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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De nuptiis et concupiscentia Du mariage et de la concupiscence
LIVRE DEUXIÈME. RÉFUTATION DE JULIEN.

31.

Voyons enfin ces trois propositions qu'il regarde comme le comble de l'impiété : « Ou Dieu n'a pas créé l'homme, ou il l'a créé pour le démon, ou le démon lui-même a créé l'homme à l'image de Dieu ». De ces trois propositions la première et la dernière ne sont jamais sorties, même indirectement, de nos lèvres ; il en conviendra lui-même, à moins qu'il ne soit arrivé au comble de l'aveuglement et de l'obstination. Reste donc la seconde proposition. Il est encore ici dans une erreur profonde, s'il nous suppose capables de soutenir qu'en créant un enfant par l'intermédiaire de ses parents, Dieu se propose directement de faire de ces enfants autant d'esclaves du démon. Loin de nous une semblable doctrine, qu'on ne tolérerait même pas dans une intelligence enfantine ! Dieu crée les hommes par amour, et si nos premiers parents sont sortis innocents de ses mains, tandis que les autres hommes en sortent soumis au péché, nous n'avons sur ce point qu'à adorer la profondeur de ses décrets éternels. Quand il a créé le premier homme, Dieu savait que le démon le porterait au mal; cependant l'acte créateur a été juste et légitime, quoiqu'il eût prévu que sa créature deviendrait coupable et perverse; de même à l'égard du genre humain tout entier, quoique tous les hommes naissent coupables du péché, l'acte créateur qui leur donne naissance est bon et légitime, soit qu'il fasse des uns autant de vases de miséricorde que la grâce sépare des vases de colère; soit que des autres il fasse des vases de colère, pour mieux faire briller les richesses de sa gloire à l'égard des vases de miséricorde. Que notre adversaire accuse donc l'Apôtre, dont je reproduis ici la doctrine ; qu'il accuse surtout le potier auquel l'Apôtre nous défend de répondre : « O homme, nous dit-il, qui êtes-vous pour oser répondre à Dieu ? Un vase d'argile dit-il à celui qui l'a fait : pourquoi m'avez vous fait ainsi? Le potier n'a-t-il pas le pou«voir de faire, de la même masse d'argile, un vase d'honneur ou un vase d'ignominie1? » Soutiendra-t-il que ces vases de colère ne sont pas sous l'empire du démon ? Et parce qu'ils sont sous l'empire du démon, dira-t-il qu'ils n'ont pas été créés par celui qui a fait les vases de miséricorde ? ou qu'ils n'ont pas été tirés de la masse commune et universelle? Qu'il s'écrie encore, j'y consens c'est donc pour le démon que Dieu a formé ces vases ; comme s'il ne savait pas que, à l'égard de ces vases comme à l'égard du démon, Dieu tire toujours le bien du mal.


  1. Rom. CX, 20, 21. ↩

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Traductions de cette œuvre
Du mariage et de la concupiscence

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