31.
Vous me sommez de vous dire comment le démon peut oser revendiquer pour lui des enfants qui ont été créés en Jésus-Christ, c'est-à-dire dans sa vertu? » Dites-moi donc vous-même, si vous le pouvez, comment il revendique pour lui-même, d'une manière claire et formelle, les enfants que tourmentent les esprits immondes. Si vous dites qu'ils lui ont été livrés, vous convenez avec moi du supplice, mais veuillez m'en dire la cause; vous voyez avec moi le châtiment, mais vous qui prétendez que nous ne pouvons être solidaires des fautes de nos parents, montrez-moi dans les enfants une faute qui ait pu leur mériter ce châtiment, car tous deux nous confessons que Dieu est juste. Bien plutôt ne reconnaissez-vous pas que c'est là une partie de ce joug qui pèse si lourdement sur les enfants depuis leur naissance jusqu'à leur mort ? Les infortunes diverses qui viennent si souvent s'abattre sur le genre humain nous prouvent clairement que ces hommes, nés enfants de colère, doivent trouver dans les épreuves, le gage de la promesse qui les appelle à devenir les enfants de la miséricorde et les héritiers du siècle futur; sans oublier que, dans ce bas monde, depuis leur naissance jusqu'à leur mort, ils ne peuvent s'attendre qu'à porter le joug. Il n'est pas même jusqu'aux enfants déjà baptisés qui n'éprouvent parfois les assauts du démon, sans compter les autres malheurs inhérents à notre nature ; ils sont, sans doute, délivrés de la puissance des ténèbres, mais ils ont toujours à craindre de se laisser entraîner par elles dans les supplices éternels.
