53.
Vous arrivez à ces paroles de mon livré : « Est-ce que ces premiers époux, dont Dieu bénit le mariage en ces termes Croissez et multipliez-vous1, n'étaient pas nus, sans rougir de leur nudité2 ? Pourquoi donc, immédiatement après le péché, cette confusion dans leurs membres ? N'est-ce point parce qu'il s'y était produit, un de ces mouvements indécents, que, le mariage n'aurait jamais connu, si les hommes n'avaient point péché3 ? » Vous voyiez fort bien vous-même que ces paroles n'étaient que l'exacte reproduction de la pensée du texte sacré, et qu'elles ne pouvaient qu'être approuvées par tout lecteur attentif du livre de la Genèse; c'était pour vous une raison de plus de tenter les derniers efforts pour les combattre dans une longue discussion où l'on voit parfaitement vos sueurs, mais nullement vôtre sincérité. Vous vous obstinez dans vos erreurs, quoique vous ayez suffisamment compris que ma doctrine est à l'abri de toutes vos attaques. Je passe sous silence ces gestes et ces éclats excentriques qui dénotent si clairement un homme essoufflé, qui se sent incapable d'arriver à son but, et qui voudrait faire croire à son triomphe, alors même qu'il se sent rouler dans les ténèbres les plus épaisses. Mais, autant qu'il plaît à Dieu de m'en donner la grâce, je saisis et je brise tous les ressorts de votre argumentation ; tout ce brillant échafaudage n'est plus qu'un amas de poussière aux yeux de quiconque a lu vos accusations et ma réponse autant de fois vous revenez à la charge, autant de fois vous reculez confondu.