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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Iulianum l. vi Contre Julien
LIVRE SIXIÈME. LE QUATRIÈME LIVRE DE JULIEN

46.

Décrivant cette suprême félicité de la résurrection , vous vous écriez : « Aucun juste n'y rendra livide son propre corps et ne le réduira en servitude ; aucun n'humiliera son âme sur la dureté de sa couche et dans la saleté des membres ». Dites-moi donc pourquoi en agit ainsi celui qui n'avait apporté aucune souillure au baptême ; pourquoi il ose rendre livide le temple de Dieu ? Est-ce que ses membres ne sont pas aussi les membres du temple de Dieu ? Pourquoi donc n'est-ce point par des parfums suaves, mais par la corruption de son temple, qu'il attire sa présence, ou qu'il implore sa miséricorde, ou qu'il calme sa colère ? Ce qu'il châtie, dompte, subjugue, opprime dans le temple de Dieu, même par la laideur et la corruption de ce temple de Dieu, direz-vous que ce n'est point un mal ? Ne voyez-vous pas, ne comprenez-vous pas qu'en persécutant avec tant de violence son propre corps, s'il n'y trouve rien qui déplaise à Dieu, sa persécution, par cela même qu'elle est inutile, fait à Dieu la plus grande injure? Pourquoi ces tergiversations, ces incertitudes? confessez donc hautement l'évidence de la vérité.Cette lividité, cette corruption dont vous nous parlez et qu'il poursuit dans sa chair, c'est bien ce que l'Apôtre nous désignait en ces termes : « Je sais que le bien n'habite pas en moi. c'est-à-dire dans ma chair1 ». Pourquoi niez-vous que ce soit aussi le cri du chrétien, puisque vous reconnaissez la réalité de cette parole dans la lividité du corps et dans la corruption des membres ? L'expérience que les saints en font en eux-mêmes ne leur est infligée ni par la colère de Dieu, ni par la haine de leurs ennemis, mais par les efforts de la lutte que leur impose la continence. Mais pourquoi cette épreuve, si ce n'est parce que ici-bas l'esprit convoite contre la chair ? C'est là ce qu'assurément vous avez éprouvé vous-même. Dans votre description du bonheur de la vie future, vous ajoutiez : « Personne ne soumettra cette heureuse impudence aux outrages, ses joues aux soufflets, et ses épaules aux mauvais traitements ; la faiblesse n'aura plus à craindre les brutalités de la force ; la frugalité ne luttera plus contre la disette, la magnanimité contre les chagrins » ; vous auriez dû ajouter : « La chasteté contre la concupiscence de la chair », et vous terminez précipitamment : « Ni la patience contre la douleur ». Vous ne parlez donc absolument que des peines extérieures contre lesquelles on doit s'armer de force et de courage, sans dire un seul mot de ces mouvements intérieurs que l'on doit comprimer par la continence. Irez-vous nous accuser pas de beaucoup de lenteur intellectuelle, parce que nous n'avons pas compris que c'était à cela que vous faisiez allusion, lorsque vous nous parliez de la lividité du corps, du travail et de la corruption des membres ? Quand un homme fort se sent poursuivi, non point par un ennemi extérieur, mais par sa propre nature, c'est en lui-même qu'il trouve l'adversaire sur lequel il lui faut remporter la victoire.


  1. Rom. VII, 18. ↩

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Contre Julien

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