56.
Comment donc peut-on croire que Pélage (si toutefois il est l'auteur de cette lettre) ait fait une reconnaissance sincère de la grâce de Dieu, d'une grâce qui n'est ni la nature avec le libre arbitre, ni la science de la loi, ni la rémission des péchés, mais qui nous est nécessaire pour chacune de nos actions? Comment croire qu'il ait véritablement et sincèrement anathématisé ceux qui professaient une doctrine contraire, quand dans sa lettre il affirme pour l'homme la facilité même de ne pas pécher, facilité dont il n'avait été nullement question dans le jugement, et qu'il nous présente aujourd'hui comme ayant reçu l'approbation des juges ; quand dans cette lettre encore il ne dit pas un seul mot de la grâce, qu'il a dû confesser et admettre, sous peine d'être frappé de la condamnation ecclésiastique?