé sur leurs lèvres ». Ils sont donc sans souillure, parce que Dieu leur a pardonné leurs péchés, comme ils avaient pardonné à ceux qui les avaient offensés. Tel est le sens dans lequel on doit interpréter tous ces passages que notre auteur revendiquait en faveur de sa cause. Quant à ces- paroles qu'on lui oppose Tout homme est menteur » , notre adversaire ne les explique pas, et il ne saurait les expliquer sans renoncer à l'erreur qui lui fait croire que l'homme, sans le secours de la grâce de Dieu, peut être véridique, par les seules forces de sa propre volonté.


  1. Ps. CXV, 2.  ↩

  2. Nomb. XXIV, selon les Septante.  ↩

  3. Job, I, 1.  ↩

  4. Chap. II, 4. ↩

  5. Eccli. XV, 8.  ↩

  6. Apoc. XIV, 5.  ↩

  7. Ephés. V, 8.  ↩

  8. I Cor. I, 31.  ↩

  9. I Jean, I, 8. ↩

pattern
  Drucken   Fehler melden
  • Text anzeigen
  • Bibliographische Angabe
  • Scans dieser Version
Download
  • docxDOCX (52.04 kB)
  • epubEPUB (40.96 kB)
  • pdfPDF (159.48 kB)
  • rtfRTF (132.26 kB)
Übersetzungen dieses Werks
De la perfection de la justice de l'homme

Inhaltsangabe

Theologische Fakultät, Patristik und Geschichte der alten Kirche
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Impressum
Datenschutzerklärung