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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De nuptiis et concupiscentia Du mariage et de la concupiscence
LIVRE DEUXIÈME. RÉFUTATION DE JULIEN.

34.

Notre adversaire continue. « Pour vous prouver que les enfants issus du mariage sont naturellement bons, je vous renvoie à cette parole que l'Apôtre adresse aux méchants : Les hommes, rejetant l'union des deux sexes qui est selon la nature, ont été embrasés d'un désir brutal les uns envers les autres, l'homme commettant avec l'homme des crimes infâmes1». Il ajoute : « L'Apôtre affirme donc que l'usage de la femme est un usage naturel et en soi louable; tandis que c'est un horrible crime de profaner volontairement la pudeur originelle. C'est donc à juste titre qu'on loue ce genre et ce mode de concupiscence dans ceux qui en font un bon usage, tandis que ceux qui le souillent par de coupables excès méritent un légitime châtiment. Enfin Dieu rendit en même temps à Abraham et à Sara la fécondité dont leur âge les avait dépouillés2, tandis qu'il punit par une pluie de feu les voluptueux habitants de Sodome3. Si donc vous croyez devoir accuser la vigueur des membres, parce qu'elle a été cruellement punie dans les Sodomites, vous accuserez également le pain et le vin, car l'Ecriture nous dit clairement qu'ils en faisaient également des instruments de péché. Ne lisons-nous pas dans Ezéchiel; Voici quelles ont été, les iniquités de Sodome votre soeur : l'orgueil, l'excès de la nourriture, l'abondance du vin, toutes choses dont elle regorgeait, elle et ses fils; ils ne venaient point au secours du pauvre et de l'indigent4 ? Prenez donc le parti qui vous plaira; ou bien rapportez à Dieu l'union des corps, ou bien condamnez comme man vais le pain et le vin. Dans cette dernière hypothèse, vous êtes convaincu de manichéisme. Celui donc qui se renferme dans les limites de la concupiscence naturelle, fait un bon usage d'une chose bonne. Mais alors, comment osez-vous dire : Le mariage, bon en lui-même, n'est point responsable du mal originel qui en découle; de même que l'adultère, mauvais en soi, n'est point légitimé par le bien naturel qui en résulte, la naissance des enfants5 ? Par ce langage vous concédez ce que vous aviez nié, et vous détruisez ce que vous aviez admis; et toute votre sollicitude ne semble avoir d'autre but que de ne point comprendre. Montrez nous un mariage corporel en dehors de toute union des époux, et donnez-lui un nom, appelez-le bon ou mauvais. Vous avez promis de définir le mariage un bien naturel ; si le mariage est un bien, si l'enfant qui en est le fruit est bon; si ce fruit, en tant qu'il est l'oeuvre de Dieu, ne saurait être mauvais; où donc trouvez-vous un mal originel, quand toutes ces propositions en sont la négation absolue ? »


  1. Rom. I, 27.  ↩

  2. Gen. XXI, 1.  ↩

  3. Id. XIX, 24, 25. ↩

  4. Ezéch. XVI, 49.  ↩

  5. Du Mariage et de la Conc. liv. I, n. 1. ↩

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Du mariage et de la concupiscence

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