24.
« Expliquez-moi », dites-vous, « comment tel péché peut être justement attribué à une personne qui n'a ni voulu, ni pu le commettre». Autre chose est la perpétration d'une faute personnelle, autre chose la solidarité dans les péchés d'autrui, autant du moins que l'action de chaque vie peut y être intéressée. Si vous ne refusiez pas obstinément d'opposer la vraie doctrine à vos opinions tortueuses, vous comprendriez la courte explication donnée par l'Apôtre, quand il nous dit que tous ont péché en un seul. C'est dans ce seul homme que tous sont morts, afin qu'un autre mourût seul pour tous. Car un seul est mort pour tous, donc sont tous morts1 » ceux pour qui Jésus-Christ est mort. Niez donc que Jésus-.Christ soit mort pour les enfants , puisque c'est pour vous le seul moyen de les retrancher du nombre des morts, c'est-à-dire de les soustraire à la contagion des péchés. « Comment peut-il se faire », dites-vous, « qu'une chose qui est essentiellement du ressort du libre arbitre se trouve mêlée à la condition de la semence ? » Si cela ne pouvait se faire, nous n'aurions plus à regarder comme morts les enfants qui ne sont pas encore sortis du sein de leur mère. En effet, si Jésus-Christ est mort pour eux, ils sont donc morts eux-mêmes, « puisque si un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ». Entendez-vous, Julien ? Ce sont là les propres paroles de l'Apôtre, et non pas les miennes. Pourquoi me demander encore le comment de ce dogme », quand vous voyez clairement que c'est un dogme, quelque en soit le comment, pourvu cependant que vous ayez quelque foi dans la parole de l'Apôtre, qui n'a pu mentir en nous parlant soit de Jésus-Christ, soit de ceux pour qui Jésus-Christ est mort ?
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II Cor. V, 14. ↩