19.
Notre adversaire continue: « L'Ecriture ajoute un peu plus loin : Adam connut Eve son épouse; elle conçut, enfanta un fils et le nomma Seth, en disant: Le Seigneur m'a donné un autre fils, pour remplacer Abel tué par Caïn1.Si donc Dieu nous est présenté comme l'auteur de cet autre enfant, n'est-ce point pour nous prouver que l'union même des époux est d'institution divine ? » De quel aveuglement ne faut-il pas être victime pour supposer que ces paroles: « Dieu m'a suscité un autre fils à la place d'Abel », signifient que Dieu est l'auteur de ces mouvements passionnés de la concupiscence de la chair? Il sait bien cependant que ces expressions n'ont d'autre sens que celui-ci : Dieu m'a donné un fils. Du reste, Adam s'exprime en ces termes, non point après avoir connu son épouse, mais après la naissance de son fils, qu'il regarde comme un présent de Dieu. En effet, ne chercher dans l'union conjugale que la satisfaction pure et simple des instincts brutaux de la passion et de la concupiscence, et repousser en même temps l'effet naturel et ordinaire du mariage, n'est-ce pas là le propre du libertinage et de la débauche?
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Gen. IV, 25. ↩